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Préavis de grève illimitée dans tous les magasins Carrefour

© Cédric Valax

Un préavis de grève prenant effet mardi matin a été déposé hier par l’ensemble des syndicats représentatifs de Polynésie. Ils revendiquent « le respect des accords passés » et dénoncent le « traitement des salariés » au sein des hypermarchés du groupe Wane. « La loi est entièrement respectée » répond la direction, qui se dit prête au dialogue, et assure que tout sera fait pour assurer la continuité du service dans les magasins.

CSTP-FO, CSIP, Ati’a I Mua, Otahi et  O Oe To Oe Rima… À quelques jours de Noël, les syndicats font bloc pour mettre la pression sur le groupe Wane. Un préavis de grève illimitée a été déposé hier en intersyndicale dans l’ensemble des magasins Carrefour (Punaauia, Faa’a, Arue, Taravao) pour un début de mobilisation mardi 22 décembre au matin. D’après Atonia Teriinohorai, secrétaire général de O Oe To Oe Rima, il s’agit avant tout de faire « respecter les accords qui ont été passés avec Louis Wane » et qui serait aujourd’hui « bafoués » par « la DGRH ».

Primes de weekend ou d’ancienneté, évolution de carrière, possibilités d’augmentations de salaire ou organisation du travail… Les revendications diffèrent en fonction des magasins – gérés par des sociétés d’exploitation distinctes – et les directeurs d’établissements ont chacun lancé des invitations pour des négociations ce lundi. Sauf que l’intersyndicale demande à discuter « avec la direction générale » du groupe, et avec Nancy Wane en particulier : « On veut avoir en face quelqu’un qui prendre des décisions, pas quelqu’un qui fait traîner ou qui cherche à diviser », insiste le porte-parole de l’intersyndicale.

Les accords et la loi sont respectés, affirme Nancy Wane

La direction, elle ne parait que moyennement surprise de ce préavis, les mouvements sociaux étant « plus fréquents » dans la période des fêtes, stratégique, et donc sensible sur le plan commercial. Néanmoins on assure que les accords d’entreprises et la règlementation « sont déjà entièrement respectés ». « Ils revendiquent des avantages supplémentaires », précise la directrice générale grande distribution du groupe, Nancy Wane, qui pense que le conflit peut être évité par la discussion. « J’ai confiance en nos salariés, et on respecte le droit de grève, précise-t-elle. En tout cas, je tiens à rassurer la clientèle : pendant la période de préavis, nous assurerons le service comme d’habitude ». La direction craint tout de même que les magasins soient bloqués ou perturbés à partir de mardi en cas d’échec des négociations. « S’il y a une grève, on s’organisera en conséquence », reprend la dirigeante.

En toile de fond du conflit, la tension économique qui s’accroît dans le pays et qui épargne pour l’instant la grande distribution, un des rares secteurs qui aurait connu une croissance en 2020. Les syndicats estiment que ce contexte devrait pousser le groupe à davantage de concessions envers ses salariés. « Pour nous la priorité est d’assurer la sécurité sanitaire de collaborateurs et de nos clients et de pouvoir garantir le maintien des acquis et de l’emploi », souligne Nancy Wane. Les magasins Carrefour représentaient en 2019 entre 650 et 700 employés, et la branche grande distribution du groupe Wane (Carrefour, Champion, Easy market, Wan Distribution…) pèserait aujourd’hui plus de 1 300 emplois.

Tensions sociales et tensions sanitaires

La directrice générale craint que ce mouvement social aille à l’encontre des « mesures de protection sanitaire mis en place dans les magasins ». Depuis quelques jours, Carrefour appelle ses clients à limiter les courses « à deux personnes par famille », pour assurer la distanciation dans les rayons. Ce qui va dans le sens des recommandations des autorités sanitaires. « Je comprends que ce soit contraignant, mais les fêtes créent des affluences importantes et faut se protéger au maximum », explique Nancy Wane.

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1 Commentaire

  1. Louis Bresson
    17 décembre 2020 à 23h10 — Répondre

    Lorsque les syndicats s’attaquent à la direction des ressources humaines c’est mauvais signe. La personne qui assure cette fonction devrait, non pas être en opposition avec les salariés, Mais au contraire être celle qui met de l’huile dans les rouages de la communication avec la direction.

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