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Père Christophe tempère le nombre de SDF à Tahiti

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Entre 250 à 300 personnes livrées à la rue à Tahiti, ce sont les chiffres avancés par Père Christophe dans son bilan annuel de la structure d’accueil Te Vai-ete. « Loin des chiffres fantasques de 700 personnes », remarque le père. Parmi ces sans-abris, les personnes présentant des problèmes psychiatriques lourds sont en augmentation. Pour l’homme d’Eglise, il y a urgence à mettre en place des structures d’accueil adaptées.

Chaque année, Père Christophe présente un bilan de la structure d’accueil Te Vai-ete. Au travers des repas servis par la structure et des maraudes, les bénévoles réalisent un état des lieux du nombre de sans domicile fixe à Tahiti. Il s’agit d’ailleurs de l’une des rares cartographies récente de la situation depuis le rapport du collectif  Te Ta’i Vevo en 2015, qui dénombrait 400 personnes en situation d’errance à Tahiti.

Pour 2018, le bilan avance : « 250 à 300 personnes en grande précarité ». « Des chiffres qui ont un peu augmenté mais qui n’ont pas explosé », commente Père Christophe avant de dénoncer « les chiffres fantasques (700 personnes) données par certaines associations en mal de subvention, et qui ont été relayées hâtivement par le gouvernement ».

Père Christophe fait notamment référence à l’intervention en juillet dernier à l’assemblée de la ministre des Solidarités, Isabelle Sachet. Pour le vicaire de la cathédrale de Papeete, « ces chiffres gonflés » sont du « lobbying » de certaines associations.

Père Christophe remarque en revanche « une évolution dans le profil » des personnes vivant dans la rue. D’abord « la population est plus âgée qu’avant », en moyenne entre 30 et 50 ans. Des personnes « en pleine force de l’âge pour travailler », mais au chômage ou ne gagnant pas assez pour se loger.

La présence des mineurs a aussi augmenté : 47 sur toute l’année 2018. Les plus nombreux ont plus de 16 ans. Ce sont en majorité des filles qui « suivent leur conjoint plus âgés faute d’être acceptées dans la famille ». Mais ce sont les personnes en situation de handicap et notamment présentant des troubles psychiatriques lourds qui sont de plus en plus nombreuses : de 19 en 2017 à 52 en 2018, dont 4 cas de schizophrénies non traitées. Pour Père Christophe, cela résulte d’un manque de prise en charge.

Pour conclure son bilan d’activité, Père Christophe liste quelques préconisations. Pour 2019, il a bien noté « l’alignement des millions annoncés pour la prise en charge des personnes en grandes précarités et à la rue. (…) Mais il faut savoir raison garder ». Si le vicaire de Papeete salue les initiatives du gouvernement, il n’est pas d’accord avec l’ordre des priorités. Outre le réaménagement du centre d’hébergement d’urgence et du centre d’accueil de jour, Père Christophe met l’accent sur le logement des travailleurs et des personnes handicapés.

En attendant la mise en place de ces projets, Te Vai-ete organise des rencontres hebdomadaires avec des psychiatres du public et du privé. Le centre d’accueil se cherche également un nouvel emplacement avant la fin de l’année. Il lorgne sur l’ancien site du cercle des marins à Taunoa, propriété du Port autonome. Un projet complet sera présenté à la fin du mois.

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1 Commentaire

  1. pitou
    8 février 2019 à 7h00 — Répondre

    Père Christophe fait déjà beaucoup pour les personnes dans le besoin.
    Cependant il ne tempère pas, il indique que la plus part sont des îles et que certains avaient dans l’idée de trouver du travail sur Tahiti ou de faire la fiesta à tahiti (la version vegas polynésien pour les îles).
    Mais certains sont tombé très rapidement dans la désillusion et non plus les moyens de repartir dans leurs îles.
    Ensuite je précise pas ceux qui ont été chassé de leurs îles pour fait de violences répétés ou de viols et autres sombres actions et se retrouvent sur tahiti pour commettre leurs méfaits.
    Donc avis à notre population merci de choisir nos décideurs en fonction de ce qui est fait et non de promesse électoral de court terme et qui ne vous reconnait plus dès les élections finis.
    Si on faisait la promotion de travail dans les îles afin de maintenir le dévellopement des îles peut-être que cela évoluerait dans le bon sens.
    Bien sûr je passe la surpopulation de travailleurs clandestin ou d’expacte pseudo en vacance éternel en polynésie.

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