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Michel Marquer, nommé Chargé de mission pour le suivi des conséquences des essais nucléaires en Polynésie

C’est un des engagements du Premier ministre à l’issue de la « table ronde de haut niveau » sur les conséquences des essais nucléaires en Polynésie française, qui a eu lieu à Paris le 1er et 2 juillet dernier. Dans une lettre adressée au président de la Collectivité le 7 juillet, Jean Castex l’informait de la création d’une mission chargée de faire le suivi des annonces de cette table ronde et plus généralement, des conséquences des essais nucléaires en Polynésie. Les précisions avec notre partenaire Outremers 360.

Ancien de la Marine marchande, Michel Marquer, qui fut jusqu’ici en charge des risques naturels majeurs au Ministère des Outre-mer, a donc été fraichement nommé Chargé de mission pour le suivi des conséquences des essais nucléaires en Polynésie. Une mission « dans le droit fil de la table ronde et du renforcement de ce qui a été dit à la table ronde, par discours du président de la République à Papeete », nous a-t-il expliqué. Durant sa carrière, Michel Marquer a notamment eu à traiter la problématique des sargasses aux Antilles et directeur adjoint de la sécurité civile et de la Gestion des crises.

Outremers360 : Quelles sont vos premières impressions après cette nomination ?

Michel Marquer : Des impressions assez enthousiastes car j’ai le sentiment d’être lancé dans une vraie dynamique. Les voix ont été ouvertes et je crois que nous sommes réellement sur une dynamique d’engagement aux côtés de la Polynésie sur des sujets divers mais liés comme le mémoriel, l’économie, le social, le sociétal ou encore, le grand souci de l’écologie et du développement durable. C’est un sujet très enthousiasmant car je le trouve tourné vers l’avenir, sans bien sûr occulter le passé et le présent.

Un passé et un présent qui sont d’ailleurs sensibles sur ce sujet…

Complètement. C’est d’ailleurs ce qui a fait que cette table ronde était importante. Cette table ronde, qui a été demandé par le gouvernement polynésien et à laquelle le Premier ministre a tout de suite adhéré, a été motivée par cette volonté d’une nouvelle appréhension du sujet, à la fois récurrent et enkysté, des essais nucléaires et de leurs conséquences, et je pense que cette table ronde a atteint son objectif qui était de débloquer le dialogue et la compréhension réciproque sur le sujet.

En parallèle de votre nomination à cette mission, le gouvernement polynésien a aussi créé un comité de suivi des annonces de cette table ronde. Avez-vous déjà eu des contacts avec ce comité et comment voyez-vous ce travail conjoint entre vos deux entités et dans ce contexte d’éloignement géographique ?

Je viens de prendre mes fonctions il y a quelques jours. J’ai tout de même eu des contacts avec Madame Vernaudon (Yolande Vernaudon, ndlr) qui a été missionnée par le gouvernement polynésien à ce sujet. Pour le moment, nous avons des premiers contacts protocolaires, de prise de connaissance. Nous échangeons par téléphone pour trouver des méthodes de discussions, le tout en lien étroit avec le Haut-commissaire. Donc actuellement, je suis en prise de contact, à la fois sur le fond mais aussi sur la méthode. À cet égard, je me joindrais à la mission qui se déplace en Polynésie à la fin du mois dans le cadre de la commission de suivi des conséquences des essais nucléaires. L’objectif étant que le Haut-commissaire puisse me faire prendre les contacts, et surtout de mon côté, me faire une idée des attentes locales, les entendre et les comprendre. Je tiens vraiment à aller au contact et au plus près des personnes désignées pour parler avec moi.

Pouvez-vous nous en dire plus sur cette prochaine mission en Polynésie ?

C’est une mission qui rentre dans le cadre de la commission de suivi des conséquences des essais nucléaires, qui doit se réunir périodiquement sous l’égide du Ministère des Armées. Cette commission va être l’occasion de faire un point de situation sur toutes les questions de dépollution, avec notamment toutes les opérations en cours. Je me joindrais à cette mission car elle est concomitante à mes missions et c’est très naturellement que cette proposition a été validée par le Premier ministre et le Ministère des Armées.

Les annonces du 2 juillet, à l’issue de la table ronde, ont notamment concerné les indemnisations, l’ouverture des archives, vous l’avez dit, il y a aussi la question de la dépollution des anciens sites du CEP, est-ce qu’il y a selon vous d’autres points, d’autres sujets du nucléaire en Polynésie qu’il faudra évoquer durant votre mission ?

Je suis très attaché au regard vers l’avenir, c’est-à-dire, effectuer une transition entre les chantiers énoncés qui sont l’occasion de rebondir sur les questions d’avenir : santé, développement économique et transition énergétique. Ce sont des dossiers, plus généraux, qui doivent être en ligne de mire du but qui est assigné aujourd’hui. Il s’agira de mettre en œuvre un nouveau regard sur le passé par l’ouverture des archives, que je vais suivre de très près, par les opérations de dépollution au sens large et bien entendu, par l’indemnisation des victimes, en allant au plus près du terrain chercher les victimes et donner l’information. Je dois d’ailleurs travailler avec le Civen dès aujourd’hui car mes missions consistent aussi à faire en sorte à ce que « ça suit » au niveau des moyens attribués au Civen. Tout cela est un ensemble que je compte suivre au millimètre en liaison avec le gouvernement polynésien et avec toujours ce regard tourné vers l’avenir sur les questions de santé, de développement économique et de transition énergétique.

C’est un des engagements du Premier ministre à l’issue de la « table ronde de haut niveau » sur les conséquences des essais nucléaires en Polynésie française, qui a eu lieu à Paris le 1er et 2 juillet dernier. Dans une lettre adressée au président de la Collectivité le 7 juillet, Jean Castex l’informait de la création d’une mission chargée de faire le suivi des annonces de cette table ronde et plus généralement, des conséquences des essais nucléaires en Polynésie.

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