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Meurtre d'une étudiante en 1995 à Lille: 30 ans de réclusion requis

Douai (AFP) – Une peine de trente ans de réclusion criminelle a été requise vendredi à l’encontre du gendarme niçois Lylian Legrand, jugé devant les assises du Nord pour le meurtre de l’étudiante Stéphanie Fauviaux, en 1995 à Lille. 

« Dans ce procès, il n’y a pas beaucoup de place pour le doute, le seul doute que j’ai, c’est de savoir, Monsieur, si vous appartenez encore à la communauté des hommes », a lancé à l’accusé l’avocat général Luc Frémiot lors de son réquisitoire d’une heure et demi.

Lylian Legrand, grand homme dégarni, vêtu d’un costume, est resté impassible à l’annonce de ces réquisitions. 

Depuis le 24 mai 1995, jour où Stéphanie Fauviaux est découverte étranglée, vêtue d’un peignoir largement ouvert dans la baignoire de son appartement à Lille, Lylian Legrand, également accusé de tentative de viol, a été auditionné 12 fois par les enquêteurs et les magistrats, auxquels il a donné diverses versions.

Il a d’abord présenté un alibi. Puis, 17 ans plus tard, alors que son ADN est retrouvé sur le peignoir de la victime, il avoue une relation sexuelle ce matin-là, expliquant qu’elle était morte en tombant. Dans une autre version encore, il confirme la relation sexuelle, mais assure qu’elle était en vie quand il avait quitté l’appartement.  

Revirement au tribunal: il affirme finalement que ce matin-là, il faisait des travaux chez ses parents à La Couture (Pas-de-Calais), à quelque 30 km de Lille. Pour justifier ses précédents aveux, il pointe la « pression des enquêteurs » et une « mauvaise stratégie de défense » mise en place par son avocat de l’époque. 

« Votre thèse ne mérite même pas que je me lève pour vous interroger », avait lancé l’avocat général à l’accusé. 

Selon M. Frémiot, la version est simple : cette affaire « c’est une tentative de viol qui s’est soldée par un meurtre parce qu’on ne voulait pas que Stéphanie Fauviaux parle ».

Hormis les aveux devant les enquêteurs et les traces d’ADN retrouvés sur le peignoir de la victime, une autre preuve pèse sur l’accusé: une lettre écrite à sa femme lors de sa garde à vue où il fait part de ses regrets.

Lylian Legrand, fils d’un père électricien et d’une mère au foyer, a été présenté majoritairement par son entourage comme un « bon père de famille », « serviable », mais aussi comme un homme « infidèle », pouvant être « manipulateur ». 

Eric Dupont Morreti (D, l'avocat du gendarme niçois Lylian Legrands, lors du procès le 10 octobre 2016 à Douai. © AFP

© AFP/Archives DENIS CHARLET
Eric Dupont Morreti (D, l’avocat du gendarme niçois Lylian Legrands, lors du procès le 10 octobre 2016 à Douai

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