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L'Otan unie pour affronter le terrorisme et les ambitions russes

Varsovie (AFP) – L’Otan a affiché son unité face à ses trois grands défis, le terrorisme – « une menace immédiate et directe » –  la Russie et l’instabilité au Proche-Orient et en Afrique du nord, lors d’un sommet vendredi et samedi à Varsovie.

Ces sources de préoccupation figurent, dans cet ordre, dans la déclaration finale adoptée par les dirigeants des 28 pays membres de l’Alliance atlantique, dont le président Barack Obama. 

« Les actions de la Russie, en particulier en Ukraine (…) portent atteinte à l’ordre fondé sur des règles en Europe », indique le document.

Cependant, tout au long du sommet, l’Otan et ses leaders ont réaffirmé leur volonté de dialogue avec Moscou, estimant que la Russie ne représentait pas de « menace immédiate ».

« Nous sommes unis », a déclaré le secrétaire général de l’Alliance Jens Stoltenberg, au deuxième jour du sommet.

« D’habitude, les sommets de l’Otan, c’est 99% d’ennui et 1% d’hystérie. Là, rien de tel, ça a été un sommet assez consensuel », a confirmé un diplomate français.

« Nous ne voyons aucune menace immédiate vis-à-vis d’un allié de l’Otan » (du côté de la Russie), a constaté samedi M. Stoltenberg, résumant un dîner informel la veille des dirigeants des Etats membres.

« Défense forte et dialogue constructif, tels sont les engagements sur lesquels est fondée notre relation avec la Russie », a-t-il répété.

Dans cet esprit, les 28 chefs d’Etat et de gouvernement ont décidé de déployer quatre bataillons dans les Etats baltes et en Pologne, un défi sans précédent envers Moscou depuis la Guerre froide.

« C’est une décision historique. L’Otan a montré très clairement que nous sommes unis et fermes », s’est félicité le Premier ministre estonien Taavi Roivas.

Ainsi, deux ans après le sommet de Newport (Pays de Galles), qui avait pris acte de la nouvelle donne en Europe après l’annexion de la Crimée, l’Otan a parachevé sa nouvelle posture stratégique à l’Est.

– Soutien à l’Afghanistan –

Ce renforcement, le plus grand depuis la fin de la Guerre froide, va se traduire notamment par l’envoi de 4.000 hommes, encadrés par quatre pays (Etats-Unis, Allemagne, Grande-Bretagne et Canada,) au plus près de la Russie.

Les décisions du sommet ont coïncidé avec un nouvel incident entre Moscou et Washington: la Russie a expulsé  deux diplomates américains au lendemain de l’annonce par les Etats-Unis d’une mesure similaire à l’encontre de deux responsables russes, qui répondait à l’agression d’un diplomate américain à Moscou.

Cependant, « on doit garder un dialogue ouvert avec la Russie parce qu’on doit débattre de la Syrie, de l’Irak, de pas mal de dossiers à travers le monde », a relevé le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders.

Le Brexit et les incertitudes qu’il a fait naître ont poussé les participants à mettre l’accent sur l’unité de l’Occident.

Ainsi, le président français François Hollande s’est inquiété d’une potentielle « remise en cause » du lien entre les Etats-Unis et l’Europe à l’issue de la présidentielle américaine à l’automne 2016.

« Les élections qui vont avoir lieu aux Etats-Unis ne doivent pas remettre en cause ce lien entre la France, l’Europe et les Etats-Unis », a-t-il déclaré en marge du sommet.

De son côté, le Premier ministre britannique démissionnaire David Cameron a réaffirmé l’attachement de son pays à l’Otan, nullement affecté par le référendum en faveur de la sortie de l’UE.

Il a notamment annoncé que le Parlement britannique voterait le 18 juillet sur le renouvellement des quatre sous-marins nucléaires Trident.

Il l’a présenté comme un acte de solidarité atlantique. « La dissuasion nucléaire demeure à mon avis essentielle, non seulement pour la sécurité de la Grande-Bretagne, mais (…) pour la sécurité globale de l’Otan », a-t-il dit.

Par ailleurs, l’Otan a confirmé samedi la prolongation de sa mission « Soutien résolu » (Resolute Support) en Afghanistan en 2017. 

Ses Etats membres se sont engagés aussi à soutenir financièrement jusqu’en 2020 les forces de sécurité de ce pays, confrontées aux rebelles talibans et aux djihadistes d’Al-Qaïda et du groupe Etat islamique.

L’Otan va aussi s’engager dans la lutte contre le groupe Etat islamique en formant des soldats irakiens en Irak et en fournissant des avions de surveillance AWACS qui iront surveiller l’espace aérien de l’Irak et la Syrie, a précisé Jens Stoltenberg.

Enfin, il a annoncé que le prochain sommet de l’Alliance se tiendrait en 2017 à Bruxelles, au nouveau quartier général de l’organisation. 

Un drone de l'Otan exposé le 9 juillet 2016 à Varsovie. © AFP

© AFP STEPHANE DE SAKUTIN
Un drone de l’Otan exposé le 9 juillet 2016 à Varsovie

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