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Mes nuits chez Ikea, une mode qui agace le géant suédois

Stockholm (AFP) – Mes nuits chez Ikea sont plus fun que vos jours: la mode consistant à se laisser enfermer dans un magasin jusqu’à l’ouverture des portes le lendemain n’amuse plus du tout le groupe suédois.

En Europe, des plaisantins en mal de sensations emboîtent le pas de Bram et Florian, deux étudiants belges qui ont filmé et diffusé sur YouTube leur nuit passée l’été dernier dans un magasin d’Ikea de Gand.

Leur vidéo « Deux idiots, une nuit à Ikea » affiche 1,7 million de vues, moins cependant que leurs compères britanniques « Carnage » et « LordOmar » (2,3 millions de vues) qui se sont fait une spécialité de mettre en scène leurs escapades nocturnes dans les stades, zoos, cinémas et parcs à thème.

« Nous voulions faire un truc un peu dingue après avoir obtenu notre baccalauréat », explique Bram Geirnaert à l’AFP. Enfermés des heures durant dans des toilettes exiguës, les clandestins se sont aventurés dans les travées du magasin une fois assurés du départ du personnel de ménage.

« On n’est pas allé loin parce qu’on craignait d’activer des détecteurs de mouvement », reconnaît cependant Bram. Installés dans un large lit, « on était trop nerveux pour dormir. On se réveillait au moindre courant d’air, au moindre bruit ».

A l’ouverture le lendemain matin, Bram Geirnaert et Florian Van Hecke prennent tranquillement le chemin de la sortie, saluent le personnel sans être inquiétés.

D’autres n’ont pas eu la même chance. « Carnage » et « LordOmar » ont été surpris par un vigile, et deux adolescentes de Jönköping (sud de la Suède) ont été prises en flagrant délit le week-end du 17 décembre.

Mineures, elles ne seront pas poursuivies mais à l’avenir, les visiteurs du soir encourent la colère noire d’Ikea, prévient Jakob Holmström, porte-parole du numéro 1 mondial de l’ameublement.

– Dormeurs diurnes –

« Nous espérons avoir vu le début de la fin » de cette tendance « dont l’aspect drolatique est très exagéré », déclare-t-il à l’AFP. Le jeu, à l’entendre, n’en vaut pas la chandelle: « passer une longue nuit immobile pour risquer ensuite d’avoir des problèmes avec la justice », résume-t-il.

Jusqu’à présent, quelque 1.300 nuitées sauvages auraient eu lieu sur un total de près de 400 magasins dans le monde, a confié un policier suédois, Lars Förstell, au quotidien Dagens Nyheter.

Un chiffre fermement récusé par le fabricant des étagères Billy et des lits Sultan. « Nous n’avons pas de chiffre global mais la réalité est bien inférieure. En Suède, nous avons recensé quatre cas sur 20 magasins », indique Jakob Holmström.

Bram Geirnaert et Florian Van Hecke eux-mêmes ne poussent pas au crime.

« Ikea ne nous a pas contactés personnellement, nous avons lu dans la presse qu’ils trouvaient cela drôle, pour cette fois, mais ils ne voulaient pas que ça se répète », raconte le premier.

De fait, insiste Jakob Holmström, « on ne pourrait pas venir au secours (des intrus) s’ils ne parvenaient pas à sortir » et qu’un incendie se déclenchait, par exemple. Quoi qu’il en soit, ce genre d’intrusions est un « délit grave » passible de poursuites judiciaires, rappelle-t-il.

En Chine, l’enseigne familiale « jaune et bleue » aux 180.000 salariés, fondée en 1943 par Ingvar Kamprad, est confrontée aux dormeurs diurnes qui font un détour à l’heure de la sieste pour s’assoupir dans les lits et canapés d’exposition.

La mode consistant à se laisser enfermer dans un magasin Ikea jusqu'à l'ouverture des portes le lendemain agace le groupe suédois. © AFP

© AFP/Archives JONATHAN NACKSTRAND
La mode consistant à se laisser enfermer dans un magasin Ikea jusqu’à l’ouverture des portes le lendemain agace le groupe suédois

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