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Menu local à la cantine ? Le Cesec pointe les limites de la filière agricole

 

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Le Cesec a rendu son avis sur le projet de loi relatif à la promotion des produits locaux dans la restauration scolaire. Il est favorable à une alimentation saine mais à condition que la filière agricole locale soit structurée pour répondre aux problématiques d’approvisionnement, de maîtrise des coûts et de qualité des produits. Un partenariat entre les services de l’agriculture et de l’éducation est également suggéré pour la mise en place d’une éducation à la consommation de ces produits. 

L’institution consultative s’est prononcée ce jeudi matin sur le projet de loi du Pays présenté au conseil des ministres du 23 juin 2021, qui prévoit des quotas de produits locaux dans les menus des cantines scolaires. Un avis ni favorable ni défavorable, mais qui estime cette loi prématurée. « Le Cesec est favorable à une alimentation saine, et à la promotion des produits locaux dans la restauration scolaire en Polynésie, » déclare Tepuanui Snow, rapporteur de l’avis. « Pour autant, il nous est apparu dans le cadre de nos consultations, que la structuration de la filière n’est toujours pas faite. Au niveau des coûts qui ne sont pas maîtrisés; l’approvisionnement est également problématique et pour ce qui concerne la centralisation des achats, il y a encore du travail à faire. Au niveau de l’institution, il ne nous semble pas raisonnable que cette réglementation soit mise en place tant que ces aspects de la filière agricole ne sont pas organisés » précise-t-il.

Des mesures réglementaires prématurées 

Les cantines scolaires représentent 60 000 repas quotidiens pour les écoles du primaire et du secondaire. Pour l’heure, les chiffres dont disposent les institutions ne garantissent pas une quantité journalière suffisante de produits locaux. Tepuanui Snow relève les problématiques de « pesticides », de label « bio ». « Nous demandons à ce qu’il y ait des mesures en faveur d’une meilleure traçabilité, de manière à assurer la qualité des produits servis. » S’agissant de repas destinés à des enfants, il est d’autant plus important qu’un contrôle de leur qualité soit mis en place, selon le rapport. Autre limite soulevée, la maîtrise des coûts. « Si les enfants mangent du thon ou du marlin et pas du mahimahi, c’est parce que ce dernier est cher. » 

Enfin, le Cesec demande « qu’un partenariat soit mis en place entre les services de l’agriculture et de l’éducation » pour que les enfants soient éduqués et sensibilisés à la consommation de produits locaux à l’école. Certaines initiatives existent déjà, mais au même titre que les quotas de produits locaux cette pédagogie devrait, selon le Cesec, être appliquée à toutes les écoles.

C’est donc une mesure prématurée dans le plan développé par le gouvernement. Ce projet de loi intervient dans le cadre du schéma directeur « agriculture » en Polynésie française 2021-2030. Ce dernier met des moyens considérables du pays et de l’État à disposition et vise a accroître la production locale pour répondre aux besoins alimentaires locaux, réduire les importations et créer des emplois locaux. Les pistes de travail sont donc nombreuses avant de voir une réglementation des quotas de produits locaux dans les assiettes des enfants polynésiens.

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