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L'élection de Trump accueillie fraichement, l'extrême droite exulte

Paris (AFP) – L’élection de Donald Trump à la Maison Blanche a été accueillie mercredi avec inquiétude et souvent froideur dans le monde où l’extrême droite s’est a contrario félicité de l’avènement d’une nouvelle ère.

La victoire de Donald Trump « ne me réjouit pas » mais, « librement élu », il a droit « à ce qu’on lui donne une chance », a observé le président du Parlement européen, Martin Schulz.

Plus pessimiste, le président français François Hollande a jugé que « cette élection américaine ouvrait une période d’incertitude ». Il a appelé l’Europe à resserrer les rangs peu après une réaction enthousiaste du Premier ministre hongrois Viktor Orban, populiste de droite, qui se félicitait d’une « excellente nouvelle ». « Je suis très heureux du résultat », a abondé le président tchèque Milos Zeman, affirmant vouloir être un « Donald Trump tchèque ».

Une réunion spéciale des ministres des Affaires étrangères de l’UE a été convoquée dimanche à Bruxelles. 

Comme Paris, Berlin a prédit des temps « plus difficiles », la chancelière Angela Merkel insistant sur le respect des droits de l’Homme.

Sur plusieurs continents, des dirigeants ont ravalé leurs critiques des mois derniers pour des félicitations prudentes, à l’instar du Premier ministre canadien Justin Trudeau qui s’est dit « impatient de travailler de très près » avec le futur occupant de la Maison Blanche.

« Je suis sûr que tout ira bien, notre relation avec les Etats-Unis est institutionnelle », a affirmé le président conservateur du Brésil, Michel Temer. En première ligne alors que Donald Trump a annoncé vouloir créer un mur à sa frontière sud financé par Mexico, le président mexicain Pena Nieto s’est borné à se dire « prêt à travailler » avec Donald Trump.

– ‘Saut dans l’inconnu’ –

Dans les médias, le sentiment prédominant est l’inquiétude pour de nombreux dossiers face à l’accession au pouvoir d’un milliardaire populiste sans expérience politique, effective fin janvier.

Pour beaucoup, c’est « un saut dans l’inconnu ».

« J’ai très peur. Va-t-il y avoir d’autres guerres? L’Amérique va-t-elle attaquer les musulmans? », s’interroge une militante indonésienne, Alijah Diete, faisant écho à des craintes ressenties dans le monde musulman. L’organisation Amnesty International a exhorté le futur président à abandonner sa réthorique « venimeuse ».

Préférant les certitudes à l’inconnu, les marchés boursiers ont plié sans rompre. Certains se sont affolés (à Tokyo, Mexico…) mais la sérénité a ensuite repris le dessus, notamment en Europe.

En Russie, ces marchés ont progressé alors que Donald Trump est partisan d’un réchauffement des relations avec la Russie.

Tout comme son homologue chinois Xi Jinping, le président russe Vladimir Poutine a félicité le vainqueur américain et parlé de la perspective d’un « dialogue constructif ». En France, la patronne de l’extrême droite, Marine Le Pen, bien placée pour se retrouver au second tour de la présidentielle de 2017, a adressé ses « félicitations » à celui qui a défait la démocrate Hillary Clinton.

– Se rassurer –

En Asie, région que privilégiait Barack Obama, les craintes portent sur l’économie. « Si les Etats-Unis, qui sont le moteur de l’économie mondiale, commencent à ériger des barrières, cela ne pourra que nuire à l’économie mondiale », résume Clarita Carlos, professeure de sciences politiques à l’Université des Philippines.

Pour le Premier ministre japonais Shinzo Abe, l’alliance avec Washington restera intacte car « la région Asie-Pacifique » est « la force vive de l’économie mondiale ».

Circonspecte, l’Autorité palestinienne a appelé Donald Trump à ne pas négliger le Proche-Orient. « L’instabilité continuera dans la région et dans le monde si on n’apporte pas une solution à la question palestinienne », a-t-elle affirmé.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, aux relations détestables avec Barack Obama, n’a pas caché sa joie de son côté, qualifiant le président élu de « véritable ami de l’Etat d’Israël ».

En estimant que Donald Trump ne pourrait pas revenir sur l’entente nucléaire de 2015 « entériné » par l’ONU, l’Iran l’a cependant appelé « à respecter les accords » internationaux.

Au-delà des réactions convenues, certains cherchent à se rassurer. « Les liens UE-USA sont plus profonds que n’importe quel changement politique », a ainsi dit la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, tandis que le gouvernement français assurait que l’accord de Paris sur le climat ne pouvait plus être remis en cause.

Le leadership de Washington est « plus important que jamais » face « à un nouvel environnement sécuritaire difficile », a aussi réagi le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg.

Donald Trump s'adresse à ses supporteurs au Hilton New York, le 9 novembre 2016, après l'annonce de sa victoire. © AFP

© AFP JIM WATSON
Donald Trump s’adresse à ses supporteurs au Hilton New York, le 9 novembre 2016, après l’annonce de sa victoire

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