ACTUS LOCALESFAITS DIVERS Pakumotu: deux mois ferme pour 100 Patu Cédric VALAX 2013-12-05 05 Déc 2013 Cédric VALAX Deux mois de prison pour 100 Patu © Cédric VALAX Deux mois de prison pour 100 Patu © Cédric VALAX Le tribunal de Papeete a jugé jeudi sa première affaire de Patu, la monnaie mise en circulation par la République autoproclamée Pakumotu. Nani était agricultrice, depuis quelques mois elle est ministre de la république fantoche d’un roi qui se fait désormais appeler Taginui Ho’e. Nani a un contrat de travail écrit et le roi, dans son extrême générosité, lui verse 1 000 Patu par mois. Autant dire rien puisque cette monnaie n’a de valeur que celle de son papier et de l’encre qui y est imprimée. Mais Nani est crédule et persuadée d’être dans son droit va tenter de payer son plein d’essence avec un billet de 100 Patu. Le verdict tombe: ce sera deux mois de prison ferme pour mise en circulation d’une monnaie n’ayant pas cours légal. Nani à de la chance, elle encourait une peine maximale de cinq ans de prison. Pour son avocat ce n’est pas la bonne personne qui est à la barre, désignant du regard la délégation Pakumotu venue assister au procès. Une délégation menée par Maruarai Colombel, procureur et ministre de la justice – en tout cas dans son royaume d’illuminés. Pour maître Poullet-Osier, ce sont ceux qui ont imprimé ces billets qui devraient être condamnés, pas sa cliente qui, en larme, promet qu’elle ne recommencera pas. L’histoire ne s’arrête pas là puisqu’à la sortie de l’audience, le ministre clame au et fort qu’il veut remettre aux magistrats les documents prouvant la légalité de sa monnaie, allant jusqu’à brandir, en plein tribunal, un billet de 100 Patu. Et le ministre de confirmer les propos tenus il y a quelques mois: après une période de transition les milliards Patu seront mis en circulation d’ici à la fin de l’année. Si cette affaire de Patu était la première que jugeait le tribunal il y a fort à parier que ce ne soit pas la dernière. Reste que les illuminés Pakumotu continuent de jouer avec la crédulité de leurs ouailles, allant jusqu’à les pousser en prison. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)