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Mélanie Astles, loopings au féminin

Lausitzring (Allemagne) (AFP) – Droite, gauche, les ailes à la verticale, le petit avion slalome entre des pylônes à 370 km/h au ras du sol. Brusquement, il se cabre et bondit vers le ciel comme une fusée. Aux commandes, Mélanie Astles, seule femme engagée dans cette course de voltige aérienne, la Red Bull Air Race.

« J’ai toujours voulu être pilote de chasse… voler bas, voler vite, et puis j’ai toujours adoré la course, que ce soit la course auto, la moto, j’ai ça dans la peau », sourit la Française de 34 ans dans un entretien à l’AFP.

Elle s’est construit un palmarès façon Top Gun: quintuple championne de France de voltige aérienne, cinquième meilleure pilote féminin au monde.

Elle est aussi la première femme à participer à cette course aérienne internationale d’obstacles lancée il y a 13 ans par la marque de boisson énergisante, organisatrice de nombreuses compétitions de sports extrêmes.

Les 22 pilotes s’affrontent dans des contre-la-montre sur des monomoteurs à hélice, légers et extrêmement maniables.

Huit étapes sont au programme de la saison, sur trois continents, tantôt au-dessus du sol, tantôt au-dessus de l’eau. La première a eu lieu à Abou Dhabi en mars et les deux dernières se dérouleront aux Etats-Unis, à Indianapolis samedi et dimanche puis Las Vegas les 15-16 octobre.

– Pylônes gonflables –

Au-dessus du Lausitzring, un circuit automobile allemand qui a accueilli la sixième étape début septembre, les avions s’élancent un à un. Ils piquent entre les portes –des pylônes gonflables de 25 mètres de haut– qu’il faut franchir à l’horizontale, avec une marge de 3,5 mètres de chaque côté, ou en virant brutalement à 90° avant de remonter en chandelle, sans jamais réduire les gaz.

Les pilotes peuvent encaisser plus ou moins 10 G, une unité d’accélération qui vous plaque contre le dossier de votre siège ou vous donne l’impression de planer dans le vide.

Ces courses se jouent à la fraction de seconde près, souligne Mélanie Astles, alignée dans la catégorie « challenger class », celle des nouveaux venus sur le circuit.

« L’aspect psychologique est vraiment important, il faut se concentrer pendant 1 minute 30 et être à 110% de concentration car une milliseconde d’erreur peut vous coûter la victoire », souligne la Française au visage jovial et volontaire, encadré par des mèches blondes coupées au carré.

– ‘Là-haut’ –

De quoi se faire très, très peur ? « Vous êtes tellement concentré que vous n’avez pas le temps d’avoir peur », objecte-t-elle.

Pour la jeune pilote, de père anglais et de mère française, ce rêve de compétition n’allait pas de soi.

« J’ai quitté l’école à 18 ans sur un coup de tête », raconte celle dont l’idole est la légende brésilienne de la Formule 1 Ayrton Senna. « Je suis devenue caissière dans une station-service » dans le midi de la France, puis assistante et manager.

Elle a économisé sur son salaire pour se payer des cours de pilotage –une heure à la fois– puis finalement devenir monitrice de pilotage et réaliser son rêve de gamine: « voler là-haut, dans le ciel ».

« Je me rappelle m’être assise dans un avion quand j’étais toute petite, vers l’âge de 6 ou 7 ans, dans un meeting aérien et j’ai eu un déclic », se souvient-elle.

Elle savoure d’autant plus le fait d’être la première femme à participer à la Red Bull Air Race: « Indirectement, ça crée une pression supplémentaire. Mais c’est sympa parce que je deviens un modèle pour d’autres femmes qui peuvent imaginer que c’est possible pour elles aussi ».

Mélanie Astles, membre de l’Equipe Nationale de France de Voltige, vérifie son avion à Chateauroux le 18 août 2015. © AFP

© AFP/Archives Guillaume SOUVANT
Mélanie Astles, membre de l’Equipe Nationale de France de Voltige, vérifie son avion à Chateauroux le 18 août 2015

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