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Municipales : l’appel anti-21 juin

©CP/Radio1

18 candidats au second tour des municipales et deux parlementaires signent une lettre au Premier ministre Édouard Philippe pour lui demander de ne pas accéder au souhait du gouvernement qui s’est prononcé en faveur du 21 juin. Au premier rang des signataires, Nicole Sanquer et Nuihau Laurey, décidément très frondeurs.

L’organisation du second tour des élections municipales « avant même la levée totale des mesures de confinement » ne réjouit pas tout le monde, particulièrement les candidats qui espèrent encore damer le pion au Tapura. Dix-huit d’entre eux (dans la journée s’est rajoutée Christiane Kelly de Moorea) ont donc signé une lettre au Premier ministre, et espèrent être rejoints par d’autres candidats des îles dans leur démarche.

Nicole Sanquer et ses co-signataires avaient convoqué la presse ce mercredi matin pour présenter leurs arguments. Parmi eux, Marcel Tuihani et Chantal Galenon, candidats à Papeete, Teura Iriti et Tepuanui Snow, candidats à Arue, ou encore Tony Géros, candidat à Paea et Patrice Jamet, candidat à Mahina lui aussi.

Désireux d’attendre la fin officielle du confinement, ils assument

Fâchés de ne pas avoir été consultés par l’exécutif avant le vœu au Premier ministre, disent-ils, les membres du collectif mettent trois arguments en avant. Le premier est le risque sanitaire, car une élection « est contraire à toutes les règles de distanciation sociale et de limitation des réunions en groupe qui continuent à être en vigueur dans notre collectivité », écrivent-ils. Deuxième argument, la crise économique : « la première préoccupation de la population c’est de voir comment on finit le mois, pas d’aller voter, ce qui pourrait fausser les résultats », d’autant que le premier tour a déjà connu une abstention inédite. Troisième argument : faire de la période de confinement une période pré-électorale, c’est renforcer encore la position des maires sortants, qui sont chargés de distribuer les aides à la population, et attenter ainsi à la sincérité du scrutin.

Ils ne veulent pas prendre la responsabilité de voir des électeurs être contaminés lors d’un 2e tour qui serait organisé avant la fin officielle du confinement et de l’épidémie, c’est notamment la motivation première de Dauphin Domingo. Tous sont conscients que si le scrutin ne peut pas se tenir avant le 28 juin, la loi électorale imposera de refaire les deux tours, et ce n’est pas nécessairement pour déplaire à certains.

Enfin, selon Nicole Sanquer, « si le prochain scrutin est maintenu au 21 juin, il y aura énormément de recours, par rapport à ce qui se sera passé entre les deux tours, et par conséquent il y aura un risque d’annulation. » Une vingtaine de recours à l’issue du premier tour ont déjà été retenus et doivent être examinés prochainement. Elle espère être entendue à Paris, « parce que les vrais acteurs de cette élection, c’est nous ». Quant à savoir si des fusions de listes inédites pourront se faire, même avec un délai bien plus long que d’habitude… Chantal Galenon, qui admet que tous les candidats opposés à Michel Buillard à Papeete se sont rencontrés, ne s’avance pas : « Bien sûr qu’il y a des discussions entre les candidats du second tour, excepté Michel Buillard, moi je suis pour l’ouverture mais ça semble difficile, on devait y réfléchir mais bon, on n’a pas encore réussi à s’entendre. »

Lettre Au Premier Ministre

 

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2 Commentaires

  1. lesagetahiti
    14 mai 2020 à 8h29 — Répondre

    cette démarche me paraît particulièrement fondée et motivée;

    de plus, le report des élections après juin permettrait un vrai renouveau de la politique, en éliminant les candidatures nombrilistes et facilitant le rapprochement de personnes véritablement animées du sens de l’intérêt public;

    enfin, cela permettrait aussi de restreindre l’effet des actions électoralistes larvées envers une population inquiète des suites de la crise économique et sociale

  2. Heitaò
    15 mai 2020 à 11h29 — Répondre

    Au lieu de s’occuper de se faire elire, les parlementaires Laurey et Sanquer devraient se battre contre le conseil constititionel afin de faire annuler la loi du 11 Mai sur le choix du liu de confinement

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