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PICS : le monde de la crypto vise le sommet à Tahiti

©Journal Du Coin / Hellmouth Banner

Le Pics, pour Polynesian Islands Crypto Summit, aura lieu du 5 au 7 juin prochain à l’Intercontinental Tahiti. L’idée : rassembler des acteurs locaux du numérique et des professionnels nationaux et internationaux des technologies liées à la blockchain, pour faire un tour d’horizon de ce que la « crypto » à offrir au fenua. Finance, mais aussi art, commerce et services… L’objectif c’est d’aider la Polynésie à devenir un acteur d’un nouvel écosystème mondial, le « Web3 ».

Des inscriptions à la pelle, des confirmations d’invités qui se succèdent. L’annonce du Polynesian Islands Crypto Summit (PICS) « a créé un vrai engouement », se félicite Hellmouth Banner. Derrière ce pseudo, un habitant de Moorea qui s’est taillé une petite réputation dans le milieu : huit ans après s’être lancé, il officie aujourd’hui comme rédacteur en chef du Journal du coin, une des publications francophones de référence dans le secteur de la crypto. Il avait d’abord imaginé organiser au fenua un « séminaire de travail » avec quelques autres professionnels, « mais l’idée a pris, explique-t-il, et c’est devenu un gros rendez-vous, en capacité de rivaliser avec des évènements qu’on a plutôt l’habitude de voir en Europe ou aux États-Unis ». Le Pics se déroulera donc sur trois jours, à l’Intercontinental de Faa’a, à partir du 5 juin prochain.

Cryptomonnaie mais pas seulement

L’idée est simple : parler, au travers de conférences, d’ateliers et de débats, des crypto actifs, des nouvelles technologies financières, mais aussi de la technologie blockchain « au sens large ». « On va parler Metavers, on parlera NFT, on parlera surtout de tout le potentiel de développement, de croissance et d’emploi pour le fenua, explique Hellmouth Banner. Au passage ça offrira un magnifique focus à la Polynésie et à son écosystème crypto, qui est de plus en plus large, de plus en plus actif, et qui sert de terreau à la croissance de ce qu’on appelle le Web3″.

Perdu dans tous ces termes ? Pas d’inquiétude, vous n’êtes pas seuls. La blockchain, c’est une technologie réputée inviolable de stockage et de transmission d’information, qui fonctionne sans organe de contrôle et qui est sécurisée par cryptographie. Elle a commencé à être développée dans les années 90, mais ce n’est qu’à la fin des années 2000 qu’une de ses applications deviendra mondialement célèbre : le bitcoin. Toujours première cryptomonnaie en terme de capitalisation et d’utilisation – des milliers de sites, d’entreprises, mais aussi des pays et des institutions l’acceptent aujourd’hui comme un moyen de paiement -, elle a été suivie de milliers d’autres « coins », qui varient dans leur construction technologique, leur objectif ou leur crédibilité. Un marché estimé à plus de 200 000 milliards de francs au total, qui suscite autant d’appétits et d’activité que de fantasmes et de critiques.

Le Web 3, décentralisé, immersif… et en pleine construction

Pas question d’éluder le sujet des cryptoactifs lors du Pics. « Mais on en parlera principalement sous l’angle de la régulation, de la normalisation, reprend Hallmouth Banner. On va surtout évoquer tout ce qu’il y a derrière ». Car le bitcoin et les cryptomonnaies, « c’est clairement l’arbre médiatique qui cache la forêt blockchain », reprend l’organisateur. Au même titre que l’e-mail a été l’application phare des début d’internet, le bitcoin « incarne » un écosystème « beaucoup plus vaste« . Technologies de communication, développement d’outils économiques ou juridiques, services en matière artistique, commerciale ou publique… Ces applications de la blockchain, couplées à celles d’autres outils numériques, comme la réalité virtuelle, constituent, bout à bout, le « Web3 » ou Web 3.0. La première version, c’était le Web « à papa », celui où on allait « voir » du contenu et qui a déjà laissé la place à l’actuel Web 2.0, interactif et social, avec ses « Gafam » comme Google ou Facebook. Des société qui investissent massivement dans le Web3, plus décentralisé, plus immersif et qui voit naître peu à peu d’autres géants encore inconnus du grand public. Beaucoup, y compris au fenua, travaillent aujourd’hui à le construire et le sommet Pics se propose justement de les réunir pour dresser un état des lieux et identifier les potentiels locaux du Web 3.0.

Pics peut déjà se vanter d’attirer des représentants de quelques grands noms du secteur crypto international comme Avalanch – « une plateforme de contrats intelligents » qui pèse déjà plus de 20 milliards de dollars. Mais il compte surtout sur des intervenants français, acteurs du secteurs parfois suivis par des millions de personnes et qui « portent une réelle vision » de l’avenir du secteur. Sont ainsi programmés des intervenants et conseillers de Just mining  ou de Wiggl, une « crypto-banque » proposant des services aux particuliers. « On entend beaucoup parler des neo-banque comme Revolut, qui a un certain succès en Polynésie, ou N26. Là on va vous montrer véritablement la néobanque de demain : de la finance traditionnelle dématérialisée boostée à la puissance blockchain, reprend Hellmouth. Le tout dans un environnement très régulé, où on ne fait pas n’importe quoi, on ne fait pas des choses délirantes sur le spéculatif, mais des services que les gens connaissent avec une nouvelle déclinaison ».

Si le programme des conférences, débats et « side events » ne cesse de s’étoffer, on devrait retrouver entre le 5 et le 7 juin à minima 80 professionnels, dont une quinzaine d’intervenants officiels, et environ 250 visiteurs par jour à l’Intercontinental de Faa’a. « On est limité par les lieux », assure Hellmouth Banner qui précise que la participation, entièrement gratuite, sera tout de même soumise à un processus d’inscription en ligne. Les conférences, elles, seront bien sûr retransmises en ligne. Toutes les infos sur l’évènement à retrouver sur la page Facebook du sommet, et le site du PICS.

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