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Maiao : eau, électricité et navette maritime au programme de la visite du gouvernement

©Pascal Bastianaggi

Une délégation gouvernementale emmenée par Édouard Fritch s’est déplacée à Maiao. Au programme, les besoins de l’île, qui n’a pas de réseau électrique, pas d’eau potable si ce n’est l’eau de pluie, et une navette maritime qui doit être remplacée, que ce soit pour les evasan ou le transport des élèves sur Moorea.

Maiao a mis les petits plats dans les grands pour accueillir la délégation gouvernementale. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours que la petite île de 350 âmes reçoit de la visite, d’autant que celle-ci refuse de recevoir des visiteurs à cause d’une histoire ancienne qui a vu les natifs dépossédés de leurs terres par un commerçant anglais indélicat en 1920. Après moult péripéties juridiques, ce n’est qu’en 1935 qu’ils ont pu récupérer leurs terres. Depuis, les non-résidents sont proscrits de l’île. Qu’elles soient polynésiennes ou occidentales, les personnes désireuses de se rendre sur Maiao doivent faire une demande aux autorités de l’île. Et si leur demande est acceptée, ce n’est que pour une journée. À la tombée du jour, ils doivent retourner d’où ils viennent.

Avec cette politique de repli sur soi, il va sans dire que le développement de l’île en terme d’infrastructures a pris du retard. À Maiao on vit à l’ancienne, à la dure. Le temps est rythmé par le lever et le coucher du soleil. On vit de la récolte du coprah et du pandanus que l’on exporte, et on se nourrit de ce qu’on cultive, de ce que l’on pêche et de ce qu’on élève. Il n’y a pas de magasin sur l’île, les achats de denrées que l’on ne trouve pas sur Maiao se font par commandes groupées à Moorea et sont amenés par la navette maritime.

Un réseau électrique pas spécialement désiré

Concernant l’électricité, les quelque 80 habitations que compte l’île sont équipées en solaire et groupes électrogènes. Les habitants ne sont pas contre le déploiement d’un réseau électrique, même si cela ne fait pas partie de leurs priorités. Pour preuve, cela fait depuis 1986 que l’on parle de l’électrification de Maiao. Quoi qu’il en soit, mettre en place un tel projet nécessite des études afin de déterminer les besoins en kilowatts de la population, ce que nous explique Édouard Fritch.

Les investissements pour une telle centrale hybride, fuel et solaire, si elle reçoit l’aval de la population, seraient subventionnés à 80% par l’État et le Pays et les travaux débuteraient en 2020.

Autre problématique de l’île, l’eau potable

Ce qui frappe en arrivant sur l’île, elle qui exporte ses pandanus qui embellissent les toitures des hôtels de luxe en Polynésie, c’est que toutes les habitations de Maiao ont des toits en tôle. Et pour cause, la seule eau dont dispose l’île en dehors de l’eau saumâtre, c’est l’eau de pluie, et rien de mieux que la tôle pour canaliser l’eau de pluie et alimenter les citernes . Pour la population véritablement demandeuse d’eau potable, la solution viendrait de l’exploitation d’une lentille d’eau comme l’envisage Bora Bora.

Une navette nommée désir

Dernier problème, mais non des moindres, l’acquisition d’une navette maritime. Celle qui dessert actuellement Maiao et emmène les élèves de l’île poursuivre leurs études à Moorea connaît souvent des avaries, et le Pays a récemment refusé l’octroi d’une subvention à la commune de Moorea pour l’acquisition d’une nouvelle navette. Un problème qui est en passe d’être réglé si l’on en croît le président du Pays, qui note cependant qu’un bateau, « c’est bien, mais encore faut-il avoir les moyens de l’exploiter. »

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1 Commentaire

  1. Iritahua
    6 juin 2019 à 7h45 — Répondre

    C’est reparti pour les communales.

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