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Invitée par Jack Johnson à assurer la première partie de son concert le 26 avril, Paula Fuga est bien connue au fenua où elle s’est déjà produite plusieurs fois. À quelques jours de son arrivée, nous lui avons téléphoné à Honolulu, où elle vit, pour lui demander dans quel état d’esprit elle s’apprête à jouer à To’ata.

Paula Fuga est une des compositrices-interprètes les plus populaires de Hawaii, reconnue pour ses performances vocales, ses paroles ciselées, ses mélodies exquises et sa maîtrise du ‘ukulele. Elle revient à Tahiti avec de nouvelles compositions : « il y aura de nouvelles chansons. J’étais en studio à travailler sur mon nouvel album, et j’ai plein de nouvelles chansons que je veux jouer. J’ai vraiment hâte ! »

Elle avoue que la première chose qu’elle veut faire en arrivant, c’est déguster un petit déjeuner tahitien de poisson grillé aux oignons verts et sauce soja.  Mais cette fois, son séjour à Tahiti revêt une importance particulière, car son ami Jack Johnson lui a offert la première partie de son concert à To’ata. L’occasion de toucher un public plus large que lors de ses précédents passages, et de servir de guide à Jack Johnson qui ne connaît pas encore très bien la Polynésie :

Amis de longue date, les deux artistes se sont fréquemment produits ensemble sur scène. Jack Johnson l’a ainsi emmenée au Madison Square Garden de New York en 2010.  Le concert à To’ata ne fera pas exception, les deux amis seront ensemble sur scène :

Paula est d’ailleurs une habituée des collaborations : Ziggy Marley était l’un de ses invités sur son deuxième album en 2009, Misery’s End, et elle-même a chanté, avec Jack Johnson, sur l’un des titres du fils de Bob Marley. Car la musique de Paula, au début de sa carrière, était fortement teintée de reggae. Graduellement, les reprises qu’elle chantait alors ont fait place à ses propres compositions, entre reggae, folk et musique hawaiienne.

Aujourd’hui, elle se définit elle-même comme « une musicienne avec une mission« , celle de faire connaître sa culture par-delà les rivages de son île. Que peut enseigner la culture hawaiienne au reste du monde ? C’est bien évidemment le aloha, dit-elle, qui signifie partout dans le triangle polynésien l’amour, l’affection, la gratitude et la compassion :

Paula Fuga a notamment un message à faire passer à la jeunesse, de Polynésie et d’ailleurs. Il faut en chercher l’origine dans une jeunesse difficile, où elle a même été sans domicile fixe : « Ma mère est malheureusement tombée dans la drogue et ça a vraiment affecté ma vie d’une façon négative. Et quand j’ai eu 12 ou 13 ans il a fallu que je réfléchisse à ma vie, à quel genre d’adulte je voulais devenir. Et c’est là que j’ai choisi d’être une bonne personne. J’ai la chance d’avoir un don, c’est la musique. Je savais qu’il fallait que j’utilise ce don, que j’avais une autre raison d’être. Mon message à la jeunesse, c’est que chacun naît avec un don. Ça peut être n’importe quoi, mais c’est notre job, notre responsabilité, de trouver ce qu’est ce don et de l’utiliser pour nous améliorer nous-mêmes, améliorer nos familles et nos communautés. »