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Obama annonce la levée des sanctions visant la Birmanie

Washington (AFP) – Barack Obama a annoncé mercredi à Washington, en présence d’Aung San Suu Kyi, la levée prochaine des sanctions visant la Birmanie qui a effectué une transition démocratique spectaculaire après des décennies d’isolement.

Cette décision prise à quelques mois de son départ de la Maison Blanche permet à M. Obama, qui fut en 2012 le premier président américain en exercice à poser le pied en Birmanie, de mettre en exergue les progrès accomplis dans ce pays d’Asie du Sud-Est qu’il cite souvent en exemple.

A l’issue d’une rencontre dans le Bureau ovale avec l’icône de la démocratie devenue chef de la diplomatie birmane, il a affirmé que les Etats-Unis étaient « désormais prêts » à lever les sanctions imposées lorsque la junte militaire était au pouvoir.

L’exécutif américain a précisé que le Trésor devrait faire une annonce en ce sens « dans les jours qui viennent ».

En mai, les Etats-Unis avaient déjà réduit les restrictions dans les secteurs bancaire, minier et du bois, mais Washington avait maintenu une liste noire de plus de 100 personnes accusées d’être liées à l’ancienne junte. Les Américains ne peuvent pas conclure de contrats avec les Birmans figurant sur cette liste noire, ou avec les compagnies qu’ils possèdent.

Côte à côte dans le Bureau ovale, les deux prix Nobel de la paix, qui se sont rencontrés à de nombreuses reprises, ont insisté sur le chemin parcouru après des décennies d’isolement.

« Nous sommes arrivés à un point où peu de gens nous auraient imaginés il y a cinq ans », a déclaré la « dame de Rangoun ». « Nous sommes très optimistes sur l’avenir (de la Birmanie) », a dit M. Obama.

Félicitant l’ancienne opposante, assise à ses côtés, pour les progrès accomplis, le président américain a souligné que « beaucoup de travail » restait à faire mais que le pays était « sur la bonne voie ».

M. Obama a par ailleurs annoncé, dans un courrier adressé au Congrès, que la Birmanie bénéficierait de nouveau des préférences tarifaires réservées aux pays les moins avancés, qui avaient été suspendues du temps de la dictature militaire.

– ‘Pays prêt à décoller’- 

« Avec la levée des sanctions et une nouvelle loi à venir sur les investissements, nous pensons que notre pays est prêt à décoller », a affirmé Aung San Suu Kyi, soulignant cependant que le développement économique n’était qu’une des facettes de la transition en cours.

L’armée conserve d’importants intérêts économiques et une grande influence politique, avec un quart des sièges au Parlement grâce à des députés non élus.

Le rôle de l’armée n’est « pas de faire de la politique », a martelé la chef de la diplomatie birmane, affichant sa volonté de poursuivre ses efforts pour réformer la constitution.

L’ancienne opposante dispose du titre de conseillère spéciale d’Etat qui lui permet de piloter le gouvernement en dépit d’une Constitution héritée de la junte lui interdisant d’être présidente en raison de la nationalité étrangère de ses enfants.

Son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), a été porté au pouvoir par les législatives de novembre 2015, premier scrutin libre depuis des décennies, quatre ans après l’auto-dissolution de la junte militaire en 2011.

L’ONG Global Witness a vivement dénoncé la décision de M. Obama, jugeant qu’il avait abandonné trop tôt un outil précieux. « Lever les sanctions avant que les réformes du gouvernement n’aient porté leurs fruits invite de fait les compagnies américaines à faire des affaires avec certaines des pires figures qui appartiennent au passé du pays, ce qui pourrait avoir un impact dévastateur sur le terrain », a-t-elle estimé.

L’un des points de tension avec Washington reste la situation de la minorité musulmane des Rohingyas. Depuis des violences meurtrières en 2012, plusieurs dizaines de milliers d’entre eux n’ont pas pu retourner dans leurs villages et s’entassent dans des camps de fortune.

L’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, qui vient d’être désigné par le gouvernement birman à la tête d’un comité chargé de ce dossier sensible, a rencontré Aung San Suu Kyi début septembre à Rangoun.

La chef de la diplomatie birmane et icône mondiale de la démocratie, Aung San Suu Kyi, et le président américain, Barack Obama à Washington, le 14 septembre 2016. © AFP

© AFP JIM WATSON
La chef de la diplomatie birmane et icône mondiale de la démocratie, Aung San Suu Kyi, et le président américain, Barack Obama à Washington, le 14 septembre 2016

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