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Pour Sébastien Lecornu, c’est la désinformation qui ralentit la vaccination en Outre-mer

Interrogé par la chaine Franceinfo jeudi soir, le ministre a assuré que le retard de la vaccination en Outre-mer n’avait aucun lien avec les livraisons de doses assurées par l’État. Et l’a plutôt attribuée à un « défaut d’adhésion » lié à « quelques agités qui entretiennent un climat de défiance qui sort de toute logique scientifique ».

Plus de 50 800 Polynésiens entièrement vaccinés ce vendredi, et 11 000 de plus qui attendent leur seconde dose. La campagne de vaccination polynésienne continue son chemin à un rythme variable : entre 6 000 et 12 000 injections par semaine, notamment en fonction des ouvertures de vaccinodromes. En dépit des discours politiques, la cadence peine à décoller ces dernières semaines, et l’écart avec la métropole ne cesse de se creuser en matière de taux de vaccination. Ce vendredi, environ 30% des adultes polynésiens s’étaient déjà rendu dans un centre, contre 51% des majeurs français. Rapporté à la population totale – enfants compris, donc -, le taux de couverture (premières doses comprises) frise les 40% en France mais ne dépasse pas les 25% au fenua.

Ce retard de campagne n’est pas unique dans les Outre-mer, il est même moins marqué au fenua qu’ailleurs. D’après les données de Santé publique France, ce même taux de couverture à une dose est légèrement supérieur à 20% à la Réunion, inférieur à 15% en Guyane ou en Martinique, et flirte avec les 10% en Guadeloupe ou à Mayotte. Comment expliquer cet écart avec la métropole ? Pas par l’approvisionnement, s’est défendu Sébastien Lecornu, invité de Franceinfo hier : « Il y a des doses en grand nombre depuis le début », disait le ministre des Outre-mer qui a assuré de la volonté de l’Élysée de « sécuriser l’approvisionnement » des collectivités ultramarines.

« Des arguments complètement mensongers »

Le retard viendrait plutôt d’un « défaut d’adhésion » et d’une « défiance qui sort de toute logique scientifique » engendrés selon lui par des fausses informations sur le vaccin. « On peut en vouloir à quelques agités qui sont aller faire peur avec des arguments complètement mensongers sur les réseaux sociaux », explique le ministre. Il désigne « quelques groupes » qui ont parfois eu des relais dans « les médias locaux » et qui ont « entretenu un climat de défiance complètement infondé », ce qui « était l’occasion pour certains de faire un peu de politique ». Sébastien Lecornu reconnait tout de même que les confinements et les taux d’incidences « moins lourds » entre Outre-mer que dans l’Hexagone ont « créé une relation à l’épidémie », et donc à la vaccination, « un peu différente ».

La Polynésie n’est pas spécifiquement visée par cette remarque, puisqu’elle est plutôt en avance sur les autres territoires d’Outre-mer en terme de vaccination contre le Covid. Mais le message est bien adressé à toutes les collectivités ultramarines : « Les outils sont là, il faut que nos citoyens adhèrent à la vaccination, ça les protègera ». Le ministre a au passage estimé que la levée des motifs impérieux pour les vaccinés entre l’Outre-mer et la métropole à partir du 9 juin va relancer les campagnes de vaccination. « Ce n’est pas très heureux comme formule, mais ces règles de circulation aérienne conduisent à une prime à la vaccination », a-t-il expliqué, toujours au micro de Franceinfo.

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