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Présidentielle américaine: Obama dénonce la tentation du repli

Ottawa (AFP) – Le président américain Barack Obama a mis en garde mercredi contre la tentation du repli, « mauvais remède » face aux inquiétudes « légitimes » liées à la mondialisation, visant sans le nommer Donald Trump.

« Dans une économie mondialisée, la solution n’est pas de nous isoler du reste du monde », a-t-il lancé depuis Ottawa lors du sommet dit des « Trois amigos » avec les dirigeants canadien et mexicain.

Prononçant un plaidoyer pour la coopération régionale et les accords de libre-échange, M. Obama a en particulier insisté, dans une allusion à peine voilée au magnat de l’immobilier, sur les liens entre les Etats-Unis et le Mexique, « notre voisin, notre ami ».

« Tout au long de notre histoire, il y a eu des périodes durant lesquelles les sentiments anti-immigration ont été exploités par des démagogues », a-t-il lancé à moins de sept mois de son départ de la Maison Blanche.

Le président américain, qui fera campagne la semaine prochaine avec la démocrate Hillary Clinton, a aussi mis en garde contre « la nostalgie » d’une époque révolue qui pousse à des raisonnements erronés.

Donald Trump, candidat républicain à sa succession, a promis de construire un mur à la frontière du Mexique et menace de remettre en cause l’accord de libre-échange qui unit les trois grands pays d’Amérique du Nord (Alena, ou Nafta en anglais).

Six jours après le séisme du vote des Britanniques en faveur du Brexit dont l’onde de choc s’est propagée des deux côtés de l’Atlantique, M. Obama a aussi exprimé sa « confiance » dans la stabilité du système financier mondial.

Reconnaissant que la perspective d’un Brexit suscitait de « réelles inquiétudes » sur la croissance mondiale à la long terme, il a exprimé sa confiance dans la capacité de toutes les parties en Europe à assurer une transition « sans heurts ».

– « Voisins et amis » –

« L’isolationnisme n’est pas la voie vers le progrès », a lancé en écho de M. Obama le président mexicain Enrique Peña Nieto, tout en se refusant à critiquer directement Donald Trump comme il l’avait fait par le passé.

« Nous sommes voisins, nous sommes amis et cette amitié est basée sur une forte coopération et un travail d’équipe », a-t-il martelé, annonçant qu’il se rendrait prochainement à la Maison Blanche.

Dans le même veine, Justin Trudeau a mis en exergue les efforts communs des trois pays sur le climat « preuve que la coopération paye et que travailler ensemble est mieux que chacun dans son coin ».

Pour Donald Trump, l’Alena est la source de tous les maux des travailleurs américains.

« Si (le Canada et le Mexique) ne veulent pas d’une renégociation (…), j’indiquerai que l’Amérique entend se retirer de l’accord », avait-il lancé mardi lors d’un discours en Pennsylvanie.

Les Etats-Unis, le Canada et Mexique ne craignent-ils pas que le Brexit n’affaiblisse, par ricochet, leur accord de libre-échange, qui rassemble près de 500 millions d’habitants, ou ne suscite des interrogations sur son bien-fondé ?

M. Obama a mis en garde contre « les comparaisons simplistes » entre ce qui s’est passé au sein de l’Union européenne et les relations entre les trois grands pays d’Amérique du Nord.

Ces derniers ont par ailleurs annoncé un renforcement de leurs efforts dans la lutte contre le changement climatique.

Avec un objectif pour l’ensemble du sous-continent nord-américain: produire, d’ici 2025, 50% (contre 37% en 2015) de leur électricité grâce à des « énergies propres » (renouvelables + nucléaire).

« L’accord de Paris a été un tournant pour notre planète », écrivent-ils dans un communiqué commun, soulignant que l’Amérique du Nord a « les capacités et les ressources » nécessaires pour faire preuve de leadership sur ce dossier.

Réaffirmant leur engagement à ratifier le texte cette année, ils appellent tous les pays à soutenir sa mise en application dès 2016.

Le Mexique a par ailleurs rejoint l’engagement, déjà pris par les Etats-Unis et le Canada, de réduction des émissions de méthane (puissant gaz à effet de serre) de 40 à 45% d’ici 2025.

(de g à d) Le président mexicain Enrique Pena Nieto, le Premier ministre canadien Justin Trudeau et le président américain Barack Obama, le 29 juin 2016 à Ottawa. © AFP

© AFP Brendan Smialowski
(de g à d) Le président mexicain Enrique Pena Nieto, le Premier ministre canadien Justin Trudeau et le président américain Barack Obama, le 29 juin 2016 à Ottawa

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