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Migrants ou guerres: des murs de plus en plus nombreux à travers le monde

Paris (AFP) – Les inquiétudes sécuritaires et les désirs d’endiguer l’immigration illégale font s’élever de plus en plus de murs de par le monde, à l’instar de celui du port de Calais, dont la construction a débuté mardi.

Il y a un quart de siècle, à la chute du mur de Berlin, il y avait 16 murs défendant des frontières. En 2015, la chercheuse Elisabeth Vallet, de l’université de Québec, en répertoriait 65, terminés ou en voie de l’être.

– En Europe –

– HONGRIE: Le gouvernement conservateur de Viktor Orban a érigé en septembre 2015, contre l’afflux des migrants, une clôture barbelée de quatre mètres de haut sur les 175 km de sa frontière avec la Serbie, puis en octobre suivant à la frontière croate. Plusieurs pays européens ont fait de même, tels la Slovénie, la Macédoine ou l’Autriche. 

– GRÈCE – TURQUIE: En 2012, le gouvernement grec a lancé la construction du mur d’Evros, en fait une barrière barbelée, à la frontière avec la Turquie, alors l’un des points de passage les plus prisés des migrants.

– ESPAGNE – MAROC: Sur la côte marocaine, les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, seules portes d’entrée terrestres vers l’Europe pour l’immigration clandestine venue d’Afrique noire et du Maghreb, sont entourées de barrières grillagées difficiles à franchir. De nombreux candidats à l’émigration sont morts en tentant de les sauter. 

– 1000 km entre USA et Mexique –

Entre 2006 et 2010, les États-Unis ont érigé sur plus de 1.000 km une clôture le long de la frontière avec le Mexique pour empêcher l’immigration illégale et le trafic de drogue. Cette séparation, baptisée « Tortilla curtain », est équipée de projecteurs et de caméras de surveillance. Le candidat républicain à la présidentielle, Donald Trump, promet d’en construire un tout au long de la frontière, une des propositions les plus polémiques de sa campagne.

–  Au Moyen-Orient –

– ARABIE SAOUDITE – IRAK: Depuis 2014, les Saoudiens, face à la menace du groupe État islamique, complètent un mur de sable existant de sept mètres de haut par une barrière de 900 kilomètres, dans le désert à sa frontière septentrionale. 

Ryad a aussi lancé l’édification d’une clôture frontalière de 1.500 kilomètres avec le Yémen.

– ISRAËL: En juin 2002, les Israéliens ont entamé la construction d’une « clôture défensive » de 650 km le long de la « ligne verte » avec la Cisjordanie pour empêcher les attentats palestiniens. Cette barrière, constituée de barbelés, fossés, clôtures électroniques et murs de béton, atteint parfois 9 m de haut. Ses détracteurs estiment qu’elle sert à confisquer des terres et à établir une frontière de facto, en violation des lois internationales. 

Des séparations analogues existent aux frontières avec la Jordanie, le Liban et la Syrie.

– Ailleurs dans le monde –

– INDE – BANGLADESH: Entre 1993 et 2013, l’Inde a construit un mur-frontière de près de 4.000 kilomètres de long autour du Bangladesh afin de lutter contre l’immigration clandestine, l’infiltration terroriste et la contrebande. Cette barrière a conduit à l’abandon de quelque 100.000 personnes dans un no man’s land, coupés de tous services publics. 

– CORÉE SUD – CORÉE NORD: Le long du 38e parallèle, passe la dernière ligne de front de la guerre froide. Cette ligne de démarcation de 250 km, bordée par une zone démilitarisée d’une largeur de 4 km est la mieux gardée du monde avec barbelés, mines, armes lourdes, détecteurs de mouvements et environ deux millions de militaires de part et d’autre.

– SAHARA OCCIDENTAL: Un mur de sable de 2.700 kilomètres sépare depuis les années 1980 le territoire du royaume du Maroc des régions contrôlées par les rebelles indépendantistes du front Polisario.

Les premiers travaux d'un nouveau mur pour prévenir l'intrusion de migrants, ont débuté le 20 septembre 2016, à Calais. © AFP

© AFP PHILIPPE HUGUEN
Les premiers travaux d’un nouveau mur pour prévenir l’intrusion de migrants, ont débuté le 20 septembre 2016, à Calais

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