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Présidentielle « historique » en Tunisie : vers un second tour

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ÉLECTION – Quatre ans après la révolution qui lança le Printemps arabe, les Tunisiens votaient pour la première fois librement pour une présidentielle.

Quatre ans après le soulèvement qui mit fin au régime de Ben Ali et embrasa le pourtour méditerranéen,les Tunisiens étaient appelés aux urnes dimanche pour la présidentielle, moins d’un mois après avoir élu leur nouveau Parlement. Dimanche soir, un second tour se profilait entre les deux favoris Béji Caïd Essebsi et Moncef Marzouki.

Un second tour ? Le chef du parti Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi, 87 ans, est arrivé en tête de la présidentielle de dimanche mais un deuxième tour sera probablement nécessaire, a affirmé son directeur de campagne, Mohsen Marzouk. « Béji Caïd Essebsi, selon les premières estimations, est le premier de la course et avec un écart important », a-t-il déclaré à la presse, jugeant que son candidat était « pas très loin des 50% » et qu’un deuxième tour était « probable ».

Le camp du chef de l’Etat sortant affirmait pour sa part que les deux rivaux étaient au coude-à-coude à l’issue de cette journée de vote crucial, près de quatre ans après la révolution qui chassa Zine El Abidine Ben Ali du pouvoir. « Dans le pire des cas nous sommes à égalité, et dans le meilleur des cas nous avons 2 à 4% d’avance », a contré le directeur de campagne de Moncef Marzouki, Adnène Mancer. « Nous entrons dans le deuxième tour avec des grandes chances » face à Béji Caïd Essebsi, a-t-il estimé.

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Transition post-Ben Ali

La première élection libre depuis l’indépendance. Près de 5,3 millions d’électeurs étaient convoqués aux urnes dimanche pour la première élection libre d’un chef d’Etat. De son indépendance en 1956 jusqu’au soulèvement de 2011, le pays n’a connu que deux présidents: Habib Bourguiba, déposé le 7 novembre 1987 par un coup d’Etat de son Premier ministre Ben Ali; et ce dernier, resté président jusqu’à sa fuite en Arabie saoudite le 14 janvier 2011.

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Un président pour quoi faire ? Si la nouvelle Constitution n’accorde que des prérogatives assez limitées au président, l’élection au suffrage universel lui confère un poids politique important. D’autant que le pays a été habitué à des figures paternalistes et qu’il attend beaucoup du futur chef d’Etat, qui aura la lourde tâche d’incarner le nouveau régime dans ses tâtonnements démocratiques. Par ailleurs, il dispose d’un droit de dissolution du Parlement si deux fois de suite le gouvernement présenté à l’assemblée n’obtient pas la confiance.

Un symbole pour la région. Cette élection est d’autant plus attendue qu’elle constitue un symbole fort pour les partisans du Printemps arabe : la Tunisie est le seul pays à ne pas être retombé dans un régime autoritaire après avoir fait sa révolution : l’Egypte est de nouveau dirigée par l’armée, la Libye est en plein chaos et le Yémen est toujours le théâtre de combats.

Source : Europe 1

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