ACTUS LOCALES

Nucléaire : le centre de mémoire, à petits pas

La déléguée au suivi des conséquences des essais nucléaires, Yolande Vernaudon, a été confirmée à la tête du projet Pū Māhara. Elle encadrera la rédaction du programme scientifique, culturel et pédagogique, qui doit permettre de lancer le concours d’architecte. Les discussions sur le contenu précis et les pièces exposées, elles, attendront encore.

Pas une surprise, mais la fin d’une ambiguïté. Yolande Vernaudon a été désignée, en conseil des ministres, cheffe de projet de Pū Māhara, le centre de mémoire des essais nucléaires français dans le Pacifique. Son poste de déléguée au suivi des conséquences des essais la destinait bien sûr à cette fonction, mais le Pays a préféré fixer la méthodologie du projet avant de confirmer le choix de son chef d’orchestre. Pour ça, Édouard Fritch avait demandé en fin d’année dernière l’expertise du ministère de la Culture national en matière de création muséographique.

Le rapport des deux inspecteurs du patrimoine a été officiellement remis en juillet, et il s’agit désormais d’élaborer le programme « scientifique, culturel et pédagogique » du futur centre. Pas question pour l’instant de définir avec exactitude les pièces, documents, vidéos, ou textes qui seront présentés dans l’exposition. Ce programme doit surtout servir à définir quels seront les besoins du futur musée en termes d’espace et de bâtiments. Le cadre est choisi, il s’agit du site dit du Comar, 3276 m2 sur le front de mer de Papeete, entre l’ISJPF et le parc Bougainville, qui a été cédé par l’État en 2018. La villa Comar et ses dépendances ont été démolies et dépolluées, l’hôtel de la Marine est, lui, toujours sur le site. Reste à savoir si le centre nécessitera de nouvelles constructions ou une simple rénovation du bâtiment existant.

Pas de travaux avant 2024

Cette programmation devrait être établie sur la seule base des « orientations retenues de manières consensuelle en juillet 2018 ». À l’époque un comité de pilotage rassemblant l’État, le Pays, des universitaires et des associations s’était effectivement accordé sur les grandes lignes du projet. Depuis l’État a laissé le pilotage exclusif de Pū Māhara au Pays, qui en a confié les rênes à la délégation polynésienne pour le suivi des conséquences des essais et à son établissement Grands projets de Polynésie. Ce qui n’avait pas empêché certaines associations de défense des victimes de quitter le projet pour dénoncer, entre autres, la trop forte implication de Paris.

Le ton est monté autour du centre de mémoire, certaines oppositions paraissent fermes côté anti-nucléaire, mais la table ronde Reko Tika de 2021 avait tout de même aidé à relancer le projet. Il prendra, quoiqu’il arrive, plusieurs années à aboutir. Le programme scientifique et culturel sera traduit par un scénographe en cahier des charges, et le concours d’architectes ne devrait pas être lancé avant mi-2023. L’avenir du centre de mémoire dépend en fait de la volonté du gouvernement qui sera issu des prochaines territoriales.

 

 

Article précedent

Le Pays veut avancer sur le "pôle de santé privé unique"

Article suivant

Les communes en meilleure santé financière, mais toujours allergiques à l'emprunt

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

Nucléaire : le centre de mémoire, à petits pas