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Morano invite les migrants à se « battre »…comme en 39-45

Nadine Morano : "Heureusement qu'on n'a pas fait pareil en 39-45 ou en 14 !" © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Nadine Morano : « Heureusement qu’on n’a pas fait pareil en 39-45 ou en 14 ! » © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

MIGRANTS – Face aux migrants qui quittent leurs pays en guerre, Nadine Morano a évoqué la Seconde Guerre mondiale pour inciter les migrants à ne pas fuir leur pays en guerre.

INTERVIEW – Mercredi matin, Nadine Morano était l’invitée d’Europe 1, après la publication sur Facebook d’un billet dans lequel elle dénonçait l’impuissance de la Mairie de Paris face aux migrants, dans une ville « sale » où se multiplieraient les matelas dans les rues. L’eurodéputée Les Républicains, qui débattait sur notre antenne avec Bruno Julliard, premier adjoint à la maire de Paris, a plaidé pour la création d’un « service public de la reconduite vers les pays d’origine » pour les déboutés du droit d’asile, avec une flotte aérienne.

« Heureusement qu’on n’a pas fait pareil en 39-45 ». Surtout, l’ancienne ministre a invoqué 1939-1945 pour inciter les migrants à ne pas fuir leur pays en guerre mais à prendre les armes. « Et puis, j’vais vous dire : on dit qu’ils quittent leurs pays, qu’ils fuient la guerre. Heureusement qu’on n’a pas fait pareil en 39-45 ou en 14 ! On a tous des aïeux qui reposent dans la terre de France, qui se sont battus pour la liberté et pour sauver la France. Moi je dis qu’il faudrait aussi que ces personnes, plutôt que de fuir, ce qui n’est pas une solution, se battent pour leur pays et qu’on les accompagne dans ce combat ! »

Elle a appelé François Hollande, qu’elle juge « aux abonnés absents », à « faire preuve d’initiative » pour « régler les problèmes » dans les pays d’origine des migrants.

La déclaration de Nadine Morano en vidéo (à 3’32 ») :



« Ne pas raconter n’importe quoi ». Réagissant à la tribune publiée sur Facebook mardi, le socialiste Bruno Julliard, également invité d’Europe 1, a appelé la députée à ne pas « raconter n’importe quoi » et à ne pas laisser libre court à un discours qu’il qualifie de xénophobie. « Je ne vois plus trop de différence entre le discours de Nadine Morano et ce que j’entends de certains responsables du Front National », a-t-il avancé.

Nadine Morano a opposé à Bruno Julliard que le pays n’a pas les moyens de financer « cette politique du droit d’asile qui nous coûte 2 milliards par an ».

 

« Instrumentalisation populiste ». Paris sale, la faute aux migrants ? « Je ne le crois pas », a dit Bruno Julliard sur Europe 1. « Je regrette profondément cette déclaration de Nadine Morano, j’espère que c’est une déclaration isolée. On peut avoir un débat sur la propreté ou saleté des rues de Paris, je pense que la municipalité fait beaucoup pour améliorer la situation, c’est évidemment un autre débat que le sort que nous réservons aux migrants qui, nous le regrettons, parfois dorment dans les rues de Paris. »

Il a renvoyé Nadine Morano à des considérations purement électoralistes : « On peut être en campagne pour les régionales mais rien ne peut justifier de tels amalgames et de telles instrumentalisations populistes ». Dans la foulée, Bruno Julliard a dénoncé un amalgame entre les migrants, la saleté des rues et l’islamisme radical, Nadine Morano ayant aussi évoqué ce dernier point sur Europe 1. « C’est irresponsable », a tranché Julliard. « On ne peut pas à la fois accuser la mairie de Paris de laisser des migrants dans la rue, et donc de laisser libre cours à la saleté dans les rues selon Nadine Morano, et en même temps refuser ce que nous proposons, mettre à disposition des places dans des centres d’hébergement d’urgence ».

 

Nadine Morano a réclamé un accueil avec dignité, sous réserve que le pays soit en mesure de pouvoir intégrer la personne. Sur Europe 1, Bruno Julliard a tenu à dire que la municipalité de Paris traite « dignement », « avec solidarité », des migrants qui ont parfois « traversé la Méditerranée au péril de leur vie ». « Ça ne veut pas dire qu’on va accueillir tout le monde sous n’importe quelle condition », a-t-il précisé.

Source : Europe1

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1 Commentaire

  1. Lemarié
    8 août 2015 à 9h13 — Répondre

    Un point sur lequel je suis d’accord: il n’ont pas à quitter « lâchement » leur pays! Cela coûterait moins cher de les renvoyer d’ où ils viennent que de leur faire miroiter l’espoir d’un bel avenir…

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