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Loi travail: de nouvelles manifestations avant un rendez-vous avec Valls

Paris (AFP) – Les opposants à la loi travail vont à nouveau battre le pavé mardi, jour de vote du texte au Sénat et à la veille de rencontres avec Manuel Valls, qui va renouer le dialogue avec les syndicats mais n’entend pas renégocier le texte.

Des résultats partiels de la votation citoyenne contre la loi travail seront remis à l’Elysée. Des représentants de la CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef, UNL, Fidl, qui espèrent avec cette consultation infléchir la position de François Hollande, ont rendez-vous à 10H00 avec le conseiller social du président, Michel Yahiel.

La semaine dernière, François Hollande a répété qu’il irait « jusqu’au bout » du projet, « parce que c’est essentiel de pouvoir permettre aux entreprises de pouvoir embaucher davantage, permettre que nous ayons davantage de formation pour ceux qui sont les plus éloignés de l’emploi, davantage d’embauches avec des contrats à durée indéterminée, et davantage pour ce que nous pouvons faire en matière d’insertion ».

Manuel Valls, qui a cristallisé les critiques pour son attitude inflexible, a fait un pas lundi en acceptant de recevoir mercredi et jeudi les organisations syndicales et patronales pour « faire le point » sur la loi travail. Pas question pour autant d’ouvrir des « négociations » sur le texte.

« Même quand on n’est pas d’accord, c’est utile de se parler », a-t-on souligné à Matignon.

Mais pour Jean-Claude Mailly (FO), ce sera « un coup pour rien » si le gouvernement ne veut « rien changer ». Une telle attitude serait de la « provocation » de la part du Premier ministre.

Le leader de FO a redit que le « point clé » de la contestation restait l’article 2 qui instaure la primauté de l’accord d’entreprise sur l’accord de branche en matière de temps de travail. Le gouvernement a toujours dit qu’il ne reviendrait pas dessus.

Cette fermeté est d’ailleurs approuvée par Laurent Berger, leader de la CFDT. Selon lui, un recul du gouvernement serait une « profonde erreur » et la CFDT, principal soutien du projet, serait alors « en travers de la route ».

Le Premier ministre, accompagné de la ministre du Travail, Myriam El Khomri, recevra la CGT, la CFDT, FO et la CFTC mercredi après-midi, le Medef, la CGPME, l’UPA et la CFE-CGC jeudi après-midi.

Les dernières rencontres bilatérales entre Matignon et les partenaires sociaux remontent à début mars. Le 28 mai, Manuel Valls avait appelé chacun des leaders syndicaux.

– 2.500 policiers à Paris –

Lancée il y a quatre mois, la mobilisation contre la loi travail continue de faire affluer des mécontents qui y voient un risque de précarisation accrue pour les salariés. La précédente manifestation, le 23 juin, avait réuni, dans toute la France, 70.000 personnes selon la police, 200.000 selon les organisations.

A Paris, la 11e manifestation unitaire depuis le début du mouvement partira de Bastille à 14H00, direction place d’Italie. Rien à voir avec la courte boucle près de Bastille le 23 juin, imposée par le gouvernement, après les violences du 14 juin. Pour éviter tout débordement, la préfecture de police a mobilisé 2.500 policiers.

Des contrôles systématiques de manifestants sont prévus alors que le climat autour de ce texte s’est durci, avec des actes de vandalisme visant les sièges de la CGT, de la CFDT et des permanences PS.

Pendant ce temps, le texte poursuit son parcours au Parlement. Il sera voté à 18H00 au Sénat, à majorité de droite, dans une version libérale. Le verrou des 35 heures a sauté, la généralisation de la garantie jeunes a été supprimée, le compte personnel d’activité a été partiellement vidé et le plafonnement des indemnités prudhommales (à 15 mois de salaires) rétabli.

Cette version devrait être détricotée par les députés lors d’une nouvelle lecture à partir du 5 juillet, pendant laquelle le gouvernement n’exclut pas de recourir à l’article 49-3 pour faire adopter sa version sans vote. Si tel était le cas, 73% des Français seraient « choqués », selon un sondage Odoxa.

D’ores et déjà, les syndicats ont prévenu qu’ils poursuivraient en juillet, voire en septembre, leur mobilisation si le gouvernement ne bouge pas.

Manifestation contre la loi travail, à Paris sur la place de la Bastille, le 23 juin 2016
. © AFP

© AFP/Archives ALAIN JOCARD
Manifestation contre la loi travail, à Paris sur la place de la Bastille, le 23 juin 2016

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