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Présidentielle: Arnaud Montebourg annonce sa candidature et cible Hollande

Frangy-en-Bresse (France) (AFP) – L’ancien ministre de l’économie Arnaud Montebourg a annoncé dimanche à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire) sa candidature à l’élection présidentielle, dans un discours-fleuve où il a éreinté le bilan du quinquennat de François Hollande, qui n’est selon lui « pas défendable ».

« Je suis candidat à la présidence de la République française », a déclaré M. Montebourg, sous les applaudissements de plus d’un millier de ses partisans, rassemblés à l’occasion de la 44e Fête de la Rose de Frangy, rebaptisée « fête populaire ».

Et l’ancien ministre, qui avait soutenu en 2011 François Hollande au second tour de la primaire PS, de s’en prendre avec virulence au chef de l’Etat.

« Il m’est impossible, comme à des millions de Français, de soutenir l’actuel président de la République (…) Ce n’est pas possible parce que l’échec qui est le nôtre devant la France provient du reniement et  du renoncement », a lancé M. Montebourg, avant de demander à François Hollande de « bien réfléchir » à sa candidature, au regard de « la faiblesse inédite et historique qui est la sienne » et de « l’intérêt supérieur du pays ».

M. Montebourg, qui avait dû quitter le gouvernement il y tout juste deux ans, a déroulé dans un discours d’une heure et quart un embryon de programme, articulé autour de cinq « défis »: le redécollage de l’économie française et européenne, la lutte contre le terrorisme, le sauvetage de l’Europe, la refondation du système démocratique, la mutation écologique.

Un projet « socialiste », mais « pas seulement », qui « puise son inspiration dans les sources du gaullisme social », « affirme la conviction écologique », et se veut « patriotique », « républicain », « de gauche » et « volontariste », a résumé M. Montebourg.

– Suspense sur une participation à la primaire –

Parmi les propositions phares du chantre du « Made in France » pour retrouver le « plein emploi »: l' »annulation progressive des hausses d’impôts de ces cinq dernières années sur les revenus du travail des classes moyennes et populaires » ; la création d’une « banque d’encouragement au risque » ; et l’attribution pendant huit ans de « 80% des marchés publics des collectivités locales, de l’Etat, de ses hôpitaux, aux PME travaillant sur le sol national ».

Une mesure qui dérogerait au sacro-saint principe de « concurrence libre et non faussée » prôné par Bruxelles mais, qu’importe, « nous assumerons les sanctions », a lancé le candidat. 

M. Montebourg, pour qui la « construction européenne est devenu un projet libéral extrémiste (…) autoritaire et oligarchique », a promis de mener un bras de fer avec l’Union européenne en obtenant des Français un « mandat de dépassement des traités existants ».

Il a aussi soutenu la nécessité d’un Etat fort qui protège ses « fleurons industriels », envoyant au passage une pique à son « honorable successeur » Emmanuel Macron, qui n’a pas utilisé pour défendre Alcatel ou Technip le « décret Alstom », dont M. Montebourg fut le promoteur. 

Autre proposition de celui qui veut « refaire France » : la création d’un service national civil et militaire d’une durée de six mois, pour mobiliser toute la société française contre le terrorisme, M. Montebourg jugeant peu utile le « concours de durcissement de nos lois » auquel pousse la droite. 

Dans le domaine institutionnel, celui qui fut le promoteur d’une VIe République a proposé le retour au septennat (non renouvelable), l’instauration d’une dose de proportionnelle et la limitation de l’article 49-3 aux questions budgétaires.

L’ancien ministre devenu entrepreneur n’a pas précisé s’il entendait affronter François Hollande directement au premier tour de la présidentielle, ou bien dans le cadre de la primaire de la Belle Alliance populaire décidé par le PS en juin. Son entourage conditionne en effet sa participation à la « sincérité » et à la « loyauté » de cette primaire. Le cas échéant, il y affrontera son ancien comparse Benoît Hamon, qui l’a pris de vitesse mardi en y annonçant sa condidature.

Une quinzaine de parlementaires avaient déjeuné à la mi-journée aux côtés de M. Montebourg, dont sa compagne Aurélie Filippetti, la présidente PS de la commission des Affaires sociales Catherine Lemorton, la députée Marie-François Bechtel (MRC) ou le député aubryste Pierre-Alain Muet. Parmi les convives enthousiastes, certains voulaient déjà y croire en scandant « Arnaud, président ! ».

Arnaud Montebourg lors de l'annonce de sa candidature à Frangy-en-Bresse, le 21 août 2016. © AFP

© AFP PHILIPPE DESMAZES
Arnaud Montebourg lors de l’annonce de sa candidature à Frangy-en-Bresse, le 21 août 2016

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