ACTUS LOCALESENVIRONNEMENTINTERNATIONALPACIFIQUE Une « large majorité » des pays du Forum est contre l’exploitation minière sous-marine Caroline Perdrix 2024-08-27 27 Août 2024 Caroline Perdrix ©PIF/FB Pour Moetai Brotherson qui s’oppose à l’exploitation minière des grands fonds marins, il est peu probable que l’annonce faite lundi par le PDG de The Metals Company se concrétise réellement. Mais il s’inquiète de l’intention des îles Cook d’exploiter leur ZEE, adjacente à celle de la Polynésie. Les grandes puissances, dit-il, doivent entendre le message des petits pays insulaires qui ont peu d’autres avenues de développement. Lundi, le président de The Metals Company, l’entreprise minière canadienne qui a conclu un partenariat avec Nauru, et qui fait partie de la délégation de Nauru à Tonga, annonçait qu’il avait bien l’intention de commencer l’exploitation des nodules polymétalliques en 2026. Une forme de provocation, et de message aux investisseurs pour cette entreprise en mauvaise posture financière – le cours de son action en bourse est tombé de 11,75 USD à 1,05 USD en trois ans, elle annonce une perte nette de 20 millions de dollars pour le 2e trimestre, et une ligne de crédit de seulement 48 millions. Toutefois l’absence du code minier que l’Autorité internationale des fonds marins doit achever en 2025 crée un vide juridique que The Metals Company veut exploiter pour arriver à ses fins : si une compagnie minière ou un pays dépose une demande d’exploitation sur la zone d’exploration qui lui est attribuée dans la zone de Clarion-Clipperton, entre Hawaii et le Mexique, aucune règlementation ne permet à l’AIFM de la lui refuser pendant plus de deux ans, en vertu de la convention des Nations Unies sur le droit de la mer. C’est pourquoi plusieurs grands pays, la France en tête, demandent un moratoire sur l’exploitation des fonds marins. Mais Nauru n’est pas seul dans la région à lorgner sur les promesses de trésors au fond des mers : les Kiribati, Tonga, et les îles Cook ont tous un potentiel minier et des besoins financiers. Moetai Brotherson, qui s’est déclaré comme Emmanuel Macron défavorable aux activités minières sous-marines dans l’état actuel des connaissances scientifiques – c’est d’ailleurs un sujet de désaccord avec Oscar Temaru – estime que les chances de voir la menace mise à exécution sont, dit-il, « très réduites. Il y a au sein du Forum une large majorité de pays qui sont en faveur a minima d’un moratoire sur ces exploitations des fonds marins. » Il est particulièrement vigilant sur les projets des îles Cook, qui prévoient déjà d’autoriser l’exploitation de leur ZEE, adjacente à celle de la Polynésie sans qu’on puisse encore déterminer ce que sera « l’impact chez nous ». https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/08/TONGA-MOETAI-02-DEEP-SEA-MINING.wav Reste que, même si les compagnies minières bombent le torse, la voix des petits pays insulaires doit être entendue par les grandes puissances, dit Moetai Brotherson : « Le message sous-jacent des tout petits pays, c’est de dire écoutez, vous avez pendant des années dévasté les continents, fait des mines à ciel ouvert en faisant abstraction de toute considération environnementale. Et aujourd’hui vous voulez nous interdire de pouvoir accéder à des richesses qui sont chez nous. Donc si vous voulez qu’on n’aille pas chercher ces minéraux, eh bien il faut nous donner les moyens de nous développer. Et je pense que ça c’est un message qui est entendable. » https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/08/TONGA-MOETAI-03-DEEP-SEE-MINING-MESSAGE.wav Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)