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Nigeria: l'armée libère une lycéenne de Chibok enlevée par Boko Haram  

Kano (Nigeria) (AFP) – L’armée nigériane a annoncé samedi avoir libéré l’une des lycéennes de Chibok, enlevées par Boko Haram il y a plus de deux ans, près de la frontière avec le Cameroun.

« L’armée nigériane a sauvé une fille de Chibok à Pulka » vendredi, a affirmé le porte-parole de l’armée Sani Usman.

Pulka est située près de la ville de Gwoza dans l’Etat de Borno, et proche des monts Mandara qui séparent le Nigeria de l’Extrême-nord du Cameroun.

Selon le porte-parole de l’armée, la lycéenne, Maryam Ali Maiyanga, portait un garçon de 10 mois prénommé Ali, et faisait partie d’un « groupe qui fuyaient la forêt de Sambisa où se cachent les terroristes de Boko Haram ».

« Elle a été transportée dans une unité médicale de l’armée pour des examens de santé », a précisé Sani Usman.

« Il est impératif de préciser que les troupes travaillent sans cesse pour éliminer les derniers terroristes de Boko Haram, où qu’ils se cachent, et pour sauver tous ceux qui sont retenus en otages », a conclu le porte-parole de l’armée.

Le groupe « Bring Back Our Girls » (Ramenez-nous nos filles), qui s’était constitué après l’enlèvement de 276 lycéennes à Chibok en avril 2014, a confirmé la libération de Maryam Ali Maiyanga.

« Nous nous réjouissons de sa libération. Elle fait bien partie de celles que nous avons répertoriées (après le rapt) », a déclaré à l’AFP l’une de ses militantes Aisha Yesufu.

« Nous espérons que le gouvernement va réussir rapidement à libérer les autres filles ainsi nous pourrons clore ce triste épisode », a-t-elle ajouté.

Vingt-et-une lycéennes de Chibok ont été libérées le 14 octobre par leurs ravisseurs après des négociations entre le gouvernement et le groupe jihadiste. 

Le gouvernement espère pouvoir obtenir la libération de 83 autres collégiennes de Chibok par le biais de négociations en cours avec le groupe islamiste, maintenant divisé en plusieurs factions.

Cinquante-sept lycéennes avaient réussi à s’échapper juste après le rapt, et l’une d’entre elles avait été retrouvée par l’armée au mois de mai, avec son mari, un combattant, et leur enfant âgé de 4 mois. Il en reste 196 toujours aux mains de Boko Haram.

Répercuté par les médias du monde entier, ce kidnapping de masse a provoqué une vague d’indignation internationale, notamment sur Twitter sous le hashtag #Brinbackourgirls, relayé jusqu’à la Maison Blanche par la première dame, Michelle Obama.

Le retour des « filles de Chibok » avait été l’un des points forts de la campagne du candidat Muhammadu Buhari, finalement élu en mai 2015. Le président a depuis lors essuyé les critiques pour n’avoir pas réussi à les retrouver.

Les militaires nigérians ont débuté en 2015 une contre-offensive, avec l’aide des armées de pays voisins, mais Boko Haram continue de mener régulièrement des attaques sporadiques contre des villages reculés et jusque dans Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno. Des milliers de personnes sont toujours entre les mains du groupe.

L’insurrection islamiste et sa répression féroce par l’armée et les services de sécurité nigérians ont fait au moins 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009.

Capture d'écran d'une vidéo diffusée sur YouTube disant montrer les lycéennes enlevées à Chibok, au Nigeria. © AFP

© AFP/Archives HO
Capture d’écran d’une vidéo diffusée sur YouTube disant montrer les lycéennes enlevées à Chibok, au Nigeria

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