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Loi Morin : Le Pays et Moruroa e tatou « s’étonnent » du tour de passe-passe de l’Etat

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Le gouvernement et l’association Moruroa e tatou se sont « étonnés » jeudi matin du vote par le Sénat de la modification de la loi Morin abaissant le seuil du risque négligeable d’irradiation. Jusqu’à présent, l’Etat avait insisté sur la difficulté de modifier la loi. Une difficulté que le gouvernement a dépassé un claquement de doigts en intégrant le décret au projet de loi sur l’égalité réelle Outre-mer. « On se fout vraiment de notre tête ! », lâche Roland Oldham.

Hasard du calendrier, l’association de défense des victimes des essais nucléaires, Moruroa e tatou, avait organisé une conférence de presse jeudi matin « sur les modifications attendues sur la loi Morin ». Dans la nuit, à Paris, le gouvernement central a fait voter en urgence par le Sénat le décret modifiant les conditions d’indemnisation des victimes du nucléaire, en l’intégrant à la loi sur l’égalité réelle Outre-mer. Un vote en urgence puisque le Conseil d’Etat a refusé le passage du décret pour raisons juridiques. Le texte précise notamment l’abaissement du « risque négligeable » d’irradiation à 0,3% de probabilité d’imputation de la maladie aux essais nucléaires. Un seuil qui bloque la majorité des dossiers d’indemnisations des victimes. Les associations, et plus récemment le gouvernement, demandent la suppression de ce « risque négligeable ». Pour le président de l’association Moruroa e tatou, Roland Oldham, les choses sont claires, « On se fout vraiment de notre tête! ». Le président de Moruroa e tatou dénonce le discours de l’Etat sur la difficulté de modifier la loi Morin sur le « risque négligeable ».

Dans un communiqué, envoyé ce midi à la presse, le gouvernement local fait le même constat. « L’étonnement vient du fait que, jusqu’alors, le gouvernement central avait soutenu que le processus législatif serait trop long pour modifier la loi Morin, et qu’il était plus rapide de procéder par décret », indique le communiqué avant de poursuivre, « Le Conseil d’Etat a eu un autre avis et ce qui devait être trop long a pu se faire avec une extrême rapidité ». Le gouvernement précise également que sa « position reste inchangée » sur la demande de suppression du risque négligeable. L’association Moruroa e tatou et le gouvernement doivent se rencontrer dans les prochains jours. Roland Oldham compte demander aux élus polynésiens de rester fermes face à l’Etat.

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