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Message de Noël du pape sur fond de sécurité renforcée en Europe

Cité du Vatican (AFP) – La place Saint-Pierre de Rome s’apprêtait dimanche à recevoir des dizaines de milliers de fidèles pour le traditionnel message de Noël du pape, sur fond de sécurité renforcée en Europe pour les festivités de fin d’année.

Chef spirituel de 1,2 milliard de catholiques, le pape François, qui vient de fêter ses 80 ans, prononcera son quatrième message de Noël « Urbi et orbi » (« à la ville et au monde »), occasion de dénoncer les exactions perpétrées à travers le monde.

Après l’attentat au camion-bélier le 19 décembre sur un marché de Noël de Berlin (12 morts), revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), la crainte de nouvelles attaques est au coeur des préoccupations en Europe.

Dans la capitale allemande, les habitants et touristes ont allumé des bougies ou déposé des fleurs au marché de Noël visé par l’attaque. « C’est vraiment bien qu’il y ait autant de monde et que ce soit encore ouvert », confie Marianne Weile, 56 ans, une touriste danoise.

A Milan, où l’auteur de l’attaque, le Tunisien Anis Amri, a été abattu vendredi matin lors d’un contrôle d’identité, la police est positionnée massivement sur la célèbre place de la cathédrale où se trouve un petit marché de Noël. L’accès est protégé depuis l’attentat de Berlin par des plots en ciment. 

Comme chaque année, la place Saint-Pierre sera en ce 25 décembre le lieu de l’événement phare de la journée qui sera aussi suivi à la télévision par des millions de catholiques à travers le monde.

Samedi soir, à l’occasion de l’homélie de Noël du pape dans la basilique Saint-Pierre, la sécurité était forte quoique discrète. Sous le somptueux baldaquin dessiné par le Bernin, où seul le souverain pontife est autorisé à célébrer la messe, le pape a lancé devant 10.000 personnes une pique à la frénésie consumériste qui s’empare de l’Occident à Noël. Il a critiqué ceux qui se donnent « du mal pour les cadeaux » en restant « insensibles à celui qui est exclu ».

– Spectacle de désolation –

A Bethléem, 2.500 fidèles palestiniens et étrangers ont rempli pour la messe de minuit la basilique de la Nativité, bâtie sur la grotte où les chrétiens pensent que le Christ serait né. Le président Mahmoud Abbas et d’autres dignitaires palestiniens étaient présents.

L’archevêque Pierbattista Pizzaballa, administrateur apostolique du Patriarche latin de Jérusalem, chef de l’Eglise catholique romaine en Terre Sainte, a réclamé de la compassion pour les réfugiés et la fin des violences qui ensanglantent le Moyen-Orient. « Les portes fermées, les frontières verrouillées, avant même les choix personnels et politiques, sont une métaphore de la peur qui inévitablement engendre les dynamiques violentes de l’époque présente », a-t-il dit.

Dans le nord d’Israël, plus de 25.000 personnes ont participé aux célébrations de Noël à Nazareth, ville où le Christ aurait passé son enfance.

Aux Etats-Unis, le président Barack Obama et son épouse Michelle ont adressé leur dernier message de Noël à leurs compatriotes, soulignant les valeurs qui unissent les Américains quelle que soit leur foi, à un moment où leur pays est particulièrement divisé après une campagne présidentielle acerbe ayant conduit à l’élection du populiste Donald Trump. 

« L’idée est que nous devons chacun être le protecteur de notre frère, de notre soeur, que nous devons traiter les autres comme nous voudrions être traités », a souligné Mme Obama.

En Syrie, la communauté catholique d’Alep se préparait pour sa part à célébrer dimanche la première messe depuis cinq ans dans la cathédrale maronite Saint-Elie, dans la Vieille ville, deux jours après l’annonce par le régime du président Bachar al-Assad de la reprise totale des ex-quartiers rebelles de la cité.

Comme de nombreux bâtiments d’Alep, devenue un symbole des ravages engendrés par le conflit syrien, la cathédrale offre un spectacle de désolation: toit effondré, bancs renversés, gravats au sol…

Mais un petit groupe a entrepris de la nettoyer et d’y construire une crèche. « On a tous nos souvenirs ici, on y a célébré nos fêtes et nos joies. On veut transformer les décombres en quelque chose de beau », explique Bachir Badaoui.

Le pape s'adresse aux fidèles au Vatican, le 11 décembre 2016. © AFP

© AFP/Archives VINCENZO PINTO
Le pape s’adresse aux fidèles au Vatican, le 11 décembre 2016

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