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Padi et FFESSM en pleine bataille de l’emploi local

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La réforme de la réglementation de la plongée sous-marine est toujours en discussion. Le CESC a soulevé il y a quelques semaines la question du risque de l’ouverture aux diplômes de plongée internationaux pour l’emploi local. Pourtant à l’inverse, Ra’anui Faure, moniteur Padi polynésien de 19 ans, est contraint de quitter le fenua pour trouver du travail. Une situation que ne comprend pas le président de la Commission technique de la Fédération française d’études et des sports sous-marins (FFESSM).

Dans la famille Faure, on devient moniteur de plongée de père en fils. Ra’anui, 19 ans, plonge depuis qu’il a 6 ans. Son grand-père a exercé à Marseille et son père à Marutea Sud dans les Tuamotu. Mais malgré son diplôme Padi (Diplôme  international de plongée sous-marine), Ra’anui se dit obligé de quitter le territoire pour exercer son métier. Il est parti au début du mois de juin pour l’Australie. En effet, seuls les diplômes polynésiens et d’Etat en plongée sous-marine sont reconnus pour exercer en Polynésie française et en France. Le moniteur tahitien mise donc beaucoup sur le projet de loi de réforme de la règlementation de la plongée sous-marine actuellement en discussion. Une réforme qui permettrait notamment aux moniteurs Padi d’exercer en Polynésie.

Ra’anui explique ne pas avoir les moyens de financer un diplôme d’Etat dont la formation demande une expatriation en France.

Pascal Lecointre, président de la Commission technique de la FFESSM (Fédération française d’études et des sports sous-marins), explique que la formation au brevet d’Etat n’a plus été organisée en Polynésie depuis une réforme nationale de 2013. Mais il explique qu’il existe depuis dix ans une formation de guide de palanquée spécifique à la Polynésie française. Une formation qui, certes, n’a pas le même niveau que celle du brevet d’Etat, mais qui est prise en charge à 100% par le Pays.

Y a-t-il assez de moniteurs en Polynésie ?

De son côté, notre moniteur Padi, Ra’anui Faure, dit avoir choisi le diplôme international en sachant qu’il ne lui serait sans doute pas possible d’exercer uniquement en Polynésie. Avec l’objectif de s’ouvrir aux possibilités internationales qu’offrent le métier de moniteur de plongée.

Ra’anui dit aussi regretter qu’une « pénurie de moniteurs » pousse les entreprises à faire appel à des moniteurs métropolitains alors « qu’il y a de la main d’œuvre sur le territoire. »

Mais pour Pascal Lecointre, la tendance est inverse sur le marché. Il y aurait plus de moniteurs qu’il n’y a de place à pourvoir.

Rappelons qu’après son passage devant le CESC, le projet de loi réformant la règlementation de la plongée sous-marine est toujours en discussion et devrait passer en conseil des ministres à la fin du mois de juin, avant son passage à l’assemblée.

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6 Commentaires

  1. Alpini didier
    13 juin 2017 à 8h18 — Répondre

    Les syndicats de moniteurs se cachent derrière la Fédé pour faire leur lobbying ! Cette vieille réglementation empêche le développement touristique de cette Activites et surtout l’opportunité d’emploi de moniteurs locaux…
    Les arguments déployés par les portes parole des syndicats sont fallacieux et trompeurs ! Comment imaginer qu’un système qui fonctionne sur la planète entière ne soit pas bon pour Tahiti …
    Reprenez les statistiques d’accidents des ces « moniteurs professionnels » et de leurs clubs respectifs et vous comprendrez que « leur » sécurité n’est pas meilleure que les autres…
    Merci a Jeunesse et sport d’avoir porté le projet et j’espère que le gouvernement et l’assemblée vont enfin saisir l’importance d’une telle réforme et j’espère de tout mon Coeur qu’elle va enfin aboutir, pour le meilleur de notre fenua
    Didier ALPINI

  2. Claude HARTMANN
    13 juin 2017 à 8h49 — Répondre

    Arrêtez de prendre les gens pour des idiots ! la fédé qui protège l’emploi local, on croit rêver !!
    bien au contraire, les moniteurs et autres propriétaires de centres de plongée sont pratiquement tous métropolitains !!!! c’est une situation ubuesque, vu le nombre de jeunes locaux qui pourraient travailler dans ce domaine. Le CESC est l’exemple type de gens qui parlent de choses dont ils n’ont aucune idée !! (ou trop)…

    Si les diplômes internationaux sont acceptés en Polynésie, cela donnera du travail à bon nombre de locaux et surtout attirera des investisseurs étrangers, preuves à l’appui !.
    De nouvelles structures seraient crées dans les îles, des bateaux de croisières, des hôtels…..ce qui ferait d’au temps de chômeurs en moins.

    Pourquoi un système qui fonctionne très bien en Australie, aux Maldives, aux Fidji et pratiquement partout au monde (sauf en France !) ne voit pas le jour en Polynésie ? je vous laisse deviner …..c’est le problème récurrent en Polynésie.

    nos décideurs politiques devraient s’informer de ce qui existe dans les pays ou la plongée est un attrait touristique important, voir vital, et ils comprendraient très vite, (à moins d’être concerné soi-même) que d’ouvrir ce marché à l’international est une excellente opportunité qui, de plus, ne coûterait rien au « Pays » !

    à bon entendeur…..

  3. Lou Demer
    13 juin 2017 à 20h40 — Répondre

    Marre de lire toujours les même bêtises! parlons un peu d’argent et des vrais problèmes de la plongée sur le fenua! des patentés qui sont en place dans les clubs en permanence comme s’ils étaient en CDI. J’ai passé le diplôme de guide polynésien, je n’ai reçu aucune aide du territoire et j’ai payé 340 000 xpf de ma poche, il me faut faire 85 plongées en tant que patenté pour amortir le coût du diplôme, je vous laisse faire le calcul pour savoir combien je gagne par plongée. Certain club de plongée cherche des moniteurs mais à des conditions inacceptables à mon sens: smic, 5 jours par semaine à deux plongées minimum par jour avec 4 clients derrière! Alors posez-vous les bonnes questions, même si le padi est accepté sur le territoire, à quel tarif et pour faire quoi exactement? il n’y aura pas plus de travail pour les locaux! Sachant que le guide de palanquée peut faire que de l’encadrement et non de la formation et que le gros de l’activité des clubs c’est les formations! depuis plusieurs années que je suis diplômé guide de palanquée j’ai dû faire une 15aine de plongées rémunérées et seulement deux clubs m’ont contacté mais vraiment pour dépanner et au dernier moment! alors comment vivre à plein temps de cette activité?!!

  4. Maxime SANTROT
    14 juin 2017 à 11h31 — Répondre

    Bonjour Didier Alpini,

    de quels « syndicats » de moniteur parles-tu ?

    En France, le seul syndicat représentatif des moniteurs salariés est le SMPS-CGT.

    Si tu veux bien préciser 😉

    Merci

  5. Pol-AK-47
    14 juin 2017 à 20h20 — Répondre

    Encore un qui ne sait pas de quoi il parle, Le SMPS-CGT et Le FNEAPL (syndicat des patrons) vote pour l’ouverture du marché aux écoles RSTC. Mais personne ne écoute, ni là, ni à la table du ministère lorsque qu’il y a un comité de pilotage. Tout est déjà joué d’avance lors des réunions avec les syndicats et professionnels et Les formateurs d’état, fait faire sauter ce Blanchard (lobby FFESSM) et l’environnement spécifique, donner la réécriture du code du sport aux CREPS d’état compétents !!!

  6. sonia
    5 juillet 2017 à 21h56 — Répondre

    Bonjour,
    Je suis française et plongeuse depuis 25 ans. J’ai été formée à la plongée par des structures commerciales jusqu’au niveau 3 ffessm puis Msdt Padi, formée entièrement en France…
    Je m’interroge régulièrement et partout les gens sont effarés : Et bien OUI je peux travailler partout dans le monde SAUF dans mon pays…Ubuesque non ? Hâte de vivre les changements qui s’imposet au 21ème siècle !

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