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Madrid célèbre le génie de Jérôme Bosch, 500 ans après sa mort

Madrid (AFP) – Le musée du Prado présente à partir de mardi à Madrid l’exposition « la plus complète » jamais réalisée des oeuvres du Néerlandais Jérôme Bosch mort il y a 500 ans, « un des peintres les plus fascinants de l’art universel », a annoncé vendredi sa direction.

Jusqu’au 11 septembre, le Prado s’enorgueillit de réunir « une cinquantaine d’oeuvres dont 21 peintures et huit dessins originaux constituant plus de 75% de la production subsistant » de Bosch. 

« Si j’étais spécialiste de Bosch, je louerais une chambre près du Prado et je resterais quelques mois », a lancé le directeur du Prado, Miguel Zugaza, à la presse internationale.

L’exposition permet de comparer des chefs-d’oeuvre habituellement dispersés dans une dizaine de villes, dont Madrid, Londres, Berlin, Paris et New York.

De février à avril, une exposition exceptionnelle avait déjà été consacrée à Bosch dans sa ville natale de Bois-le-Duc, aux Pays-Bas. Mais des oeuvres majeures y manquaient, tel le « Jardin des délices » -énigmatique et fascinant- qui ne quitte jamais Le Prado. 

L’Espagne vénère ce primitif flamand qu’elle appelle « El Bosco ». « Nous le considérons d’une certaine manière espagnol », s’est amusé à souligner vendredi le directeur du Prado, le musée qui possède le plus grand nombre de ses oeuvres. 

Dès le XVIe siècle, son principal collectionneur fut, en effet, le roi d’Espagne Felipe II. 

Peintre des saints comme des monstres, l’artiste à l’imagination créatrice débordante fut redécouvert à la fin du XIXe siècle avant d’être célébré par les surréalistes comme un de leurs ancêtres.

Un comité de neuf experts internationaux spécialement créé aux Pays-Bas a récemment conclu que seules trois des six oeuvres conservées au Prado pouvaient être considérées comme étant du maître lui-même. 

Ces toiles, « La pierre de la folie », « La tentation de Saint-Antoine » et « La table des pêchés capitaux », sont bien « de la main de Bosch », a déclaré la commissaire de l’exposition Pilar Silva, se livrant à une savante comparaison de dessins et techniques pour faire valoir son « absolue conviction ». 

Mais « ces tableaux font l’objet de discussions depuis des décennies », a rappelé à l’AFP le spécialiste Frederic Elsig, professeur d’histoire de l’art médiéval joint à l’Université de Genève.

M. Elsig considère ainsi, pour sa part, « La table des pêchés capitaux » comme « une oeuvre de l’atelier de Bosch », et « La pierre de la folie » et « La tentation de Saint-Antoine » comme « des œuvres conçues d’après son répertoire, par des suiveurs ».

Une des oeuvres du primitif flamand Jérôme Bosch, vénéré en Espagne, qui l'a surnommé "El Bosco", au musée du Prado à Madrid, le 27 mai 2016. © AFP

© AFP JAVIER SORIANO
Une des oeuvres du primitif flamand Jérôme Bosch, vénéré en Espagne, qui l’a surnommé « El Bosco », au musée du Prado à Madrid, le 27 mai 2016

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