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Malaise syndical à la Direction des Finances

Mardi dernier, un mouvement de grève national des fonctionnaires a été suivi par deux tiers des agents de la Direction générale des finances publiques (DGFiP) à Papeete. A l’origine du malaise figure notamment le dernier projet de mutation qui n’affecte que deux des six lauréats polynésiens d’un concours de catégorie B au fenua. De surcroît, le syndicat Solidaire accuse l’actuelle directrice générale des Finances, élue d’un syndicat affilié à FO, de « discrimination syndicale » puisque les deux agents autorisés à retourner en Polynésie sont syndiqués FO. La directrice dément.

Mardi dernier, un appel national à la grève des fonctionnaires a été suivi par 66,7% des agents de la Direction générale des finances publiques à Papeete. De très loin le plus haut taux de grévistes dans l’ensemble des centres des Finances publiques de France. La raison du malaise ? Si certains agents se disent encore marqués par le suicide récent d’un de leur collègue, c’est le dernier projet de mutation du 15 mai qui cristallise les tensions. Sur les six lauréats polynésiens d’un concours de catégorie B, seuls deux agents ont été affectés en Polynésie.

Le sujet est particulièrement sensible au fenua. Il était même, il y a encore quelques années, tenu pour responsable du manque d’intérêt des fonctionnaires d’Etat polynésiens pour les concours nationaux, et par conséquent de l’impossibilité d’océaniser les cadres dans la fonction publique d’Etat. Pour pallier cette difficulté, la récente loi pour l’égalité réelle outre-mer (Erom) a d’ailleurs institué comme critère prioritaire d’affectation le « centre des intérêts matériels et moraux ».

Accusations de « discrimination syndicale »

Au delà de ce problème d’affectation, le syndicat Solidaire, minoritaire à la DGFiP, dénonce une « discrimination syndicale ». En effet, les deux lauréats du concours autorisés à prendre un poste en Polynésie française sont tous deux syndiqués FO, comme la directrice générale des Finances publiques à Papeete, Ghyslaine Veyssier. Contactée, la directrice dément formellement tout recrutement basé sur l’appartenance syndicale et explique que les six agents savaient avant de passer le concours qu’il n’y avait que deux places disponibles en Polynésie. « Ils ont passé ce concours en toute connaissance de cause », assure la haute fonctionnaire.

Sur la question de la discrimination syndicale, Ghyslaine Veyssier dément d’abord tout lien avec Force Ouvrière, avant de reconnaître être élue d’un « syndicat affilié à FO ». « Mon syndicat y est affilié, mais je ne me sens pas vraiment FO », tempère-t-elle. La directrice assure ensuite n’avoir aucun moyen « d’intervenir » dans le recrutement des lauréats du concours, avant de reconnaître rendre un « avis » et un « classement » pour l’affectation des agents avant l’arbitrage de Paris. « Mais je ne me souviens pas de mon classement pour ce concours », élude la directrice.

Selon le syndicat Solidaire, certains agents polynésiens restés en métropole entendent contester leur refus de mutation devant le tribunal administratif. La directrice des Finances publique évoque de son côté un coup syndical « de bonne guerre » à quelques mois des élections syndicales à la DGFiP.

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1 Commentaire

  1. tikitoa
    28 mai 2018 à 9h23 — Répondre

    et pourtant,une authentique démarche d’océanisation des cadres à la DFIP de POLYNESIE avait été engagée dès 2012 par le précédent directeur qui avait organisé un concours de recrutement local et poussé les jeunes recrues à passer des concours pour s’élever dans la hiérarchie. Ce n’est que comme cela qu’ on parviendra à transformer la fonction publique d’Etat en Polynésie et pas par des tripatouillages tels que décrits dans l’article…….

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