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Popa’a, Tahoera’a, Teura… À Arue, Tepuanui Snow veut être au centre du débat

Outsider mais déterminé, Tepuanui Snow a présenté son programme pour la municipale partielle d’Arue, ce matin. Redynamisation de la commune, désenclavement des hauteurs, mise en valeur du littoral… Le tête de liste Ia Ora Arue a aussi interpellé la maire sortante sur sa proximité avec le Tapura et qualifie de « racistes » les propos de Richard Tuheiava à l’encontre de Léo Marais.

Malgré son score faible de 2020 –  11% des voix au premier tour, et 7,3% au second – la liste Ia Ora Arue compte bien peser sur l’élection municipale partielle du 30 janvier. « Nouveau souffle », « nouveau cap », et surtout nouvelles têtes… Lors d’une conférence de presse ce jeudi matin, Tepuanui Snow a présenté son équipe, légèrement remaniée depuis le dernier scrutin, et a surtout mis en avant son leitmotiv : « le changement ». Ce changement, après 17 ans de mandat de Philip Schyle, et malgré ses promesses de campagne, Teura Iriti n’a pas su l’apporter dans ses 18 mois à la tête de la mairie, pointe-t-il.

Pour redynamiser la commune, le candidat veut « faire rebattre » le coeur d’Arue, en créant « un vrai centre-ville » sur les anciens terrains militaires rétrocédés dans le cadre des CRSD – un projet déjà porté par Philip Schyle, et pas abandonné par sa successeure. Mais il s’agit aussi de « redonner vie » aux « deux poumons d’Arue » : le lagon, avec des rahui, des règles plus strictes à la marina et une meilleure mise en valeur du littoral, et la montagne, avec le désenclavement du plateau. L’idée serait de travailler avec le Pays sur la possibilité du route partant de l’ex-Radisson vers les hauteurs, et rejoignant Tefaaroa.

« Les popa’a font partie de la communauté »

En dehors des projets, la campagne municipale, ce sont aussi des polémiques. Le candidat a tenu à répondre à la sortie de Richard Tuheiava sur Leo Marais. « Arue a besoin d’un maire polynésien, qui parle aux Polynésiens, qui vibre polynésien, comment a-t-on pu laisser ce candidat se présenter? » s’était interrogé l’élu tavini, soutien de Teura Iriti mais non inscrit sur sa liste Arue ia Papa’oa. Des propos « racistes », estime Tepuanui Snow, et qui ne sont « pas tolérable pour une personnalité publique qui siège à l’assemblée ». « Deux popa’a figurent sur notre liste et ce sont des personnes de confiance, explique-t-il. Nous sommes un seul et même peuple et aujourd’hui les Français, les popa’a, les Chinois font partie de cette communauté. Si M. Marais veut se présenter, qu’il se présente et c’est la population qui décidera ».

Teura Iriti, Tahoera’a ou « Tapura en devenir » ?

Tepuanui Snow, qui avait rappelé, lors du dépôt de sa liste, que le volet pénal de l’affaire des procurations planait toujours au-dessus de la tête de Teura Iriti et ses colistiers, attaque aussi la maire déchue du côté politique. Ou plutôt du côté « apolitique » de sa liste Arue ia Papa’oa, affiché par ses membres bien qu’ils soient soutenus par le Tavini et par le Tahoera’a. Le candidat s’interroge en outre sur cette dernière affiliation : « J’aimerais poser une question à Teura Iriti : quand a-t-elle vu pour la dernière fois Gaston Flosse ? » Il est vrai que l’ex-tavana, toujours présidente du groupe Tahoera’a à l’assemblée, ne s’est pas affichée depuis longtemps avec le Vieux Lion, qui avait lui-même expliqué à Tahiti Infos qu’elle « ne participait plus à la vie du parti » et avait « pris son envol ».

Tepuanui Snow, qui parle en connaissance de cause, puisqu’il a longtemps milité chez les orange et était même porte-parole du parti en 2018, observe en outre que les votes du Tahoera’a à l’assemblée « n’ont pas été des votes d’opposition ». « Je m’interroge aujourd’hui sur le fait que Teura Iriti soit une Tahoera’a Huiraatira et pas une Tapura en devenir, explique-t-il. Il faut que la population l’interroge ».

 

Passe d’armes avec Jacky Bryant

Dans cette campagne courte mais à couteaux tirés, Tepuanui Snow a été accusé par Jacky Bryant de manquer de crédibilité en matière de gestion. Celui qui menait une liste Heiura – Les Verts au premier tour en 2020 et qui avait rejoint Teura Iriti pour devenir un de ses adjoints, rappelait à juste titre que le tête de liste Ia Ora Arue faisait partie des quelques candidats des municipales qui avaient vu leurs comptes de campagne invalidés par la commission nationale. « Il avait un budget de campagne de 100 000 francs, il n’a pas été foutu de le faire acter par la commission nationale de contrôle des comptes. Vous pensez que la commune d’Arue va lui confier la gestion d’un budget de 1,7 milliard ? » avait interrogé le colistier de Arue ia Papa’oa. Tepuanui Snow ne cache pas que ses comptes avaient été retoqués et ce qui lui avait même valu d’être inéligible pendant trois mois. Mais cette invalidation était seulement due « à une question de date de dépôt » assure-t-il. « Je n’ai pas pour habitude comme certains de regarder dans le rétroviseur, et je laisse les parleurs de caillou parler aux cailloux », lâche-t-il. À Jacky Bryant, il rappelle au passage qu’il s’était vu proposer par Teura Iriti une place sur sa liste dans l’entre-deux-tours de 2020, place qu’il avait « refusée ». « Il peut me dire merci pour la place où il se trouve aujourd’hui ».

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