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Pourquoi le blocage persiste au comité olympique

Louis Provost doit réagir lundi à la décision du Conseil des Jeux du Pacifique de maintenir la suspension du Comité olympique de la Polynésie française. Son plan pour le déblocage du COPF est particulièrement attendu par le mouvement sportif. Etat des lieux.

Après le maintien de la suspension de Tahiti par le Conseil des jeux du Pacifique (PGC), Louis Provost, le président du Comité olympique de la Polynésie française, de retour des Samoa, doit s’exprimer devant la presse lundi à 10 heures dans les locaux du COPF. Au moins deux points sont très attendus : d’une part son plan pour satisfaire aux exigences du PGC, c’est-à-dire résoudre les conflits internes à la boxe et au rugby à Tahiti ; et d’autre part la convocation d’une nouvelle assemblée générale du comité olympique pour l’examen de ses statuts.

Les procédures toujours en cours pour la boxe et le rugby

Dans un échange par courriel avec Radio 1, le directeur du Conseil des jeux du Pacifique, Andrew Minogue, a semblé optimiste cette semaine : « Nous approchons de la réintégration du COPF comme membre du PGC. Des progrès ont été rapportés lors de l’assemblée générale, en particulier, la lettre du président Fritch au président Provost soutenant l’autonomie du COPF. L’étape finale est un plan de réintégration de la boxe et du rugby en accord avec la règle du PGC qui veut que les fédérations nationales doivent avoir la reconnaissance de leur fédération internationale. Le COPF nous a présenté un plan le dernier jour à Apia et le PGC est maintenant en relation avec les fédérations internationales pour obtenir un accord. Le PGC espère résoudre ces problèmes bientôt  », a écrit Andrew Minogue.

Pourtant, les conflits juridiques sont loin d’être terminés pour la boxe et le rugby. Plusieurs procédures devant les tribunaux sont toujours en cours. Pour la boxe, la cour administrative d’appel a rejeté fin mai un recours de Tauhiti Nena contre le retrait de la délégation de service public à la Fédération polynésienne de boxe (FPB) et l’attribution de la DSP à la fédération de boxe anglaise (FBAPF) concurrente. Mais la fédération de Tauhiti Nena envisage un ultime recours auprès du Conseil d’Etat. Quant au rugby, selon nos informations, la cour administrative d’appel doit encore se prononcer sur le retrait de la délégation de service public à la FTR de Charles Tauziet, et l’attribution à la FPR d’Apolosi Foliaki.

Les situations ne sont pas non plus éclaircies auprès des fédérations internationales. La fédération internationale de boxe (AIBA) reconnaît toujours la fédération de Tauhiti Nena, et la fédération internationale de rugby (World Rugby) admet toujours dans ses rangs la FTR de Charles Tauziet. Ces deux fédérations mondiales ont pour habitude de reconnaître les fédérations membres du comité olympique. Or, au COPF, ce sont la FPB et la FTR qui sont toujours membres de droit. Ces conflits devront être résolus au plus tard le 23 mai 2019, date limite de l’inscription des athlètes pour les Jeux du Pacifique en juillet 2019 aux Samoa.

Troisième tentative de changer les statuts

Dans l’immédiat, Louis Provost, le président du COPF va essayer une nouvelle fois de faire adopter les statuts-types réclamés par le gouvernement polynésien. Après sa réélection, Edouard Fritch a proposé un nouveau délai au COPF. Un nouvel arrêté (1070CM) a été signé le 5 juin par la ministre des sports Christelle Lehartel donnant au COPF jusqu’au 31 août 2018 pour adopter ces statuts. C’est le troisième arrêté de ce type pris par le Pays depuis un an.

Ce nouvel arrêté ne contient plus l’obligation de renouvellement du conseil d’administration, qui était présente dans les deux premières versions du 21 avril 2017 et du 8 février 2018 (article 5). « C’était un point bloquant pour le Comité olympique, nous l’avons retiré », assure Anthony Pheu, le directeur du service de la jeunesse et des sports. Il espère ainsi obtenir plus de faveur de la part de l’AG du COPF.

Mais c’est loin d’être gagné. Il reste en effet dans ces statuts-types la disposition qui fâche : « L’affiliation des fédérations sportives délégataires de service public est un droit, dès lors qu’elles en font la demande » et « une seule fédération unisport de Polynésie française peut être admise par sport au sein du COPF » (article 4). Autrement dit : dès l’adoption des statuts-types, la FPB et la FTR seraient remplacées au sein du COPF par la FBAPF et la FPR, aujourd’hui reconnues par le Pays.

C’est ce point qui a fait achopper le vote lors de la dernière assemblée générale le 7 mars dernier. Louis Provost n’avait pas réussi à obtenir les deux tiers des voix nécessaires pour modifier les statuts de l’association. Tauhiti Nena avait réussi à mobiliser une dizaine de fédérations autour de lui pour voter contre ces statuts-types.

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2 Commentaires

  1. Pavlova
    23 juin 2018 à 20h51 — Répondre

    LE « POLITIQUE » M’A TUE ….MEME LE SPORT EN EST VICTIME C’EST CELA QUI EST ENCORE PLUS TRISTE

  2. C'est Moi
    24 juin 2018 à 12h49 — Répondre

    Quelques soient les dissensions entre les fédérations locales et le Pays, j’observe toutefois, que le PGC accuse le Pays de faire de l’ingérence, alors quela déclaration du directeur du PGC en dit long sur leur tentative de faire pression sur le COPF pour réintégrer les 2 fédérations locales qui ont pourtant été taclées localement par manque de transparence… Wait and see….

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