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Meurtre à Pirae : le suspect mis en examen pour assassinat

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L’homme suspecté d’avoir tué, samedi à Pirae, le compagnon de son ex-concubine a été déféré ce mercredi devant le juge d’instruction après 48 heures de garde à vue. Il a été mis en examen pour assassinat, le juge considérant que son acte était prémédité. Une préméditation que son avocat conteste.

L’auteur supposé des faits, âgé de 33 ans, vivait en couple depuis 10 ans avec sa concubine avec qui il a eu deux enfants, âgés de neuf et six ans. Séparée depuis quelques temps, la jeune femme avait entamé une nouvelle vie avec un autre homme. Mais son ex vivait mal cette séparation. Dans la nuit de vendredi à samedi, il se rend au domicile de son rival et poignarde celui-ci à plusieurs reprises avant de prendre la fuite en emmenant son ex-compagne, qu’il avait aussi rouée de coups, et la dépose à l’hôpital. C’est lundi matin que les agents de la DSP l’interpellent à son domicile. Après 48 heures de garde à vue, il a été déféré ce mercredi matin au tribunal de Papeete où on lui a signifié sa mise en examen pour assassinat.

Pour son avocat Me Tefan, c’est un crime passionnel. « Il a surpris sa concubine avec son amant et sur le coup de la colère, il a poignardé la victime. Mais il n’avait pas l’intention de le tuer.»

Pour autant, si l’avocat estime que c’est un crime passionnel et qu’il n’y a pas eu de préméditation, ce n’est pas l’avis des autorités judiciaires qui ont requalifié les faits en assassinat, sous-entendant qu’il aurait agi avec préméditation. Ce que conteste Me Tefan, qui affirme que son client a agi sous le coup de l’émotion, de la colère, et que celui-ci aurait fait preuve de remords durant ses auditions.

Sur le mobile avancé, à savoir qu’il aurait surpris sa concubine avec son amant, celui-ci est sujet à débat, car la situation conjugale du couple est quelque peu embrouillée. « Pour lui, il est toujours le concubin de sa compagne, qui est la mère de ses deux enfants, quant à elle, elle déclare avoir rompu avec lui depuis déjà quelque temps. » précise l’avocat. L’assassinat étant passible des assises, Me Tefan compte bien contester la préméditation et obtenir la requalification des faits en homicide involontaire.

L’arme du crime reste introuvable

Outre la situation du couple, quelques zones d’ombres subsistent encore. L’arme du crime, un couteau, n’a pour l’heure pas été retrouvée. Selon l’avocat, son client s’en serait saisi au domicile de son rival, mais comme il était saoul au moment des faits, il ne sait plus ce qu’il en a fait. Quant à savoir s’il était conscient d’avoir commis l’irréparable en quittant les lieux, pour l’avocat, c’est « non ». « Il était conscient d’avoir poignardé la victime, mais quand il a quitté la maison, de son point de vue, la victime était toujours vivante, bien que cela soit contesté par les preuves et notamment sa concubine, mais il maintient sa position. (…) Pour lui les blessures qu’il a infligées n’étaient pas graves.»

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3 Commentaires

  1. Grace89
    22 juillet 2020 à 16h41 — Répondre

    Il aura la mort sur la conscience. Une vie ôtée comme ça doit être puni et le suspect doit se rendre compte que son acte est criminel et non pas mettre la faute sur son ex-compagne ou encore moins l’alcool..une vie est bien ôtée en laissant une petite qui ne verra plus jamais son père

  2. simone grand
    23 juillet 2020 à 7h35 — Répondre

    Le crime passionnel a bon dos et fait partie des reliques d’un passé où la femme était considérée comme un objet possédé par son compagnon ou mari. La réalité est sans doute qu’il voulait garder son ex compagne sous sa domination et n’a pas supporté de n’avoir plus personne à dominer que lui-même et ça c’est au-dessus de ses forces. Il n’est pas le seul à correspondre à ce schéma mental. La majorité des féminicides relèvent de ça même si cette fois, c’est la vie d’un homme qui a été ôtée.

  3. MATA
    24 juillet 2020 à 5h48 — Répondre

    BIG LOL pour Me TEFAN. Une plaidoirie qui repose sur le crime passionnel? Mais faut pas se foutre du monde. Il poignarde le gars et par amour pour son ex il la frappe au point que cela nécessite de la déposer à l’hosto. Faut pas déconner. Heureusement que la peine de mort est abolie mais pour une vie ôter il devrait prendre perpétuité…un réel cas clinique.

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