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Primaire PS élargie: dernier débat décisif avant le verdict des urnes

Paris (AFP) – De la sécurité au Moyen-Orient en passant par l’assurance maladie et les finances publiques, le dernier débat télévisé avant le premier tour de la primaire socialiste élargie s’annonce décisif jeudi soir, offrant aux sept candidats une ultime occasion de faire la différence.

Diffusée à partir de 20H55 sur France 2, Europe 1, LCP et TV5 Monde, cette troisième joute en une semaine est cruciale pour attirer les Français à ce scrutin dont les organisateurs misent sur une participation entre « 1,8 et 2,8 millions de votants ». Elle devrait aussi servir à cristalliser le choix d’un électorat très volatil, comme pour la primaire de la droite il y a deux mois.

Quel sera dimanche soir le duo de tête qui se qualifiera pour le second tour, le 29 janvier ? Les dynamiques positives dans les enquêtes d’opinion de Benoît Hamon et Arnaud Montebourg, combinées aux difficultés de l’ancien Premier ministre, Manuel Valls, et à l’inconnue de l’impact de la candidature de Vincent Peillon, entretiennent ainsi un brouillard épais.

Un sondage Ipsos-Le Point publié mercredi illustre cette incertitude: avec 53% d’opinions favorables chez les sympathisants socialistes, M. Valls, étiqueté comme favori depuis son entrée en campagne début décembre, reste en tête mais est rattrapé par Benoît Hamon (+23) et Arnaud Montebourg (+18), à 51%.

« Il n’est pas à exclure une grosse surprise dimanche », prédit ainsi jeudi François Kalfon, directeur de campagne d’Arnaud Montebourg, en évoquant la « chute libre » de M. Valls dans les enquêtes d’opinion. 

Après un premier débat assez policé, les échanges se sont musclés dimanche, M. Valls apparaissant parfois isolé, notamment sur l’accueil des réfugiés.

Le climat électrique dans cette dernière ligne droite, symbolisé par la gifle reçue par l’ancien Premier ministre en déplacement en Bretagne mardi, se ressentira-t-il jeudi soir entre les postulants ?

« Dans un débat à sept, les Français n’aiment pas les chicayas, ils veulent comprendre les éléments de programme », répond Mathieu Hanotin, directeur de campagne de Benoît Hamon.

Le député des Yvelines n’a cependant pas échappé au net rafraîchissement de l’ambiance entre les candidats, essuyant cette semaine les tirs croisés dans les médias et par meetings interposés de Vincent Peillon, Manuel Valls et Arnaud Montebourg sur sa proposition de revenu universel.

Interrogés par David Pujadas, Léa Salamé et Fabien Namias, les candidats auront un large spectre de sujets (société, économie, international, politique…) pour marquer clairement leurs différences.

– Macron et Mélenchon tracent leur route –

Des divergences sont par exemple attendues sur les institutions. Benoît Hamon et Arnaud Montebourg prônent une VIe République et réserveraient un tiers du Sénat à des citoyens tirés au sort. MM. Peillon, de Rugy et Bennahmias plaident, eux, pour une élection des députés à la proportionnelle intégrale par région.

Autre point de discorde: le respect de la règle européenne de limiter à 3% du PIB le déficit public. MM. Hamon et Montebourg refusent de s’y plier, contrairement aux autres candidats, même si Manuel Valls propose de rester à 3%, jugeant « inopportun » de tenter un retour à l’équilibre.

Originalité de ce débat, chacun disposera d’une minute de « carte blanche » pour développer une proposition de son choix. Et, question d’équité, chaque candidat pourra s’exprimer en premier sur une des thématiques abordées.

Ce sera l’occasion pour les trois outsiders  -Sylvia Pinel, François de Rugy et Jean-Luc Bennahmias- de faire entendre leurs voix et de grappiller quelques suffrages qui pourraient peser à l’heure des comptes.

Dans le même temps, les autres candidats à gauche ont organisé des rendez-vous qui parasitent ce débat.

Jeudi matin, Emmanuel Macron a ainsi détaillé le processus d’investiture des candidats d’En Marche! aux législatives, en clamant haut et fort qu’il n’y aurait « aucun accord d’appareils ».

Jean-Luc Mélenchon est pour sa part attendu dans la soirée en meeting à Florange, dont les hauts fourneaux étaient au cœur de la campagne de 2012.

François Hollande, grand absent de la primaire, regardera pour sa part le débat depuis la préfecture de Charleville-Mézières, où il est en déplacement. Avant de s’envoler quatre jours pour un voyage officiel en Amérique du Sud qui le privera d’un vote au premier tour.

Les 7 candidats à la primaire organisée par le PS, le 15 janvier 2017 à Paris. © AFP

© POOL/AFP PHILIPPE WOJAZER
Les 7 candidats à la primaire organisée par le PS, le 15 janvier 2017 à Paris

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