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Primaire de la gauche: Hamon vent dans le dos à deux semaines du premier tour

Nancy (AFP) – « Je ne fanfaronne pas »: outsider de la primaire organisée par le PS, Benoît Hamon, en meeting vendredi soir à Nancy, a pourtant le vent en poupe à deux semaines du premier tour dont il espère constituer la grande surprise.

Il était parti en campagne fin août, bien plus tôt que les autres principaux candidats, et peu à peu creuse son sillon.

Dorénavant devancé de seulement quelques points par Arnaud Montebourg dans les intentions de vote, et même s’il reste loin derrière Manuel Valls, Benoît Hamon récolte les fruits d’un travail de fond, après des mois à « labourer le terrain », dixit Mathieu Hanotin, son directeur de campagne.

Ce nouveau souffle, renforcé en décembre par un passage jugé plutôt réussi à « L’Emission politique » de France 2, s’est par exemple matérialisé mercredi dernier quand 500 personnes ont bravé un froid glacial pour venir écouter le candidat à Bizanos, en banlieue de Pau. « Ce sont des signes qui ne trompent pas », assure Mathieu Hanotin, en se remémorant les « réunions à 50 personnes » du début de l’automne.

« Je crois cela très fragile, je me concentre donc sur ce que j’ai à dire », temporise le candidat. « Je ne fanfaronne pas », ajoute le député des Yvelines, tout en « constatant » que ses idées « rassemblent largement, elles rencontrent un écho ». 

Vendredi soir dans les bâtiments de Sciences Po à Nancy, ils étaient 700 selon les organisateurs, à être venus acclamer Benoît Hamon, qui a prononcé un discours d’un peu plus d’une heure centré sur les questions de travail et d’environnement, sans référence à sa remontée. S’exprimant sans notes, il s’est tout de même permis de moquer le concept d' »homme providentiel », et d’imiter Emmanuel Macron en meeting, bras ouverts et regard levé vers le ciel.

En phase d’accélération de la campagne à deux semaines du premier tour de la primaire, Benoît Hamon compte garder le cap, en continuant d’expliquer inlassablement son projet, « sans dire du mal de personne », insiste son entourage. Tout en engrangeant peu à peu les ralliements et les messages d’encouragement.

– ‘C’est de la dynamite’ –

A Nancy vendredi soir, il était accompagné de deux nouveaux soutiens : l’eurodéputé PS et ancien syndicaliste du site d’ArcelorMittal à Florange, Edouard Martin, que l’on disait pourtant proche d’Arnaud Montebourg, et Olivier Le Bras, ancien syndicaliste de l’abattoir Gad dans le Finistère devenu conseiller régional.

« Benoît Hamon, c’est de la dynamite », a lancé le premier, vantant un homme « qui a le courage et l’humanité de dire que le plein emploi, c’est fini », et qui entend « la gêne, la colère, la rancoeur » de ceux « stigmatisés » car sans-emplois. « Ne plus avoir peur du lendemain, c’est capital », a pour sa part insisté Olivier Le Bras, soutenant lui aussi la proposition phare de revenu universel d’existence de M. Hamon, sur laquelle le candidat est très longuement revenu pendant son meeting. 

« Deux leaders syndicaux de deux des plus grands conflits sociaux du quinquennat », souligne Mathieu Hanotin, « évidemment, ce n’est pas neutre ». Si on assure dans le camp de Benoît Hamon ne pas être dans une logique de débauchage, on sait que le symbole est fort.

L’ex-ministre avait démarré son allocution par un hommage à l’ancien dirigeant de la CFDT François Chérèque, décédé lundi. 

Après Nancy, les réunions publiques se succéderont à un rythme effréné jusqu’au premier tour le 22 janvier. 

Benoît Hamon se rendra lundi soir à Mugron dans les Landes, au coeur de la circonscription d’Henri Emmanuelli, qui n’a pas encore indiqué sa préférence pour la primaire. Il sera ensuite à Montpellier mardi, et un grand meeting est prévu le 18 janvier en Ile-de-France. 

Outre ses déplacements, l’équipe du candidat s’active aussi à la préparation des trois débats télévisés (12, 15, 19 janvier). 

Benoît Hamon croit être « meilleur sur le message que sur l’emballage », selon Mathieu Hanotin, et il va falloir s’assurer de rendre « intelligibles et crédibles » les nombreuses propositions du candidat. A commencer par le revenu universel d’existence, qu’il faudra synthétiser en moins de deux minutes pour convaincre.  

Benoît Hamon en meeting à Nancy, le 6 janvier 2017. © AFP

© AFP JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN
Benoît Hamon en meeting à Nancy, le 6 janvier 2017

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