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Loi travail: moins de lycées bloqués, aucun fermé

Paris (AFP) – Peu de lycées parisiens étaient bloqués mardi matin du fait des lycéens et aucun n’était fermé par décision administrative, quelques heures avant la manifestation contre la loi travail, mais plusieurs établissements étaient touchés par le mouvement en province.

Contrairement à la journée de mobilisation du 31 mars, les proviseurs parisiens ont décidé de ne fermer aucun lycée par mesure de sécurité, a-t-on appris auprès du SNPDEN, syndicat des chefs d’établissement.

« Il n’y a pas de fermeture car nous n’avons pas cette fois de conjonction entre une grève et un blocage. Nous avons du personnel pour accueillir les élèves », a indiqué à l’AFP la secrétaire académique du syndicat, Myriam Honnorat.

La réunion de la veille au soir, à laquelle participaient le préfet de police de Paris Michel Cadot et la ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem a d’autre part rassuré les proviseurs, a-t-elle ajouté.

Le SNPDEN avait exprimé son « ras-le-bol » la semaine dernière, estimant que le personnel éducatif se retrouvait souvent seul face à quelques lycéens casseurs. Plusieurs établissements (31 selon le SNPDEN, 11 selon le ministère de l’Education) avaient alors décidé de fermer leurs portes, afin d’éviter des incidents et de protéger personnel et élèves.

Du côté des organisations lycéennes, on indique avoir privilégié ce mardi d’autres formes de mobilisation que les blocages, même si plusieurs établissements, notamment en province, avaient leurs portes d’entrée barrées par des amoncellements de poubelles et de barrières.

A Paris, on ne comptait mardi en début de matinée qu’une poignée de lycées bloqués, contre la quinzaine rapportée jeudi dernier par la rue de Grenelle. Des étudiants tentaient de bloquer un des accès à l’université de Paris 8.

« Nous avons favorisé la tenue de débats, qui se tiendront au sein des lycées lorsqu »on a l’autorisation », explique-t-on au syndicat général des lycéens (SGL), qui privilégie une « diversification » des moyens d’action pour cette journée. 

« Le bac approche et d’autre part nous ne voulons pas mettre des jeunes en danger », a précisé Pierre Monquet, vice-président du SGL, faisant référence aux incidents, parfois graves, qui ont émaillé les précédentes journées de mobilisation.

Même tonalité à l’UNL, l’autre grand syndicat lycéen: « on a deux journées de mobilisation cette semaine, nous avons souhaité aujourd’hui privilégier d’autres formes de mobilisation » que le blocage, indique-t-on.

L’entrée du lycée Sophie-Germain, dans le IVe arrondissement de Paris, était obstrué par des poubelles entassées, au sommet desquelles était juchée une lycéenne, criant des slogans au mégaphone. 

« On est solidaire des étudiants, des chômeurs, des précaires. Les initiatives comme Nuit debout, c’est ça qu’il nous faut continuer, faire un mouvement comme Podemos », le parti espagnol de gauche créé en 2014 qui fait jeu égal avec les partis traditionnels, déclare Juliette, 17 ans et en terminale ES.

Syndicats lycéens et étudiants ont appelé à deux journées de mobilisation cette semaine: mardi, jour où débute l’examen du projet de loi en commission à l’Assemblée nationale, et samedi. Des manifestations sont prévues à Paris et dans plusieurs grandes villes de province. Entre ces deux rendez-vous, les organisations jeunesse seront reçues par plusieurs ministres, dont Najat Vallaud-Belkacem.

Le défilé parisien partira dès 13H30 de la place de la Bastille vers la place de Denfert-Rochereau.

© AFP KENZO TRIBOUILLARDL’entrée d’un lycée bloquée par des jeunes le 5 avril 2016 à Paris

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