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Microplastiques et perliculture ne font pas bon ménage

Un programme de recherche mené par l’Ifremer a évalué la présence de micro-plastiques dans les lagons de Ahe, Manihi et Takaroa entre 2017 et 2020. Ces eaux sont « contaminées de manière significative ». Le rapport relève la faible concentration de population dans ces zones. C’est l’activité perlicole qui serait à l’origine des déchets : on pointe l’absence d’un plan structuré de gestion des déchets dans cette industrie. Le programme de recherche initié par le Pays apporte une évaluation quantitative et qualitative du phénomène.

Objectif développement durable de la perliculture! Le programme de recherche Microlag (Micro-plastiques dans les lagons) a été mené de 2017 à 2020 et s’intéresse à la contamination de trois lagons perlicoles des Tuamotu : Ahe, Manihi et Takaroa sont depuis les années 80 porteurs de nombreuses fermes perlières. Des prélèvements ont été effectués à différentes profondeurs et dans les huîtres perlières. Les premiers résultats de l’étude menée en partie par Tony Gardon avaient été présentés lors des Conférences de la Recherche à l’Université de la Polynésie française. À l’époque, le constat était déjà alarmant. Dans son article l’Ifremer décrit :« les résultats des campagnes d’échantillonnages ont révélé l’omniprésence de microplastiques dans les eaux de surface (de 0,2 à 8,4 microplastiques par m3), la colonne d’eau (de 14,0 à 716,2 microplastiques par m3) et les tissus d’huîtres perlières en élevage (de 0,3 à 21,5 microplastiques par gramme de chair humide). » 

Vers une perliculture plus durable

Caractéristiques de ces lagons : les principales activités économiques sont la perliculture et la pêche, mais pas une activité touristique significative. La perliculture étant la seconde source de revenus la plus importante après le tourisme, il est d’autant plus opportun de prendre conscience de l’interdépendance entre cette activité et son environnement. Malheureusement la crise qu’a subi le secteur de la perle a provoqué la fermeture de nombreuse fermes qui ont souvent été abandonnées sans prise en charge des déchets plastiques… L’étude montre bien que ce sont ces déchets qui sont la principale cause de pollution des lagons : « Cette composition et une couleur noire-grise montrent des similitudes avec les équipements en plastique utilisés en perliculture, notamment les collecteurs de naissains et les cordes qui fixent les stations d’élevage. » Des initiatives de remédiation ont déjà été prises et des améliorations des processus de cette industrie sont recherchées notamment au niveau des matériaux utilisés. Pour aller plus loin, l’Ifremer indique qu’« une étude simulant le cycle de production d’une perle est également en cours pour voir l’impact des micro-plastiques sur la qualité de la perle. » Le problème des microplastiques dans les océans est de notoriété publique, mais les plus sceptiques ne pourront pas nier l’évidence d’une preuve scientifique. L’objectif final de l’Ifremer est « de développer des matériaux alternatifs aux plastiques utilisés dans les équipements perlicoles. »

Ferme perlière (illustration) © Cédric Valax

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1 Commentaire

  1. simone Grand
    2 septembre 2021 à 7h43 — Répondre

    Et l’agriculture en rajoute avec ses serres à vanille.

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