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L'Otan « socle fondamental » pour l'Amérique, rassure le chef du Pentagone

Bruxelles (AFP) – L’Otan « reste un socle fondamental » pour l’Amérique de Donald Trump, a affirmé mercredi à Bruxelles le chef du Pentagone James Mattis, désireux de rassurer ses partenaires européens de l’Alliance atlantique sur le niveau d’engagement de Washington.

Après les critiques du président Donald Trump sur l’Otan, cette première visite au siège de l’Alliance d’un de ses ministres était très attendue par les Européens afin de dissiper le flou.

Elle intervient alors que le président américain est mis en difficulté par la démission de son conseiller pour la sécurité nationale, Michael Flynn, accusé d’avoir menti sur ses relations avec la Russie.

« L’Alliance reste un socle fondamental pour les Etats-Unis et pour toute la communauté transatlantique, liés comme nous sommes les uns aux autres », a assuré James Mattis au côté du secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg.

Le général américain doit participer jusqu’à jeudi à une réunion des ministres de la Défense de l’Otan avant de se rendre en Allemagne.

« Comme le président Trump l’a dit, il a un soutien fort pour l’Otan », a souligné le secrétaire américain à la Défense, au moment où les relations de l’Alliance avec Moscou sont crispées comme jamais depuis la fin de la Guerre froide.

Ancien chef militaire de l’Otan (2007-2009), le général Mattis s’est voulu immédiatement rassurant, comparant l’Alliance à sa « seconde maison » et se réjouissant d’y « avoir une conversation ouverte entre amis ».

« Je suis absolument certain que le message qui ressortira de cette réunion sera celui de l’unité transatlantique, de l’importance de faire front ensemble et de se protéger mutuellement », a affirmé pour sa part Jens Stoltenberg.

Depuis son élection à la Maison Blanche en novembre, Donald Trump n’a cessé de prendre à contrepied l’Europe, alliée historique des Etats-Unis, par des prises de position perçues comme protectionnistes et nationalistes.

A la mi-janvier, il avait jugé l’Otan « obsolète » notamment « parce qu’elle ne s’est pas occupée du terrorisme ».

Résultat: l’Otan a inscrit au menu de sa première réunion avec M. Mattis la lutte contre le terrorisme jihadiste.

Une session de travail y était consacrée mercredi après-midi pour décider de mettre sur pied, au sein du QG militaire de Naples (Italie), un centre d’expertise dédié à la collecte de renseignements sur les zones jugées les plus menacées par le terrorisme.

– ‘Une demande équitable’ –

Ce « hub pour le Sud », selon la terminologie de l’Otan, « nous aidera à coordonner le renseignement concernant les crises et les pays tels la Libye ou l’Irak » où sévissent des groupes jihadistes, a expliqué M. Stoltenberg.

Sur l’autre question prioritaire du moment, celle du niveau de dépenses militaires des alliés européens, jugé insuffisant à Washington, le chef de l’Otan avait pris les devants en annonçant mardi une hausse de près de 4% de ces dépenses en 2016 « des alliés européens et du Canada ».

Une manière de répondre aux inquiétudes exprimées sur ce thème du « partage du fardeau » par Donald Trump pendant sa campagne et ses premières semaines au pouvoir.

« C’est une demande équitable que tous ceux qui bénéficient de la meilleure défense au monde assurent leur part proportionnelle du coût nécessaire pour défendre la liberté », a fait valoir James Mattis

Actuellement, seuls cinq des 28 pays membres de l’Otan (Etats-Unis, Grèce, Royaume-Uni, Estonie, Pologne) dépensent au moins 2% de leur Produit intérieur brut dans la défense, le seuil fixé par l’Alliance en 2014 et qu’elle demande à tous de respecter à l’horizon 2024.

Mais certains pays comme la France et l’Allemagne exigent de la souplesse en mettant en avant le poids qu’ont déjà sur leurs comptes publics les opérations extérieures menées au Sahel par exemple.

Au cours de la réunion à Bruxelles, les pays membres de l’Otan devraient préciser leur niveau d’implication dans les quatre bataillons multinationaux en cours de déploiement en Pologne et dans les trois pays baltes, aux portes d’une Russie jugée menaçante depuis l’éclatement du conflit ukrainien en 2014.

La Russie, elle, dément toute ambition territoriale et accuse l’Otan de vouloir l’encercler.

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg (d) et le secrétaire américain à la Défense, James Mattis, le 15 février 2017 à Bruxelles. © AFP

© AFP EMMANUEL DUNAND
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg (d) et le secrétaire américain à la Défense, James Mattis, le 15 février 2017 à Bruxelles

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