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Loi travail: 26 policiers et manifestants blessés, 16 interpellations

Paris (AFP) – Devantures saccagées, centaines de manifestants encagoulés, au moins 20 policiers et six manifestants blessés, gaz lacrymogènes et, chose rare, un canon à eau pour disperser la foule: la manifestation parisienne contre la loi travail a une nouvelle fois tourné mardi à l’affrontement.

Au moins 21 personnes ont été interpellées, a annoncé la PP, qui a appelé sur Twitter les manifestants à se « désolidariser des casseurs pour faciliter l’intervention des forces de l’ordre ».

Plusieurs centaines de personnes encagoulées ont pris à partie les policiers et gendarmes avec des jets de projectiles, a constaté une journaliste de l’AFP. Vingt policiers et six manifestants ont été blessés, selon un bilan provisoire de la préfecture de police (PP) de Paris.

Parmi les blessées, une manifestante était allongée face contre terre, le haut du dos ensanglanté avec un impact noir et rond juste en-dessous de la nuque, a constaté un photographe de l’AFP. Selon une source policière, « cette femme a heurté la pointe d’une grille », a été suturée et son état n’était pas qualifié de grave.

Dans le secteur de Port-Royal, des « individus sont entrés sur un chantier pour prendre des palettes avant de les jeter sur les forces de l’ordre », qui ont dû intervenir, selon la même source.

Les policiers de l’ordre ont fait usage du canon à eau, notamment sur une place située près de la station de métro Duroc, pour selon la PP, « permettre aux forces de l’ordre qui étaient prises à partie depuis plusieurs minutes de se dégager ». Quinze policiers ont été blessés à cette occasion.

« On n’a jamais vu l’utilisation du canon à eau c’est fou », s’étonne un retraité. Aux CRS qui avancent sur les côtés du cortège, un homme hurle « Gestapo! »

Sur les murs du boulevard des Invalides, des manifestants ont tagué « rêve générale », « gloire au peuple », » la révolte gronde » ou « bande de collabos ». 

– « Cassez-vous » –

Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes et chargé les manifestants qui leur lançaient des projectiles, des pierres arrachées des murs des immeubles ou des bâtons de bois, aux cris de « Paris, debout, soulève-toi ! », « CRS SS » ou encore « tout le monde déteste la police », au lendemain de la mort d’un policier et de sa compagne près de Paris dans une attaque jihadiste. 

Vitrines de banques, d’opticien, de serrurier, de restaurants, supérettes, salons de coiffure ou un centre d’imagerie médicale: les casseurs s’en sont pris à de nombreux commerces, parfois sous les huées d’une partie des manifestants.

Consternés, les manifestants constatent les dégâts et incriminent la police qui « laisse faire » : « Mais pourquoi les flics n’ont pas empêché ça ? » demande une femme. 

Près de la station Duroc, les fenêtres du ministère des Outre-Mer sont brisées, de très nombreux slogans tagués sur les murs, et le ministère rebaptisé « ministère des Colonies ».

Alors que les premiers manifestants sont arrivés à Invalides peu après 16H30, selon un journaliste de l’AFP, au même moment les derniers marcheurs venaient de quitter la place d’Italie, point de départ de la manifestation, selon les syndicats, qui annoncent un million de manifestants.

Place des Invalides, le canon à eau a de nouveau aspergé des manifestants après des jets de projectiles. 

Plusieurs dizaines de casseurs se sont alors rués sur les gendarmes, criant « cassez-vous » en jetant des pierres avant de reculer pour éviter le contact.

« Qu’est-ce que ça fait du bien de faire des doigts aux keufs », se réjouit un jeune.

Les forces de l'ordre lors de la manifestation contre la loi travail à Paris, le 14 juin 2016  . © AFP

© AFP DOMINIQUE FAGET
Les forces de l’ordre lors de la manifestation contre la loi travail à Paris, le 14 juin 2016

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