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Nagorny-Karabakh: négociations à Vienne après quatre jours d’hostilités

Stepanakert (Azerbaïdjan) (AFP) – La capitale autrichienne doit accueillir mardi une réunion sur le Nagorny-Karabakh, quatre jours après la reprise des hostilités entre forces arméniennes et azerbaïdjanaises dans cette région contestée qui ont fait une quarantaine de morts. 

Co-présidé par la France, les Etats-Unis et la Russie, le groupe de Minsk sur le Haut-Karabakh au sein de l’OSCE, chargé de trouver une issue à ce « conflit gelé » depuis plus de 20 ans, évoquera la reprise des hostilités militaires dans ce territoire que se disputent l’Azerbaïdjan et l’Arménie.

La crise à été le « sujet numéro 1 » d’une conversation téléphonique lundi entre le secrétaire d’Etat américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov, selon le département d’Etat. « Nous exhortons les deux camps à cesser immédiatement l’usage de la force et à éviter toute forme d’escalade », a dénoncé son porte-parole Mark Toner, qualifiant de « lamentable » le nombre « élevé » de victimes.

Les deux ministres « ont condamné les tentatives de +parties extérieures+ au conflit pour aggraver la confrontation », a rapporté de son côté du ministère russe de la Défense, semblant dénoncer les propos du président turc. 

A la veille de la réunion à Vienne de membres de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le président turc Recep Tayyip Erdogan, allié de Bakou, a en effet semblé attiser les tensions. Multipliant les messages de soutien à Bakou, M. Erdogan a assuré que « le Karabakh retournera un jour, sans aucun doute, à son propriétaire originel », l’Azerbaïdjan, renouvelant ses « condoléances » aux proches des « martyrs » azerbaïdjanais.

Au moins 40 militaires des deux camps et six civils ont été tués depuis la reprise des hostilités vendredi, les plus meurtrières depuis le cessez-le-feu instauré entre Erevan et Bakou en 1994. Plus de 200 militaires et civils ont été blessés.

Ce conflit, dont les sources remontent à plusieurs siècles mais qui s’est cristallisé à l’époque soviétique lorsque Moscou a attribué ce territoire majoritairement arménien à la république socialiste soviétique d’Azerbaïdjan, intervient dans une région du Caucase stratégique pour le transport des hydrocarbures, près de l’Iran, de la Turquie et du Proche-Orient.

L’escalade militaire survient au moment où la Russie, qui a de bonnes relations avec l’Arménie, et la Turquie, alliée traditionnel de l’Azerbaïdjan, traversent une grave crise diplomatique sur fond de guerre en Syrie.

– Au moins 13 morts lundi –

Les combats entre les forces arméniennes et les troupes azerbaïdjanaises ont fait au moins 13 morts lundi.

Selon le ministère de la Défense du Nagorny-Karabakh, 20 soldats séparatistes ont au total perdu la vie et 72 blessés depuis la reprise des hostilités. De leur côté, les forces arméniennes « ont largement avancé dans certaines zones du front et ont pris de nouvelles positions », a assuré le porte-parole du ministère arménien de la Défense, Artsrun Hovhannisyan.

L’Azerbaïdjan a dénoncé de « fausses » affirmations, assurant contrôler depuis samedi plusieurs hauteurs stratégiques au Karabakh.

Les autorités du Nagorny-Karabakh ont déclaré être « prêtes à discuter d’une proposition de trêve » à condition de récupérer les positions et territoires perdus dans la région, reconnue comme appartenant à l’Azerbaïdjan par la communauté internationale.

Le président arménien, Serge Sarkissian, a lui estimé qu’un cessez-le-feu ne serait possible que « si les militaires des deux camps retournent aux positions », qu’ils occupaient avant la reprise des hostilités.

Après une guerre ayant fait 30.000 morts et des centaines de milliers de réfugiés, principalement azerbaïdjanais, le Nagorny-Karabakh est passé sous le contrôle de forces séparatistes proches d’Erevan. La région est désormais peuplée majoritairement d’Arméniens.

Aucun traité de paix n’a été signé et après une période de calme relatif, la région a connu ces derniers mois une nette escalade des tensions, Erevan estimant fin décembre qu’on était revenu à la « guerre ».

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