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Pour les restaurateurs, « les responsabilités sont partagées »

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L’intervention du haut-commissaire Dominique Sorain et du président Édouard Fritch, attribuant la responsabilité de la flambée de nouveaux cas de covid-19 au patron du Piment Rouge, n’est pas passée inaperçue auprès des professionnels. Nous avons recueilli les impressions de certains d’entre eux afin de savoir si la stigmatisation de la direction du Piment Rouge leur semblait justifiée. Et les réponses divergent.

Pour certains, c’est aller vite en besogne que d’attribuer la responsabilité de la montée des cas de covid-19 au patron de l’établissement incriminé, estimant que « c’est un peu compliqué, le patron ne savait pas forcément qu’il y avait un cas de covid dans sa clientèle, mais d’un autre côté dans sa clientèle il y avait des rugbymen et l’on sait qu’ils sont très tactiles, très au contact, alors est-ce que c’est au patron ou aux clients d’en porter la responsabilité, c’est compliqué de juger. » Ils estiment que cela aurait pu arriver dans n’importe quel établissement.

Pour d’autres, « une responsabilité partagée », est ce qui revient le plus  souvent dans leurs réponses. « Je ne pense pas que l’on puisse cibler quelqu’un dans le sens où les responsabilités sont partagées, entre à la fois le professionnel qui lui au vu de la situation économique essaie de faire face et de s’en sortir (…) et le gouvernement qui a aussi ses devoirs à la base. C’est lui qui doit prendre des décisions, maintenant il ne faut pas qu’un restaurateur porte préjudice à toute la profession même s’il a une part de responsabilité car il a voulu tout simplement remplir sa caisse via des soirées. Et on ne peut pas remplir sa caisse au détriment de la santé des gens. Je pense qu’il y a des événements qui ne sont plus d’actualité en ce moment ou alors qui doivent être encadrés de façon drastique. »

Pour ce même patron, « c’est au restaurateur, en fonction de sa capacité d’accueil, de se poser la question de savoir ce qu’il est possible de faire aujourd’hui par rapport à la capacité de son restaurant. Est-ce que je dois continuer à remplir au maximum mon restaurant ou revoir l’occupation à la baisse pour pouvoir au moins assurer les charges et pérenniser les emplois et revoir temporairement à la baisse ses bénéfices ? »

D’autres se montrent nettement plus tranchants, approuvant la montée au créneau d’Édouard Fritch qui assurait que « les irresponsables qui ont mis la vie des personnes en danger seraient sanctionnés ». Ceux-là mettent en cause la responsabilité du patron. « Je suis tout à fait d’accord avec lui, le patron du Piment Rouge a pris ses responsabilités, il a voulu faire une soirée, et voilà ou en est. »

Enfin plusieurs qui n’ont pas voulu s’exprimer ont tout simplement précisé qu’ils se tenaient juste à faire de la restauration et qu’en aucun cas ils ne faisaient de soirées à thèmes, ce qui de l’avis de tous est plus facile à gérer, ne serait ce que pour faire respecter la distanciation sociale et les gestes barrières. Toutefois ils ne stigmatisent pas tous le patron du Piment Rouge, ayant trouvé Edouard Fritch plutôt agressif, estimant le gouvernement « un peu responsable » de ce qui se passe aujourd’hui. « Ils ont ouvert les frontières, ils n’avaient peut-être pas le choix mais ils ont jeté la pierre aux autres alors qu’ils ont, eux aussi, leur part de responsabilité. »

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1 Commentaire

  1. simone grand
    12 août 2020 à 16h45 — Répondre

    Le patron du Piment rouge et les crétins qui se sont entassés n’étaient pas des ados mineurs mais des adultes responsables. Sans doute les 1ers à se plaindre pour entrave à la liberté quand on leur interdit qqchose et aujourd’hui les 1ers à dire : « ils n’avaient qu’à nous interdire de nous réunir. » Pour l’heure, ça coûte une fortune à la collectivité

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