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Pour la défense, le câble a pu se rompre pendant la récupération de l’épave

Les témoins de la défense ont étayé une nouvelle hypothèse au huitième jour du crash d’Air Moorea survenu le 9 août 2007. Le câble aurait pu se rompre, selon eux, au moment du levage de l’épave après la catastrophe. La partie civile estime que les connaissances des experts cités par la défense ne sont « pas forcément au service de la vérité ».

Une nouvelle hypothèse a été avancée mercredi au tribunal correctionnel de Papeete par la défense, pour expliquer la rupture du câble de gouverne du Twin Otter d’Air Moorea qui s’est écrasé en mer le 9 août 2007. Hypothèse soutenue par les témoins cités par la défense tels que l’ancien directeur technique d’Air Tahiti, Francis Pierre et les expert en aéronautique, Bertrand Dubuc et Thierry Clerc.

Le premier témoin a expliqué qu’il avait cherché à comprendre le déroulement de l’accident et qu’il s’était surtout appuyé sur le rapport du BEA. Selon lui, « 95% des éléments » de ce rapport lui ont permis d’élaborer un scénario : « le câble ne s’est pas rompu en vol, mais bien au moment du levage de l’épave ». Il considère qu’il n’y a pas eu de difficulté particulière sur ce câble en vol, ni lors de l’impact du Twin Otter sur l’eau. Il prend pour exemple le cockpit qui s’est retourné lors de sa remontée. « Il ne s‘est pas retourné par hasard », affirme l’ancien directeur technique qui estime que les opérations de sortie de l’eau de l’appareil ont causé des dommages sur le Twin Otter.

Pour démontrer que le câble s’était rompu lors du levage des débris de l’appareil, une maquette, réalisée par l’ancien responsable de production d’Air Moorea et prévenu au procès, Jean Pierre Tinomano, a été réalisée. « Pour comprendre ce qui a pu occasionner autant de dégâts notamment sur l’engrenage », explique Francis Pierre. Le témoin assure même que si le câble s’était rompu en vol, un morceau de ce câble serait tombé dans la carlingue et on y aurait retrouvé des détériorations.

« La tension du câble est une ineptie »

Francis Pierre considère que les hypothèses de la partie civile, relatives à la tension du câble lors du déplacement du Twin Otter entre le Canada et Moorea, relèvent de « l’ineptie ».

L’expert aéronautique, Bertrand Dubuc, appelé lui aussi à la barre par la défense, considère également aussi que « le câble ne s’est pas rompu en vol, mais au relevage ». Il étaye son hypothèse par la lecture des pièces mises à disposition du tribunal, comme le rapport du BEA.

« Les experts sont enclins à la complication (…) pas forcément au service de la vérité »

La partie civile a, quant à elle, estimé que l’hypothèse défendue par les prévenus avait, certes, été élaborée à partir d’éléments concrets, mais « agencés d’une façon très habile en vue d’essayer de faire tenir cette thèse ». La partie civile se demande même comment la défense peut se reposer sur cette nouvelle hypothèse, alors même que plusieurs experts, dont celui du BEA, ont encore affirmé mercredi que « c’est bien la rupture du câble qui a entrainé la perte de contrôle de l’avion ». Me Jean-Pierre Bellecave estime que le savoir des experts cités par la défense « n’est pas forcément au service de la vérité ».

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