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Maison Blanche: Donald Trump poursuit ses consultations

New York (AFP) – Le président élu Donald Trump doit poursuivre jeudi à New York ses consultations en vue de former la prochaine administration et recevoir le Premier ministre japonais Shinzo Abe, premier dirigeant étranger à le rencontrer.

Neuf jours après son élection à la tête des Etats-Unis, Donald Trump restait cloîtré dans ses somptueux appartements de la tour Trump, menant des tractations loin des regards.

Les spéculations abondent sur les postes-clés de la future administration dont celui de chef de la diplomatie américaine, une nomination particulièrement attendue à l’étranger.

Les noms de l’ancien maire de New York Rudy Giuliani, aux côtés du néoconservateur John Bolton, ou le sénateur Bob Corker, qui préside la commission des Affaires étrangères, ont été avancés pour le poste de secrétaire d’Etat.

Toutefois, les chaînes CNN et MSNBC ont rapporté que la gouverneure de la Caroline du Sud Nikki Haley, une fille d’immigrants indiens, était également sur les rangs ou se verrait offrir une autre responsabilité.

Selon les médias, Donald Trump estimerait que M. Giuliani, 72 ans, sans mandat politique depuis 15 ans, pourrait être handicapé par ses relations professionnelles controversées, notamment avec une firme pétrolière vénézuélienne pour laquelle il a fait du lobbying.

L’ancien rival des primaires, le sénateur conservateur Ted Cruz, a rendu visite à Donald Trump et pourrait être promu ministre de la Justice, selon l’agence Bloomberg.

Le général à la retraite Michael Flynn, 57 ans, qui avait dirigé la Defense Intelligence Agency (DIA) entre 2012 et 2014 mais était parti en raison de conflits avec le personnel et l’administration américaine, pourrait être nommé conseiller pour la sécurité nationale, selon les médias.

Et selon le Wall Street Journal, M. Trump pourrait désigner l’ancien gouverneur du Texas Rick Perry, ex-candidat aux primaires présidentielles républicaines, au poste de secrétaire à l’Energie.

-Loin des regards-

« Sélection de mon cabinet et d’autres postes très organisée. Je suis le seul à connaître les finalistes ! », avait écrit sur Twitter Donald Trump mardi soir, cherchant à dissiper l’impression d’improvisation entourant son équipe de transition.

Mercredi soir, l’équipe du président élu a d’ailleurs annoncé que des points quotidiens seraient faits chaque matin pour la presse.

Le  milliardaire républicain s’est par ailleurs senti obligé de répondre par trois tweets au New York Times, qui a rapporté mercredi que des dirigeants étrangers avaient des difficultés à joindre le prochain président des Etats-Unis, et que les coups de fil étaient improvisés, Donald Trump ne consultant aucune note diplomatique pour se préparer.

« L’article du défaillant New York Times sur la transition est entièrement faux. Elle se passe vraiment sans problème. Aussi, j’ai parlé à de nombreux dirigeants étrangers », a-t-il écrit.

Son équipe a publié une liste de 29 dirigeants étrangers avec qui M. Trump et son colistier Mike Pence se sont entretenus.

Jeudi soir, il devait recevoir à la Trump Tower le Premier ministre japonais Shinzo Abe.

« C’est un honneur pour moi de rencontrer le président élu Trump avant les autres dirigeants du monde », a déclaré M. Abe à la presse avant de s’envoler pour New York. « Je voudrais discuter avec le président Trump de nos rêves pour l’avenir ».

Pendant sa campagne, le candidat républicain avait dit envisager le retrait des soldats américains du sud de la péninsule coréenne et de l’archipel nippon à défaut d’une hausse significative de la contribution financière des deux pays. 

-‘Divisions profondes’-

Mercredi, le maire démocrate de New York Bill de Blasio s’est également rendu à la Trump Tower où il a rencontré le président élu et l’a prévenu que sa ville, comme beaucoup d’autres dans le pays, ferait « tout pour protéger » les immigrés. M. Trump a promis d’expulser des millions d’immigrés clandestins.

« New York est la ville des immigrés », a souligné M. de Blasio à sa sortie de la Trump Tower. « Je lui ai dit que nous étions inquiets, que nous voulions montrer à tous les New-Yorkais, y compris les musulmans, qu’ils sont les bienvenus ».

Donald Trump a déjà nommé ses deux plus proches collaborateurs, le futur secrétaire général de la Maison Blanche, le très lisse Reince Priebus, et un haut conseiller en charge de la stratégie, Steve Bannon, le patron du site d’extrême droite Breitbart, si controversé que les démocrates ont déjà demandé sa démission.

Au moins 169 élus démocrates de la Chambre des représentants ont signé une lettre demandant à Donald Trump de renvoyer M. Bannon, dont la nomination « sape directement notre capacité à unir le pays ».

« La nomination par le président élu Trump d’une personne raciste comme M. Bannon à un poste de direction est totalement inacceptable », a acquiescé le sénateur Bernie Sanders, candidat malheureux aux primaires démocrates face à Hillary Clinton.

Cette dernière s’est d’ailleurs exprimée pour la première fois depuis son discours de défaite au lendemain des élections, mercredi dernier.

« Je sais que depuis une semaine beaucoup se demandent si l’Amérique est bien le pays que nous pensions connaître. Les divisions dues à cette élection sont profondes, mais s’il vous plaît écoutez-moi quand je dis ceci: l’Amérique en vaut la peine », a-t-elle dit.

Donald Trump, le 21 octobre 2016 à Fletcher, en Caroline du Nord. © AFP

© AFP/Archives MANDEL NGAN
Donald Trump, le 21 octobre 2016 à Fletcher, en Caroline du Nord

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