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Masques, organisation, désinfection… Les recommandations du Pays pour une reprise d’activité réussie

L’allègement du confinement, mis en oeuvre à partir de demain à Tahiti et Moorea, va permettre la réouverture de la quasi totalité des commerces et entreprises. Mais cette reprise implique pour les employeurs de faire en sorte que les gestes barrières et la distanciation sociale soient effectivement appliqués par leur personnel et le public accueilli. Chacun sa méthode ? Pas totalement, puisque le gouvernement, les organisations patronales et la CCISM ont travaillé à des recommandations d’organisation déclinées, ce midi, pour une dizaine de secteurs d’activité.

Distance entre les personnes et lavage des mains régulier restent les fondamentaux de ces « guides de bonnes pratiques », qui insistent aussi sur le port du masque (lire ci-dessous). Tout dépend ensuite de l’activité des entreprises : port de gants et mise à disposition de gel hydroalcoolique pour tout contact avec le public, désinfection des terminaux de paiements, des poignées de porte et des comptoirs où passent les clients, limitation des échanges d’objets entre personnes (menus plastifiés, téléphone, outils…) et nettoyage réguliers des mains, par exemple après les manipulation d’espèces… Des mesures qui devront rester en place « probablement quelques mois », explique le vice-président Teva Rohfritsch.

Une question de santé publique, mais aussi de survie de l’économie. Si une nouvelle importation du Covid-19 devait avoir lieu ou si une poche de contamination avait échappé aux autorités, l’organisation économique et sociale doit limiter le transport du virus.

Comme le précise  Nicole Bouteau, la cellule sanitaire du Pays devrait « passer dans certaines entreprises à titre préventif », pour « donner des conseils » d’organisation sanitaire. « De l’accompagnement plus que de la répression », voilà donc le credo de l’administration dans cette période, souligne la ministre du Travail. Ces recommandations ne sont d’ailleurs pas sanctuarisées dans un arrêté. Et peuvent être adaptées, enrichies, ou même écartées par les chefs d’entreprises en fonction de leur activité.

Responsabilité collective, sanction collective

« Nous sommes en confinement, les gestes barrières restent en vigueur et nous sommes toujours sous le coup de l’arrêté du haut-commissaire », prévient tout de même Teva Rohfritsch, qui note que le Haut-commissariat pourrait, si besoin, prendre des mesures administratives contre des entreprises dans des cas graves. Mais la responsabilité est avant tout « collective », comme l’éventuelle sanction : « Si ça dérape, et que le virus se met à circuler à cause de la reprise économique, on repart tous en confinement », insiste le vice-président.

Certaines organisations professionnelles, comme le syndicat des restaurants, bars et snacks-bars comptent tout de même interpeller leurs membres sur le respect des règles. Son président, Maxime Antoine-Michard, qui est aussi vice-président de la CPME note au passage qu’on « retrouve bien dans ces recommandations les propositions que nous avons formulées auprès du gouvernement ».

Côté Medef, où le manque de concertation du Pays avait fait grincer des dents voilà quelques semaines, on se félicite désormais d’une « coopération efficace » avec les autorités. Et on salue des mesures « claires, simples et adaptables ». « C’était essentiel pour qu’elles puissent être installées rapidement et de façon pérenne dans les entreprises » insiste son président Patrick Bagur.

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Masques en tissu : « il va falloir qu’on s’y mette tous »

Plus les semaines passent, plus le port du masques prend le premier rang des recommandations sanitaires des autorités. « Il va falloir qu’on s’y mette tous », insiste Teva Rohfritsch qui rappelle que le masque « protège ceux qui sont face à nous de nos projections », même invisibles. Comme l’avait déjà précisé le président Édouard Fritch, ce sont les masques en tissu, lavables, réutilisables et qui peuvent être fabriqués localement, qui sont désormais promus par les autorités. Certes les masques FFP2, réservés aux soignants car disponibles en quantités très limitées, sont bien plus efficaces en termes de filtration. Les masques chirurgicaux jetables sont traditionnellement privilégiés dans le cadre sanitaire.

Mais, comme en métropole, les autorités sanitaires ont acté l’idée que le port de masques en tissu constituait une protection suffisante « dans la situation sanitaire actuelle ». Une partie des stocks de masques chirurgicaux arrivés de Shanghai le mois dernier devrait être vendue, « à un prix très abordable » en pharmacie, pour les entreprises ayant des besoins urgents. Mais l’idée est bien que les employeurs commandent des masques en tissu localement. D’après le président de la CCISM, Stéphane Chin Loy, de nombreuses structures ou patentés, privés d’activité par la crise, se sont « recyclés » dans la fabrication de masques, et ont de quoi répondre à « des milliers de commandes ».

18 000 masques commandés par le Pays à des associations artisanales
Côté administration on a aussi pris ses précautions, Heremoana Maamaatuaiahutapu, ministre notamment en charge de la Culture et de l’Artisanat a annoncé une commande de 18 000 masques en tissu par le Pays, principalement auprès d’associations à Tahiti et dans les îles. Coût total : 8 millions de francs. Une « bouffée d’oxygène » pour plusieurs dizaines d’artisans, assure le responsable, rappelant que beaucoup de couturiers et couturières ne sont pas patentés et ne peuvent donc pas profiter du revenu de solidarité exceptionnel.

4 000 masques pourraient être livrés dès le 30 avril, et d’ici le 15 mai, l’administration espère mettre à disposition 4 masques par fonctionnaire. Ces masques peuvent aussi être vendus au grand public et aux entreprises à hauteur de 500 francs l’unité, à condition de les commander directement auprès de la centaine d’artisans concernés.

 

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1 Commentaire

  1. 29 avril 2020 à 12h08 — Répondre

    Je suis pessimiste après ce que je viens de voir sur les spots de surfs de Mahina et Papenoo, les surfeurs dans l’eau une bonne quarantaine, mais encore sont-ils assez éloignés physiquement, par contre sur la plage ou sur les bords de route longeant ces spots, on s’agglomère sans tenir compte des consignes de distanciation, pas de masques, on est à côté les uns des autres, on mange et on boit. Sur la route on est revenu à la circulation assez intense il faut dire, la cage a été ouverte les oiseaux ont pris leur envol. J’attends avec une certaine anxiété les chiffres affichés chaque jour sur nos chaines TV, sans être un oiseau de mauvais augure, ça craint, même si ce sont des jeunes dont je parle pour le surf.
    Tout est oublié, on sort d’un confinement comme on sort de chez soi, sans soucis, c’était avant !.

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