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Primaire à droite: Sarkozy lève le (faux) suspense en annonçant sa candidature

Paris (AFP) – Le (faux) suspense est levé: Nicolas Sarkozy a annoncé lundi sa candidature à la primaire de la droite en vue de 2017 dans un nouveau livre, « Tout pour la France », qu’il espère être le « point de départ » vers la reconquête de l’Elysée.

« J’ai décidé d’être candidat à l’élection présidentielle de 2017. La France exige qu’on lui donne tout. J’ai senti que j’avais la force pour mener ce combat à un moment si tourmenté de notre histoire », écrit celui qui rêve d’être le premier ancien chef de l’Etat à reconquérir la présidence de la République après une défaite. 

Le président du parti Les Républicains, revenu en politique à l’automne 2014 pour reprendre le parti UMP -alors plombé par une dette abyssale et l’affaire Bygmalion- quitte mécaniquement sa présidence comme prévu par le processus de la primaire. Laurent Wauquiez, le très droitier président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, devrait prendre le relais. 

Nicolas Sarkozy tiendra son premier meeting de campagne jeudi à Chateaurenard (Bouches-du-Rhône).

Dans le prologue de ce livre, Nicolas Sarkozy assure de sa loyauté envers ce processus de primaire (20 et 27 novembre), exercice inédit à droite: « Je participerai à la primaire de la droite et du centre. J’en respecterai chacune des règles. C’est pourquoi à compter de ce jour, je quitte la présidence des Républicains ».  

Il décline dans ce nouveau livre publié mercredi chez Plon ses thèmes de campagne: « vérité », « compétitivité », « autorité »,  « liberté ». Mais c’est surtout le thème de « l’identité », dans un contexte de menace jihadiste, qu’il va développer dans les prochaines semaines. 

Pour lui « l’essentiel, la clé de cohérence de l’ensemble » de la prochaine présidentielle se jouera sur « l’identité française, son contenu, son respect, son avenir, et par dessus tout sa pérennité », écrit-il.

– « Pas un petit bonheur narcissique » –

Il souhaite ainsi se démarquer de « l’identité heureuse », un objectif vanté par son plus sérieux rival, Alain Juppé, maire de Bordeaux. M. Sarkozy confirme ainsi qu’il veut revenir sur les menus de substitution dans les cantines scolaires. 

Il propose également de « suspendre » le regroupement familial car, explique-t-il,  « la grande problématique de notre politique d’immigration est d’abord celle du nombre ». Il expose son concept de « tyrannie des minorités », comme il l’a déjà fait, et prône « un pacte d’assimilation ». 

Une grande partie des propositions contenues dans ce livre ont déjà été faites dans les mois passés par le parti LR. 

Nicolas Sarkozy, qui avait diminué les postes de policiers et de militaires pendant son quinquennat, veut aussi axer sa campagne sur « l’autorité ».

Sur les plans économique et social, il évoque la baisse des charges, la dégressivité des allocations chômage au bout d’un an, ou encore la baisse de la fiscalité, avec la suppression de l’impôt sur la fortune et, comme il l’avait déjà indiqué dans son livre sorti en janvier, une baisse de l’impôt sur le revenu de 10%. 

En ce jour de rentrée gouvernementale, l’ex-chef de l’Etat devient donc candidat avec un challenge de taille après avoir échoué en 2012 face à François Hollande. Lequel, interrogé sur cette candidature en marge d’un sommet international en Italie, s’est refusé à tout commentaire.

La liste officielle des candidats validée par la Haute-Autorité sera publiée le 21 septembre. Il est à ce jour le 13e candidat à la candidature. 

Autre inconnue qui pourrait parasiter sa campagne: la justice. L’ancien chef de l’Etat reste en effet mis en examen pour corruption et trafic d’influence dans l’enquête dite des « écoutes » et pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012 dans le dossier Bygmalion. Dans ces deux affaires, il risque un renvoi en procès à des dates indéterminées.

L’ancien chef de l’Etat peut compter sur le soutien de ses anciens partisans comme Christian Estrosi, ou Christian Jacob, patron des députés LR, ancien proche de Jean-François Copé, lui aussi candidat à la primaire. Le chiraquien François Baroin le soutient lui aussi.

Proche de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux assure qu’il n’y a « ni aigreur, ni esprit de revanche » et qu' »une candidature, ce n’est pas un petit bonheur narcissique ». 

L'ex-président et candidat à l'élection de 2017 Nicolas Sarkozy à Paris, le 13 février 2016. © AFP

© AFP/Archives LIONEL BONAVENTURE
L’ex-président et candidat à l’élection de 2017 Nicolas Sarkozy à Paris, le 13 février 2016

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2 Commentaires

  1. Iritahua
    23 août 2016 à 6h44 — Répondre

    Sarko, aucun espoir de se faire élire.

  2. Lemarié
    23 août 2016 à 10h50 — Répondre

    Il n’a vraiment pas honte! Menteur (je me retire de la politique), grossier (casse-toi pauvre c..), bonimenteur (son Karcher),… Au second tour, s’il est présent Marine n’en fera qu’une bouchée!!! A bon entendeur, salut…

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