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Lutte contre Daech : ce que la Grande-Bretagne va apporter à la coalition

Le Parlement britannique doit voter mercredi soir l’autorisation de frappes britanniques auprès des alliés de la coalition internationale en Syrie.

Mercredi, le Parlement britannique s’apprête à donner son accord pour que la Grande-Bretagne participe aux frappes de la coalition contre Daech en Syrie, après un débat de plusieurs semaines outre-Manche. La Grande-Bretagne va devenir un allié sur le terrain, mais qui apportera, avant tout, un savoir-faire plutôt qu’un vrai support logistique.

>> Que va apporter la Grande-Bretagne à la coalition internationale contre Daech en Syrie ?

Un soutien militaire, mais qui n’est pas décisif. La Grande-Bretagne fait déjà partie de la coalition internationale contre Daech puisque depuis un an l’aviation britannique bombarde des positions de l’organisation Etat islamique en Irak. Cette fois, « Londres devrait fournir huit avions supplémentaires de la Royal Air Force – des Tornado – pour procéder à des raids en Syrie, en plus des huit appareils déjà engagés en Irak. Des avions qui sont bien placés puisqu’ils sont sur la base militaire britannique de Chypre », estime François Heisbourg, conseiller spécial à la Fondation pour la recherche stratégique de Paris. La France, elle, en a engagé une quarantaine dans la zone.

« Militairement, la Grande-Bretagne est en capacité de mener des frappes d’une très grande précision », observe Camille Grand, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique. « Mais ce n’est pas parce qu’on a plus d’avions, qu’on mènera plus de frappes, explique le spécialiste, à Europe1.fr, il faut aussi plus de cibles », ajoute-t-il, balayant l’idée que le soutien de Londres permettrait d’intensifier les frappes.

Le chercheur relativise même l’impact de l’aide apportée par les Britanniques soulignant que Londres ne possède plus, pour le moment, de porte-avions puisque ceux-ci seront livrés d’ici 2020 environ. « Tout comme les frappes françaises ne sont pas décisives », ajoute, de son côté François Heisbourg, indiquant que la puissance des Etats-Unis « qui alignent quatre ou cinq fois plus d’avions que nous ».

Un savoir-faire dans le renseignement. La Grande-Bretagne pourra, aussi, continuer à amener un soutien précieux en matière de renseignements. « Les Britanniques ont des stations d’interception électronique très puissantes sur l’île de Chypre. Ils sont donc très bien placés pour couvrir cette zone », détaille  François Heisbourg, pour qui le soutien de la Grande-Bretagne est avant tout politique.

« Cela montre qu’il y a au moins un partenaire membre de l’Union européenne, aux côtés de la France, dans les opérations de combats et pas seulement en fourniture de renseignements », analyse l’expert, qui ajoute que cela « permet d’être moins seuls et aux côtés d’un autre membre permanent du Conseil de sécurité de l’Onu ».

Un symbole fort. Aux yeux des analystes, une intervention de la Grande-Bretagne va redorer le blason d’un pays perçu ces dernières années comme plus préoccupé de lui-même que tourné vers le reste du monde. Pour Malcolm Chalmers, directeur de recherche à l’institut RUSI, le Royaume-Uni est en train de regagner des points perdus lorsqu’il a voté contre des frappes en Syrie fin août 2013 – à l’époque contre le régime de Bachar al-Assad. « Tout cela a donné l’impression que le pays préférait se replier sur lui-même », ajoute-t-il. « La volonté de se déployer va calmer les craintes qu’il n’est pas un partenaire fiable », estime-t-il. Londres est, de toute façon, déjà engagé dans la guerre en Syrie via le renseignement et le ravitaillement en carburant des avions de ses alliés. Une participation aux frappes sera donc un symbole fort, mais ne changera pas le cours de la guerre.

Source : Europe1

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