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Maison Blanche: Trump trébuche à cinq semaines de l'élection

Washington (AFP) – Le temps presse pour Donald Trump. A 36 jours de l’élection présidentielle américaine, le candidat républicain se retrouve acculé, fragilisé par des révélations sur ses impôts et ses relations passées avec les femmes. Il recule dans les sondages.

Chaque jour apporte sa nouvelle moisson de chiffres défavorables. Lundi, Hillary Clinton était créditée de 42% des intentions de vote contre 36% pour Donald Trump et 9% pour le candidat libertarien Gary Johnson, dans une étude commanditée par Politico. Les moins de 30 ans, en particulier, ont massivement migré vers la démocrate.

L’imprévisible campagne de 2016 a vu de nombreux tournants depuis l’été; mi-septembre, Hillary Clinton a vécu sa propre « semaine noire ». Le milliardaire populiste de 70 ans a encore le temps de retourner la tendance mais plus l’on se rapproche du scrutin, plus la tâche sera difficile. Les prochains jours et le prochain débat, dimanche, seront l’une de ses dernières chances de convaincre les Américains de lui confier les rênes du pays.

Donald Trump dispose du soutien solide de la base républicaine, mais cela ne suffit pas à atteindre une majorité. Il peine à persuader les femmes, les diplômés, les jeunes et les minorités. Pour succéder à Barack Obama, il devra leur donner des raisons de croire qu’il a la stature requise pour le Bureau ovale. Mais le candidat semble incapable de s’élever.

Donald Trump s’est enferré dans une polémique avec une ancienne reine de beauté, et se retrouvait sur la défensive après la publication de portions de sa déclaration de revenus 1995, qui indique qu’il pourrait n’avoir pas payé d’impôt sur le revenu pendant plusieurs années.

Il a tâché lundi de déplacer le débat sur un sujet plus favorable: la cybersécurité, façon d’attaquer Hillary Clinton sur le scandale de sa messagerie privée, la vulnérabilité principale de l’ancienne secrétaire d’Etat.

« La seule expérience d’Hillary Clinton en cybersécurité est sa tentative criminelle d’enfreindre la loi fédérale, d’étouffer l’affaire et de risquer la sécurité de tout le pays », a-t-il déclaré lors d’un événement organisé par une association d’officiers militaires à la retraite à Herndon, en Virginie.

« Il est intéressant que devant le FBI (…) elle ne se soit souvenue de rien », a-t-il aussi accusé.

S’afficher ainsi avec des vétérans lui permet de consolider son image d’homme à poigne. Encore faut-il qu’il résiste aux provocations du camp Clinton.

– Manque de discipline –

Samedi soir, en Pennsylvanie, il s’est lancé dans un torrent verbal qui n’était pas sans rappeler ses grands meetings houleux des primaires.

Alors qu’il utilisait ces dernières semaines des prompteurs, il a longuement attaqué Hillary Clinton, qualifiée d' »incompétente », de peut-être « folle »… et en mauvaise santé.

« Cette femme qui est censée combattre (le président russe Vladimir) Poutine (…) n’arrive même pas à marcher cinq mètres jusqu’à sa voiture », a-t-il lancé, en mimant une personne chancelante.

La pique était une référence au malaise d’Hillary Clinton le 11 septembre quand, déshydratée et souffrante d’une pneumonie, elle a été filmée incapable de monter dans son véhicule sans l’aide de gardes du corps. Elle avait pris quatre jours de repos.

Et le candidat est encore revenu sur un sujet scabreux: les infidélités passées de Bill Clinton, qu’il menace d’évoquer lors du prochain duel télévisé.

Car le premier débat, devant 84 millions de personnes, a été une occasion manquée, prélude à une semaine perdue.

A la consternation du camp républicain, Donald Trump a passé la semaine à répondre à Hillary Clinton, qui avait déterré une vieille affaire de 1996 illustrant selon elle le sexisme du magnat. Alors patron du concours de beauté Miss Univers, Donald Trump avait publiquement sermonné la gagnante, Alicia Machado, pour avoir grossi.

« J’espère vraiment que cela servira de coup de semonce », a dit vendredi Newt Gingrich, proche soutien qui avertit que Donald Trump est son propre ennemi.

Quant aux impôts, ses lieutenants relèvent que profiter de niches fiscales n’a rien d’illégal et est au contraire la preuve du « génie » de Donald Trump, qui a érigé son talent en affaires en gage de compétence. 

Reste à savoir si les électeurs contribuables approuveront. En février 2012, l’homme d’affaires avait déploré sur Twitter que « la moitié des Américains ne paient pas d’impôt sur le revenu malgré l’énorme dette publique ».

Le candidat républicain à la Maison Blanche Donald Trump, le 30 septembre 2016 à Novi dans le Michigan . © AFP

© AFP/Archives Jewel SAMAD
Le candidat républicain à la Maison Blanche Donald Trump, le 30 septembre 2016 à Novi dans le Michigan

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