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Pollution de l'air à Paris et sa banlieue: circulation alternée

Paris (AFP) – Pour la 4e fois en 20 ans la circulation alternée, uniquement pour les véhicules avec immatriculation paire, a été mise en place mardi à Paris et sa banlieue pour réduire la pollution de l’air, provoquant toutefois des bouchons massifs dans la matinée.

Les policiers ont effectué des contrôles et six conducteurs en infraction ont été arrêtés en une demi-heure place Maillot par des agents plutôt tolérants, a constaté un photographe de l’AFP. Certains d’entre-eux ont été sermonnés. Aucun n’a reçu d’amende.

Dans la capitale et 22 communes de la petite couronne, seuls les véhicules dont le numéro sur la plaque d’immatriculation est pair pouvaient circuler. Mais de nombreux contrevenants n’avaient pas respecté cette interdiction.

Malgré les restrictions de circulation, qui ne s’appliquaient pas aux autos utilisées pour le covoiturage, les bouchons ont été massifs en Ile-de-France.

Ils ont même dépassé les niveaux qualifiés d' »exceptionnels », avec des pointes à 375 km cumulés entre 8H30 et 9H30, selon le site Sytadin, de la direction des routes d’Ile-de-France. Puis ils sont redescendus à des seuils plus habituels (40 km à 13H40).

Les transports en commun, gratuits mardi, ont connu une forte affluence. Mais l’interruption du trafic dans les deux sens sur le RER B, à cause d’une rupture de caténaire, ne pouvait survenir à pire moment.

La circulation des trains vers l’aéroport Roissy-CDG est attendue au mieux en fin de journée sur cette ligne transportant près de 900.000 voyageurs par jour.

Dans un tweet, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (LR), a demandé « une tolérance » au préfet de police vis-à-vis les automobilistes du fait de l’arrêt du RER B.

Le dispositif de circulation alternée pourrait être reconduit, Airparif, l’organisme chargé de la surveillance de la qualité de l’air dans la capitale, prévoyant pour mercredi un « possible dépassement du seuil d’alerte pour la pollution aux particules ».

Ce pic dure depuis une semaine, le « seuil d’alerte » – une concentration supérieure à 80 microgrammes/m3 de particules fines dans l’air – ayant déjà été effectivement franchi pendant deux jours de suite la semaine dernière en Ile-de-France.

– Extension du pic de pollution –

Ce stade devrait être dépassé mardi à Lyon ainsi que dans les régions de Chambéry, Annecy et dans la vallée de l’Arve, où l’alerte pollution niveau 1, déclenchée lundi, a été maintenue.

L’épisode de pollution va s’étendre aux régions Hauts-de-France, Normandie, Grand-Est et Bourgogne Franche-Comté, a annoncé la direction générale de la Santé, qui appelle à la « vigilance », en particulier pour « les plus fragiles ».

Les particules fines (d’un diamètre inférieur à 2,5 microns) sont particulièrement nocives pour la santé. Pénétrant dans les ramifications profondes des voies respiratoires et dans le sang, elles peuvent générer des cancers, de l’asthme, des allergies, des maladies respiratoires ou cardio-vasculaires.

Le dioxyde d’azote NO2, que rejettent surtout les moteurs diesel, favorise, lui, l’asthme, voire les affections pulmonaires chez l’enfant.

Le dispositif de circulation alternée avait été instauré en région parisienne lors de pics de pollution en octobre 1997, puis reconduit en mars 2014 et en mars 2015.

Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), en Ile-de-France, le trafic routier est responsable des deux tiers des émissions de dioxyde d’azote et de 55% des émissions de particules à Paris.

Mais l’efficacité de la circulation alternée est questionnée. Elle « ne rime à rien car elle ne cible pas les véhicules les plus polluants », tranchait au printemps denier un rapport parlementaire.

La mesure avait eu un effet limité après le pic de pollution de mars 2014, avait constaté Airparif.

Son impact aurait été supérieur si, au lieu de cibler les véhicules en fonction de leur plaque d’immatriculation, ils l’avaient été en fonction de leurs niveaux de pollution, relevait-il.

Un nouveau dispositif, basé sur un système de vignettes, doit remplacer la circulation alternée début 2017.

L’OMS a classé le diesel comme cancérogène certain et les émissions des moteurs essence comme cancérogènes probables. Selon Airparif, 1,6 million de Franciliens, et un Parisien sur deux, sont exposés « à un air qui ne respecte pas la règlementation ».

Des policiers vérifient que les automobilistes respectent le principe de la circulation alternée, à Paris, le 6 décembre 2016. © AFP

© AFP JACQUES DEMARTHON
Des policiers vérifient que les automobilistes respectent le principe de la circulation alternée, à Paris, le 6 décembre 2016

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