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Primaire de la droite: des flèches décochées d'emblée dans le 1er débat

Paris (AFP) – Un favori, Alain Juppé, un challenger, Nicolas Sarkozy, et trois flèches décochées d’entrée par Bruno Le Maire, François Fillon et Jean-François Copé: les sept concurrents de la primaire des Républicains (20-27 novembre) s’affrontaient jeudi lors du premier débat télévisé, exercice inédit à droite sur la route de l’Elysée.

Autour de Nicolas Sarkozy, placé par tirage au sort au centre d’un grand arc de cercle sur fond bleu, étaient disposés ses six concurrents: Bruno Le Maire, Alain Juppé et Nathalie Kosciusko-Morizet à sa gauche, Jean-François Copé, Jean-Frédéric Poisson et François Fillon à sa droite.

Désigné par le tirage au sort, Jean-François Copé a décoché la première flèche, reprochant dès la première seconde l’absence de « rupture » promise par Nicolas Sarkozy en 2007 et vantant sa « recette infaillible: gouverner par ordonnances ».

« On a gouverné ensemble », a rétorqué, visage fermé, Nicolas Sarkozy, qui a promis une alternance « énergique, immédiate et concrète ».

Mais Bruno Le Maire a immédiatement surenchéri. « Si vous voulez que tout continue comme avant, eh bien vous avez tout sur ce plateau », a-t-il lancé, face à la caméra et sans cravate, déplorant que « de quinquennat en quinquennat, la France tombe toujours plus bas ».

Et l’ancien Premier ministre François Fillon, qui avait lancé la première pique de la campagne sur le thème de la probité, a ajouté vouloir être « le président de l’honnêteté ». « Aux Français j’ai toujours dit la vérité. j’ai dit que la France était en faillite » en 2007, a-t-il rappelé.

« Je suis prêt », a assuré Alain Juppé. Le favori des sondages a expliqué être « allé à la rencontre de [ses] concitoyens » et avoir « mieux compris les inquiétudes et les exaspérations. « C’est une primaire ouverte de la droite et du centre », a insisté le maire de Bordeaux, qui a enregistré le soutien de nombreux centristes cette semaine. Appel qui lui a valu une réplique immédiate de Nicolas Sarkozy, l’accusant de vouloir faire des « compromis » avec la gauche.

– Tous respecteront le verdict des urnes –

Seule femme du plateau, Nathalie Kosciusko-Morizet a expliqué vouloir construire « la nouvelle France » et défend « une droite de progrès, liberté et audace, alliée au centre, ouverte, qui rassemble. L’inconnu du plateau, Jean-Frédéric Poisson, a d’emblée tenté de s’affirmer comme le plus à droite, reprochant à son camp de n’avoir fait qu' »aménager des pauses, des parenthèses dans les projets que conduisait la gauche » quand elle était au pouvoir.

Les sept candidats ont promis tour à tour qu’ils soutiendraient le vainqueur de la primaire.

Au total, les candidats ont un gros quart d’heure pour s’exprimer, une minute pour répondre aux questions et 30 secondes pour répondre aux interpellations. Quelque 130 personnes composent le public.

Les deux autres débats de la primaire se tiendront sur BFMTV et iTELE le 3 novembre et sur France Télévisions et Europe 1 le 17 novembre, et celui d’entre deux tours le 24 novembre. 

A quelques heures des débats, un sondage Opinionway a placé encore M. Juppé loin devant M. Sarkozy au premier tour (42% d’intentions de vote contre 28%).

Les candidats à la primaire de droite au début du premier débat à La Plaine-Saint-Denis, près de Paris, le 13 octobre 2016. © AFP

© POOL/AFP Martin BUREAU
Les candidats à la primaire de droite au début du premier débat à La Plaine-Saint-Denis, près de Paris, le 13 octobre 2016

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