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Nucléaire : le SDIRAF veut sa place à Paris

Avant même son officialisation par le Pays, le Syndicat pour la défense des retraités actuels et futurs a dénoncé la composition de la délégation polynésienne pour la table ronde sur les conséquences du nucléaire. Émile Vernier estime que les vétérans des essais y seront mal représentés et que Michel Arakino, membre du Sdiraf et de Moruroa e Tatou, devrait y avoir sa place. Un message entendu puisque Michel Arakino a été contacté, un peu plus tard dans la journée, pour participer aux travaux préparatoires de la table ronde parisienne à la présidence.

« Ceux qui y vont, c’est ceux qui ont échoué à nous faire entendre depuis toutes ces années ». Habitué des coups de gueule, Émile Vernier a ciblé ce matin la délégation polynésienne qui doit se rendre à Paris fin juin pour une table ronde de haut niveau sur les conséquences du nucléaire. La composition n’est pour l’instant pas encore officielle – voire même pas encore entièrement fixée d’après les autorités – mais qu’importe, le président du Sdiraf désigne d’ores et déjà les « vétérans » du CEP, les retraités, et « la société civile » comme les « oubliés » de ce cycle de discussion sur le nucléaire. La délégation, pourtant, devrait accueillir, en plus des élus et des institutions, un représentant des salariés – en la personne de Patrick Galenon – des membres du patronat – on parle de Patrick Bagur – et surtout des représentant d’associations de protection de l’environnement – dont la Fape avec Winiki Sage – et des associations de victimes, métropolitaines et Polynésiennes. Mais pour le Sdiraf, pas particulièrement connu pour son implication sur le dossier du nucléaire. cette délégation n’est pas représentative : « il n’y a pas un seul Puamotu, pas de contaminés, et aucun d’eux n’a travaillé sur les sites, mis ses mains dans la merde de l’atome », résume Émile Vernier. Sa solution : envoyer Michel Arakino, membre du Sdiraf.

Légitime, le Sdiraf ? Émile Vernier assure que son syndicat mène un travail « depuis plusieurs mois » auprès des vétérans du CEP toujours en vie, « qui sont tous retraités et qui sont pour la plupart contaminés ». Et détaille des « propositions » à faire entendre à Paris : remboursement des frais engagés par la CPS à hauteur de 68 milliards de francs – Patrick Galenon avait estimé à la dépense à 80 milliards -, prise en charge par l’État du coût total du CHPF pendant 40 ans (la période du contrat de mise à disposition de Moruroa et Fangataufa), retrait de la règle du 1 mSv, contrôle de l’utilisation des fonds par un organisme « non-gouvernemental » auquel le Sdiraf, bien sûr, siégerait… Pour porter ce message, Michel Arakino « est celui qui a la plus grande légitimité », assure le président du syndicat. L’ancien plongeur militaire, passé ensuite par les parc et jardins de Papeete, qui se dit aujourd’hui victime non indemnisée des essais, a plusieurs fois témoigné de son expérience au CEP. Membre fondateur et trésorier de Moruroa e Tatou, il a bien tenté de convaincre l’association victime de l’envoyer à Paris, mais elle campe pour l’instant sur sa décision de non-participation. « Il faut quelqu’un pour témoigner au nom de ceux qui ont souffert dans leur chair », insiste le retraité. Si la présidence n’a pas donné de réponse à cette demande, le Sdiraf devrait avoir rendez-vous avec le Haussariat dans les jours à venir.

[MàJ] : en fin de matinée, Michel Arakino a été invité à rejoindre les travaux préparatoire de la table ronde parisienne, et pourrait donc faire partie de la délégation en juin

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